
Titre original: | Je suis un assassin |
Réalisateur: | Thomas Vincent |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 111 minutes |
Date: | 11 août 2004 |
Note: | |
Un auteur de polars en mal d'éditeur accepte d'assassiner l'ex-femme d'un écrivain célèbre en échange d'une importante somme d'argent. Il espère que ce meurtre ne sera qu'une parenthèse. Mais le sang est un voyage sans retour
(Source Allociné)
Critique de Tootpadu
Des acteurs de renom, une histoire qui mélange le crime avec les troubles psychologiques des criminels de circonstance, un décor splendide du sud ensoleillé de la France, et pourtant, le film ne réussit point de convaincre et se perd bien trop rapidement dans un constat de démence déconcertant. Après des débuts prometteurs, presque dignes d'un Hitchcock (en l'ocurrence L'inconnu du Nord Express, évidemment), l'histoire ne trouve plus une voie probante où s'engager. De la nature machiavélique du meurtre par procuration ne naît qu'une suite peu inspirante de manoeuvres professionnelles, remplacées à leur tour par la folie gisante sous le soleil de plomb de la Provence. Non seulement les passages d'un sujet dominant à l'autre ne sont pas particulièrement bien amorcés, mais en plus, l'intérêt du spectateur qui se croit d'abord dans un polar, ensuite dans un drame d'écrivains et pour finir dans une étude du désarroi mental, s'amoindrit constamment. D'un hommage convenable au maître du suspense au début jusqu'à l'imitation ratée du ton antonionien vers la fin, le film prend toutes les mauvaises décisions en cours de route, en ignorant pour la plupart les pistes prometteuses qui s'offrent à lui. En guise d'exemple, le personnage de Brice Kantor dans sa villa rustique nous rappelle parfois le Col. Kurtz d'Apocalypse Now ou bien Charles Foster Kane dans son Xanadou, mais rien n'est fait pour approfondir cette ressemblance ou la faire évoluer vers quelque chose de plus excitant que cette séquence de jeux sexuels chez la voisine plus très jeune.
Avec autant de contretemps et de la part de la mise en scène et du scénario, il est étonnant de voir les comédiens s'en sortir relativement bien, au moins jusqu'au basculement irrémédiable vers la folie. François Cluzet campe un premier rôle convaincant avant tout dans sa lente acceptation du meurtre et son existence d'écrivain frustré de province. Il est alors dommage que c'est justement lui qui garde à peu près tous ses esprits face au dérèglement qui l'entoure. Bernard Giraudeau est une fois de plus immense en auteur à succès arrogant et en même temps vulnérable, alors que la part de déraillement mental lui réussit beaucoup moins. Karin Viard change de registre de façon convaincante, même si les pulsions masochistes de son personnage sonnent malheureusement faux. Et pour finir, Anne Brochet donne des qualités bien plus variées à la victime, censée être un monstre.
Une tentative de thriller psychologiuque osée, le résultat est hélas loin d'être enthousiasmant et laisse, au final, plutôt froid.
Vu le 17 août 2004, au MK2 Bibliothèque, Salle B
Note de Tootpadu: