Titre original: | L’incroyable Alligator |
Réalisateur: | Lewis Teague |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 91 minutes |
Date: | 16 juin 1982 |
Note: |
Préparez-vous à plonger dans les profondeurs de l'horreur aquatique avec Alligator, un film de monstres culte qui refait surface sous la forme d'un joyau brillamment scénarisé par le maestro des films de série B, John Sayles. Cette légende urbaine, centrée sur la notion étrange de bébés alligators prospérant dans les sombres dessous des égouts de New York, a été ressuscitée avec finesse et effroi. Réalisé par Lewis Teague, le film réussi a se trouver une place à côté de celle du chef-d’œuvre de Steven Spielberg Les dents de la mer (Jaws).
Robert Forster joue le rôle d'un flic hanté, David Madison, dont la sombre histoire de perte de partenaires semble se répéter lorsque son dernier acolyte connaît un destin macabre dans les mâchoires d'un gigantesque prédateur. Le charismatique Henry Silva fait une apparition captivante dans le rôle du grand chasseur chargé de traquer le monstrueux alligator, ajoutant une couche supplémentaire d'intrigue à la tension croissante.
Le scénario de Sayles, fidèle à son style, dévoile une conspiration corrompue de l'establishment comme source de l'horreur. La créature monstrueuse cherche à se venger des individus vénaux responsables de son gigantisme, qu'il s'agisse de ravisseurs d'animaux ou de magnats de l'industrie pharmaceutique véreux. Alors que le film s'achemine vers un crescendo de suspense, il tisse habilement des références, des graffitis d'égouts rappelant Le troisième homme aux clins d'œil ludiques à des personnages classiques de la télévision.
L’humour noir n’est pas absent de ce film et prend tout son sens lors d'une réception de mariage chaotique, où l'alligator s'incruste dans la fête avec une frénésie carnivore, faisant du jeune marié un casse-croûte inoubliable. Au milieu du chaos, le film ose donner des frissons et des rires, tout en explorant les thèmes de la corruption et de la justice naturelle dans un monde qui va mal.
Alligator s'épanouit grâce à ses personnages, animés par un ensemble d'acteurs engagés. La performance de Robert Forster dans le rôle du flic tourmenté ajoute une couche de profondeur émotionnelle à un récit par ailleurs axé sur les créatures. Son alchimie avec Marisa Kendall, l'herpétologiste de Robin Riker, confère au film une touche de romantisme et de vulnérabilité qui contraste avec le chaos monstrueux qui règne en dessous.
Sur le plan visuel, le film s'inspire des films de série B, avec des effets pratiques impressionnants et des prises de vue inventives de l'alligator en furie. La réalisation de Lewis Teague (Cujo (1983), Cat’s été (1985), Navy Seals (1990)..) insuffle au film un sentiment d'urgence, ne permettant jamais au récit de stagner malgré sa structure épisodique.
Bien que Alligator n'ait pas peur de son essence de film de créature, il est ancré dans son engagement à raconter des histoires et à développer des personnages. Au fur et à mesure que le public descend dans les profondeurs obscures des égouts, il assiste à un mélange d'horreur, d'humour et de commentaire social qui reste engageant et captivant.
Alligator témoigne de l'attrait durable des films de monstres bien faits. Avec un scénario soigné de John Sayles, des performances mémorables et un charme rétro indéniable, ce film s'avère être un classique bien-aimé qui laisse les spectateurs à la fois choqués et amusés. Alors, plongez dans les bas-fonds de la ville et laissez Alligator déchaîner ses mâchoires de suspense et de satire surtout que celui-ci sera proposé sur grand écran dans le cadre du festival londonien Frightfest à la fin de ce mois.
L’incroyable Alligator (Alligator)
Réalisé par Lewis Teague
Scénario de John Sayles
Histoire de John Sayles, Frank Ray Perilli
Produit par Brandon Chase
Avec Robert Forster, Robin Riker, Michael V. Gazzo
Directeur de la photographie : Joseph Mangine
Montage : Larry Bock, Ron Medico
Musique : Craig Hundley
Société de production : Group 1 Films,
Distribué par Group 1 Films (Etats-Unis)
Dates de sortie : 14 novembre 1980 (LA), 5 juin 1981 (NYC)
Durée : 91 minutes
Vu le 14 aout 2023 (Frigthfest press screener)
Note de Mulder: