Titre original: | l Buono, il brutto, il cattivo |
Réalisateur: | Sergio Leone |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 161 minutes |
Date: | 08 mars 1968 |
Note: |
Le chef d’œuvre de Sergio Leone Le bon, la brute et le truand est s’est imposé par son brio cinématographique et son audace artistique. Situé dans le contexte tumultueux de la guerre civile américaine, ce film transcende la simple narration et s'élève au rang d'œuvre d'art intemporelle. De sa conception à son apogée inoubliable, le chef-d'œuvre de Leone bouscule les conventions, défie les attentes et redéfinit l'essence même du genre western.
La vision audacieuse de Leone embrasse les vastes paysages de l'Ouest, les transformant en un personnage aussi important que n'importe quel protagoniste en chair et en os. La caméra traverse de vastes déserts, capturant non seulement le terrain physique mais aussi le champ de bataille émotionnel sur lequel nos personnages s'engagent. Les paysages impitoyables mais envoûtants reflètent les luttes internes des protagonistes, leurs voyages se reflétant dans l'étendue aride.
Triomphe de la narration axée sur les personnages, Le bon, la brute et le truand s'enorgueillit d'une distribution qui défie les conventions et offre des performances d'une profondeur inégalée. Clint Eastwood, un homme peu loquace mais à la présence imposante, tient la barre dans le rôle de l'homme sans nom. Son attitude stoïque sert de contrepoids à l'énigmatique Tuco, interprété avec un dynamisme captivant par Eli Wallach. Lee Van Cleef, incarnant le malveillant Angel Eyes, tisse une tapisserie de méchanceté aussi intrigante que répugnante. Ces personnages, apparemment liés par l'avarice, sont tous à la recherche de l'or confédéré volé, ce qui déclenche une aventure explosive pleine de trahison et d'ambiguïté morale.
La technique cinématographique de Leone défie la narration conventionnelle, utilisant le montage parallèle pour créer une symphonie de récits interconnectés. Les scènes passent d'un point de vue à l'autre de manière fluide, tissant une tapisserie complexe de suspense, de tromperie et de révélation. Dans la scène emblématique de l'impasse, Leone utilise magistralement le silence et la tension visuelle pour créer un climax électrisant qui reste gravé dans la mémoire cinématographique.
La musique d'Ennio Morricone est un personnage à part entière, une mélodie obsédante qui imprègne l'essence même du film. La musique, à la fois évocatrice et entraînante, sert de chœur aux émotions, renforçant l'intensité de chaque scène. Les compositions de Morricone, en particulier l'envoûtante The Ecstasy of Gold, évoquent une réponse viscérale, s'inscrivant dans la trame du récit.
Le bon, la brute et le truand n'est pas seulement un western ; c'est une exploration profonde de la nature humaine, de la moralité et des forces inexorables qui façonnent les destins. Leone navigue dans le vaste spectre des émotions humaines, disséquant les notions de bien et de mal, d'héroïsme et de trahison, avec une approche incisive et non conventionnelle. Les personnages, loin d'être de simples archétypes, se transforment en entités complexes dont les motivations transcendent toute catégorisation simple.
Au-delà de sa profondeur thématique, le film montre la capacité de Leone à mêler l'épique et l'intime. De vastes panoramas sont juxtaposés à des gros plans sur les personnages, dont les expressions révèlent la profondeur de leurs luttes internes. Le savoir-faire de Leone ne réside pas seulement dans les spectacles grandioses, mais aussi dans les moments calmes, les gestes tacites qui amplifient la résonance émotionnelle.
Malgré le scepticisme initial de la critique, Le bon, la brute et le truand a indéniablement gagné sa place au panthéon des grands films. L'audace de Leone, qui a défié les conventions et repoussé les limites de la narration, a forgé un héritage qui perdure, inspirant des générations de cinéastes à embrasser l'innovation et le risque artistique.
Alors que la poussière retombe sur ce voyage cinématographique, Le bon, la brute et le truand reste un témoignage du pouvoir de l'imagination, du triomphe de la vision artistique et de l'impact profond de la narration. L'opus de Leone élève le genre du western à de nouveaux sommets, entraînant le public dans un monde où les frontières s'estompent, où la moralité est malléable et où la quête de l'or révèle les profondeurs de l'ambition et de la fragilité humaines. Il ne s'agit pas seulement d'un film, mais d'une symphonie visuelle et sonore qui continue de résonner, nous invitant à explorer la vaste étendue de l'expérience humaine.
le bon, la brute et le truand (The Good, the Bad and the Ugly)
Réalisé par Sergio Leone
Écrit par Age & Scarpelli, Luciano Vincenzoni, Sergio Leone
Histoire de Luciano Vincenzoni, Sergio Leone
Produit par Alberto Grimaldi
Avec Clint Eastwood, Eli Wallach, Lee Van Cleef, Aldo Giuffrè, Antonio Casas, Rada Rassimov, Aldo Sambrel, Enzo Petito, Luigi Pistilli, Livio Lorenzon, Al Mulloch, Sergio Mendizábal, Molino Rojo, Lorenzo Robledo, Mario Brega
Directeur de la photographie : Tonino Delli Colli
Montage : Nino Baragli, Eugenio Alabiso
Musique : Ennio Morricone
Sociétés de production : Produzioni Europee Associate, United Artists
Distribué par Produzioni Europee Associate, Park Circus France (France)
Date de sortie : 23 décembre 1966 (Italie), 20 décembre 1967 (Etats-Unis), 8 mars 1968 (France)
Durée : 161 minutes
revu le 11 octobre 2009
Note de Mulder: