Titre original: | Pandemonium |
Réalisateur: | Quarxx |
Sortie: | Vod |
Durée: | 92 minutes |
Date: | Non communiquée |
Note: |
Pandemonium, réalisé par Quarxx (Tous les dieux du ciel (2018)) , est une exploration obsédante de la vie après la mort, de la culpabilité et de la condition humaine. Le film se déroule dans un paysage de montagne brumeux, où Nathan (Hugo Dillon) se réveille près de sa voiture renversée, comprenant à peine qu'il a survécu à un accident mortel. Son compagnon de voyage dans l'au-delà, Daniel (Arben Bajraktaraj), lui révèle la sinistre vérité : ils sont tous deux morts et se trouvent dans un espace liminal entre le paradis et l'enfer.
Le récit du film est marqué par le déni et l'introspection. Nathan est aux prises avec les conséquences de ses actes passés, en particulier un meurtre controversé qu'il prétend être un acte de miséricorde. En se confrontant aux portes du Paradis et de l'Enfer, les deux hommes acceptent leur jugement et leur destin. Quarxx dépeint le déni plus en profondeur, en tissant des liens entre les histoires d'autres âmes en enfer.
Pandemonium prend ensuite la forme d'un triptyque, plongeant dans différents récits de culpabilité et de tourments. La première histoire met en scène Nina (Manon Maindivide), une jeune princesse malveillante, et son monstrueux compagnon, Tony (Carl Laforêt). La seconde raconte les angoisses de Julia (Ophélia Kolb), une mère confrontée au suicide de sa fille Chloé (Sidwell Weber), victime de harcèlement. Ces histoires dévoilent les diverses nuances de la souffrance humaine et du déni, accentuant encore la profondeur thématique du film.
L'interprétation de l'enfer dans le film est un amalgame frappant de désespoir et de surréalisme. Quarxx mêle magistralement l'effroi et l'humour caustique, créant une expérience dissonante mais captivante pour le public. L'esthétique visuelle troublante et la musique obsédante contribuent à l'atmosphère cauchemardesque, renforçant l'impact de la résonance émotionnelle des histoires.
Pandemonium s'inspire d'œuvres littéraires et cinématographiques explorant l'au-delà, telles que Inferno de Dante et Jigoku de Nakagawa. Ce film s'inscrit dans la tradition de la catabase, s'aventurant dans les sombres sphères des Enfers pour se confronter à l'essence de l'esprit humain. La structure elliptique et les récits épisodiques contribuent à l'expérience déconcertante et désorientante, faisant écho au caractère aléatoire de la vie et de la mort.
Dans sa comédie sombre et grotesque, Pandemonium s'attaque avec audace à la nature de l'existence, à la culpabilité et à la quête de rédemption. Si le film brosse un tableau sombre des souffrances éternelles de l'enfer, il fait également allusion à la possibilité de rédemption et à l'endurance de l'espoir. Les choix esthétiques inquiétants et troublants renforcent la vision distinctive de Quarxx, offrant un voyage introspectif et stimulant qui persiste longtemps après le générique.
Pandemonium transcende la narration cinématographique traditionnelle, plongeant son public dans une exploration profonde et sans complaisance de la fragilité humaine, de la souffrance et des limites de l'existence. C'est une véritable expérience qui laissera une marque indélébile sur ceux qui oseront se confronter à son récit stimulant et évocateur.
Pandemonium
Écrit et réalisé par Quarxx
Produit par Isabelle Guenezan, Sandra Ianigro Martine Melloul
Avec Arben Bajraktaraj, Hugo Dillon, Ophélia Kolb, Carl Laforêt, Manon Maindivide, Jérôme Paquatte, Sidwell Weber
Musique : Benjamin Leray
Directeur de la photographie : Didier Daubeach, Hugo Poisson, Colin Wandersman
Montage : Rémi Orth
Durée du film : 92 minutes
Vu le 09 aout 2023 (Frightfest press screener)
Note de Mulder: