La maison du mal

La maison du mal
Titre original:Cobweb
Réalisateur:Samuel Bodin
Sortie:Cinéma
Durée:88 minutes
Date:19 juillet 2023
Note:
Peter, âgé de huit ans, est tourmenté par un bruit mystérieux et incessant de tapotement provenant du mur de sa chambre – mais ses parents affirment que ce n’est que le fruit de son imagination. À mesure que sa peur s'intensifie, Peter se persuade que ses parents lui cachent un terrible secret et perd toute confiance en eux, ce qui ne fait qu’accroître son angoisse et ses terreurs...

Critique de Mulder

La maison du mal (Cobweb) dévoile un récit rendant hommage aux grands classiques de l'épouvante, tout en étant confronté à ses propres défis pour tisser une expérience cinématographique vraiment captivante. La maison du mal (Cobweb) n'hésite pas à faire référence à ses prédécesseurs, plan par plan, en s'appuyant sur des fils poussiéreux qui le relient à des classiques bien établis. Ce réseau de connexions apporte à la fois une familiarité réconfortante pour les aficionados de l'horreur et une gêne potentielle lorsque le film navigue entre l'hommage et l'originalité.

Se déroulant durant la semaine précédant Halloween, La maison du mal (Cobweb) nous plonge dans la vie de Peter (Woody Norman), un jeune garçon tourmenté par des cauchemars et des bruits mystérieux émanant des limites de sa maison. Le scénario établit un mélange d'anticipation sinistre en entremêlant des influences de grands films d'horreur comme The Shining, où les coups de hache filmés dans des panoramiques de fouet signalent l'imminence d'un malheur. Lizzy Caplan, qui incarne Carol, la mère de Peter, ajoute des couches de complexité en jouant à la fois le rôle d'une présence réconfortante et celui d'une source de malveillance potentielle. La performance d'Antony Starr dans le rôle de Mark, le père de Peter, contribue également à l'atmosphère d'effroi qui règne, jetant le doute sur la véritable nature de leurs personnages.

Pourtant, alors que le film étoffe progressivement son intrigue, il trébuche parfois dans son exécution. Bien que le scénario du film se soit retrouvé sur la prestigieuse Black List, un index des scénarios émérites non produits, le voyage de la page à l'écran révèle des lacunes. La réalisation de Samuel Bodin, bien qu'occasionnellement inspirée, manque de l'énergie créative nécessaire pour maintenir la tension. La cinématographie, confiée à Philip Lozano, tend vers l'obscurité et ne parvient pas à capturer l'essence cinématographique qu'exige le genre de l'horreur.

Le passage du scénario à l'écran est un parcours semé d'embûches, une myriade de facteurs influençant le produit final. Des éléments tels que le rythme, la mise en scène et les choix de post-production jouent un rôle essentiel dans l'élaboration du résultat final. Il convient de noter que même des réalisateurs chevronnés ont été victimes des dangers de l'interprétation. La capacité du scénariste Thomas Devlin à concevoir une histoire digne de figurer sur la Black List témoigne d'une base prometteuse.

La maison du mal (Cobweb) tente d'emmener le spectateur dans un voyage qui s'attarde dans la zone crépusculaire entre la réalité et l'horreur. Les facettes psychologiques du personnage de Peter, confronté à l'intimidation, aux chuchotements inquiétants provenant de l'intérieur des murs et aux comportements troublants de ses parents, sont convaincantes. Cependant, le potentiel du film semble souvent inexploité. La conclusion, cruciale pour apporter une solution satisfaisante à la tension croissante, n'est pas à la hauteur. Le dénouement n'est pas à la hauteur de la montée en puissance, laissant le public avec un sentiment de désarroi et l'envie d'un point culminant plus retentissant.

Alors que le film oscille entre l'hommage et l'innovation, il ouvre des discussions sur l'état général du genre horrifique. À une époque où l'influence potentielle de l'IA sur la narration suscite des inquiétudes et où l'industrie est aux prises avec l'intersection de la technologie et de la créativité, La maison du mal (Cobweb) rappelle que la narration reste un art nuancé. C'est un rappel qui résonne à l'ère de l'évolution du paysage hollywoodien.

La maison du mal (Cobweb) évoque des visions d'une expérience horrifique alléchante, remplie de clins d'œil aux titans du genre et d'aspirations à créer sa propre marque. Cependant, ses fils s'emmêlent quelque peu lorsqu'il navigue dans le labyrinthe de l'histoire de l'horreur. Les performances du film, en particulier celles de Caplan et Starr, l'élèvent au-delà de la médiocrité, mais son incapacité à dévoiler pleinement ses mystères et à livrer un climax à la hauteur de sa construction le laisse finalement prisonnier de La maison du mal (Cobweb) des attentes insatisfaites. Si La maison du mal (Cobweb) est une fenêtre sur l'avenir de l'horreur, c'est un aperçu qui laisse place à plus de clarté et de raffinement.

La maison du mal (Cobweb)
Réalisé par Samuel Bodin
Écrit par Chris Thomas Devlin
Produit par Evan Goldberg, Seth Rogen, James Weaver, Josh Fagen, Roy Lee, Andrew Childs
Avec Lizzy Caplan, Woody Norman, Cleopatra Coleman, Antony Starr
Directeur de la photographie : Philip Lozano
Montage : Kevin Greutert, Richard Riffaud
Musique : Drum & Lace
Sociétés de production : Point Grey Pictures, Vertigo Entertainment
Distribué par Lionsgate (Etats-Unis), Metropolitan FilmExport (France)
Date de sortie : 19 juillet 2023 (France), 21 juillet 2023 (États-Unis)
Durée : 88 minutes

Vu le 13 août 2023 (VOD)

Note de Mulder: