La Liste de Schindler

La Liste de Schindler
Titre original:Schindler's List
Réalisateur:Steven Spielberg
Sortie:Cinéma
Durée:195 minutes
Date:02 mars 1994
Note:
Evocation des années de guerre d'Oskar Schindler, fils d'industriel d'origine autrichienne rentré à Cracovie en 1939 avec les troupes allemandes. Il va, tout au long de la guerre, protéger des juifs en les faisant travailler dans sa fabrique et en 1944 sauver huit cents hommes et trois cents femmes du camp d'extermination de Auschwitz-Birkenau.

Critique de Mulder

Le chef-d'œuvre cinématographique de Steven Spielberg, La liste de Schindler, est une réalisation sans précédent qui plonge courageusement dans l'un des chapitres les plus sombres de l'histoire de l'humanité : l'Holocauste. À travers une tapisserie de récits, de performances exceptionnelles et de prouesses techniques, Spielberg nous entraîne dans un voyage émouvant et stimulant à travers les horreurs inimaginables endurées par ceux qui ont vécu cette période tragique.

Présenté dans un noir et blanc saisissant, le choix visuel du film sert de métaphore puissante, nous transportant à une époque de contrastes saisissants où la capacité de l'humanité à faire preuve de compassion et de cruauté est mise à nu. La cinématographie, marquée par des prises de vue intimes à la main et des angles de vue très larges, capture l'essence brute des événements, insufflant au récit un réalisme de type documentaire qui oblige les spectateurs à faire face aux atrocités à l'écran.

Au cœur du film, Liam Neeson incarne Oskar Schindler, un personnage multidimensionnel dont l'évolution, d'opportuniste égoïste à sauveur désintéressé, est un véritable tour de force d'acteur. La performance de Neeson incarne les émotions complexes et les luttes intérieures de Schindler, mettant en évidence sa profonde transformation avec subtilité et nuance.

L'interprétation d'Itzhak Stern, le comptable juif et confident de Schindler, par Ben Kingsley, ajoute des couches d'authenticité au récit. L'évolution de la relation entre Schindler et Stern devient une lentille captivante à travers laquelle nous sommes témoins de l'impact profond de leurs choix l'un sur l'autre et sur les vies qu'ils touchent.

Ralph Fiennes livre une performance obsédante dans le rôle d'Amon Goeth, incarnation glaçante de la brutalité sadique des nazis. Fiennes saisit le charisme malveillant et la nature erratique de Goeth avec une précision troublante, mettant en lumière la psyché tordue de ceux qui sont responsables d'actes aussi odieux.

Ce qui distingue La liste de Schindler, c'est sa capacité à humaniser les divers personnages, des victimes aux coupables. En présentant leurs complexités et leurs motivations, le film offre un contraste saisissant entre le pouvoir des choix individuels et la vaste étendue de l'oppression systémique. Spielberg oppose magistralement des scènes d'une brutalité inimaginable à des moments d'humanité et de résistance, soulignant la résilience et la force qui ont émergé même dans les circonstances les plus sombres.

Au-delà de ses prouesses narratives, La liste de Schindler"constitue un rappel poignant de la nécessité de se souvenir du passé, de tirer les leçons des atrocités commises et d'œuvrer pour un monde où de telles horreurs ne se reproduiront jamais. La description implacable de l'Holocauste, la célébration des actes de courage et de compassion et l'engagement inébranlable en faveur de la vérité nous obligent à affronter des réalités inconfortables tout en honorant l'esprit inébranlable de ceux qui ont résisté.

À une époque où la mémoire historique peut vaciller, La liste de Schindler constitue un hommage durable au pouvoir du cinéma d'éduquer, d'éclairer et d'inspirer le changement. À l'approche du 25e anniversaire de sa sortie, nous nous rappelons que ce film est plus qu'une simple œuvre d'art ; c'est un hommage profond et inoubliable à la résilience, à l'empathie et à la force de l'âme humaine pendant les heures les plus sombres de l'humanité. Grâce à sa réalisation magistrale, La liste de Schindler devient un miroir reflétant à la fois les profondeurs du mal humain et les sommets de la bonté transcendante qui réside en chacun de nous.

Avec La liste de Schindler, le réalisateur Steven Spielberg a gravé une marque indélébile dans l'histoire du cinéma, en livrant un récit puissant et émotionnel des efforts héroïques d'un homme pour sauver des vies pendant les jours déchirants de l'Holocauste. Adapté du roman de Thomas Keneally par le scénariste Steven Zaillian, le film est une réussite monumentale qui plonge le public dans les profondeurs les plus sombres de l'histoire de l'humanité tout en montrant le triomphe de l'esprit humain face à des obstacles inimaginables.

Avec pour toile de fond la communauté juive de Cracovie sous l'occupation allemande, Spielberg a méticuleusement élaboré un récit de 184 minutes qui suit la transformation d'Oskar Schindler, un homme d'affaires allemand charismatique interprété avec une profondeur étonnante par Liam Neeson. L'interprétation de Neeson est tout à fait remarquable, car elle confère à Schindler un mélange de charme, d'audace et d'éveil moral. Il dépeint magistralement l'évolution d'un homme guidé par l'intérêt personnel et le gain matériel, qui finit par trouver sa conscience et se lance dans une mission pour sauver plus de 1 100 Juifs des griffes des horreurs d'Auschwitz.

Au cœur de la transformation de Schindler se trouve sa relation avec Itzhak Stern, le comptable juif interprété avec une dignité tranquille par Ben Kingsley. Leur dynamique est au cœur du film, un équilibre délicat entre l'exploitation et la rédemption qui souligne la complexité de la nature humaine face à une cruauté insondable. Spielberg navigue sur ce terrain émotionnel avec une finesse inégalée, entraînant le public dans la lutte morale de Schindler et l'engagement inébranlable de Stern à aider ses compagnons d'infortune.

Sur le plan visuel, la décision de Spielberg de tourner le film principalement en noir et blanc, accentuée par la magistrale cinématographie de Janusz Kaminski, ajoute une dimension obsédante et évocatrice au récit. La palette monochromatique capture l'obscurité de la vie sous le régime nazi, soulignant les ombres du désespoir et les lueurs d'espoir qui imprègnent l'expérience des personnages. Ce choix artistique témoigne de l'engagement de Spielberg en faveur de l'authenticité et du respect du sujet.

La résonance émotionnelle du film est renforcée par la partition poignante et sobre de John Williams, qui complète le récit sans l'écraser. La composition de Williams, combinée à l'inclusion de mélodies juives et d'arrangements de bois sombres, souligne l'humanité des personnages et leur esprit inébranlable face à l'inhumanité.

Si La liste de Schindler est indéniablement un triomphe cinématographique, il n'échappe pas à certaines critiques. Certains affirment que le personnage d'Amon Goeth, l'officier nazi sadique interprété avec une intensité glaçante par Ralph Fiennes, adhère à certains clichés cinématographiques. Néanmoins, l'interprétation de Fiennes nous rappelle de manière poignante la banalité du mal, et sa performance troublante contribue à la représentation de la dualité inhérente à la nature humaine dans le film.

En outre, la portée ambitieuse du film conduit parfois à des moments d'inégalité narrative, en particulier dans le rythme de la première moitié. Spielberg tisse de manière experte le parcours personnel de Schindler avec les horreurs plus larges de l'Holocauste, mais le film met du temps à trouver son rythme avant d'atteindre le point culminant de l'opération de sauvetage.

La liste de Schindler est un triomphe cinématographique qui transcende son genre et son support pour devenir un testament de la résilience de l'esprit humain face à des ténèbres incompréhensibles. La réalisation de Spielberg est impeccable, capturant à la fois l'échelle monumentale des événements historiques et les luttes intimes des individus. Le film constitue un rappel poignant des atrocités du passé, tout en inspirant une réflexion sur le potentiel de compassion et d'héroïsme face à l'adversité.

À une époque où les histoires de l'Holocauste ont été racontées sous diverses formes, La liste de Schindler reste un chef-d'œuvre durable qui défie le passage du temps, continuant à captiver, à éduquer et à provoquer la réflexion. Comme l'a fait remarquer avec justesse le président Clinton, le portrait que dresse le film de l'espoir et de la rage au milieu d'une horreur indicible est un rappel vital de l'importance d'affronter l'histoire, d'embrasser l'empathie et de ne jamais oublier les leçons du passé. La liste de Schindle" est une réalisation cinématographique monumentale qui constitue une œuvre d'art intemporelle et un témoignage du pouvoir durable de la narration.

La Liste de Schindler (Schindler's List)
Réalisé par Steven Spielberg
Scénario de Steven Zaillian
D'après L'Arche de Schindler de Thomas Keneally
Produit par Steven Spielberg, Gerald R. Molen, Branko Lustig
Avec Liam Neeson, Ben Kingsley, Ralph Fiennes, Caroline Goodall, Jonathan Sagall, Embeth Davidtz
Directeur de la photographie  : Janusz Kamiński
Montage : Michael Kahn
Musique : John Williams
Sociétés de production : Amblin Entertainment, Universal Pictures
Distribué par Universal Pictures
Dates de sortie : 30 novembre 1993 (Washington, D.C.), 15 décembre 1993 (Etats-Unis), 2 mars 1994 (France)
Durée du film : 195 minutes

Vu le 11 octobre 1995 (video)

Note de Mulder: