The Fabelmans

The Fabelmans
Titre original:The Fabelmans
Réalisateur:Steven Spielberg
Sortie:Cinéma
Durée:151 minutes
Date:22 février 2023
Note:
Portrait profondément intime d’une enfance américaine au XXème siècle, The Fabelmans de Steven Spielberg nous plonge dans l’histoire familiale du cinéaste qui a façonné sa vie personnelle et professionnelle. À partir du récit initiatique d’un jeune homme solitaire qui aspire à réaliser ses rêves, le film explore les relations amoureuses, l’ambition artistique, le sacrifice et les moments de lucidité qui nous permettent d’avoir un regard sincère et tendre sur nous-mêmes et nos parents. Passionné de cinéma, Sammy Fabelman (Gabriel LaBelle, The predator, American Gigolo) passe son temps à filmer sa famille. S’il est encouragé dans cette voie par sa mère Mitzi (Michelle Williams, quatre fois nommée à l’Oscar), dotée d’un tempérament artistique, son père Burt (Paul Dano, The Batman, There will be blood), scientifique accompli, considère que sa passion est surtout un passe-temps. Au fil des années, Sammy, à force de pointer sa caméra sur ses parents et ses soeurs, est devenu le documentariste de l’histoire familiale ! Il réalise même de petits films amateurs de plus en plus sophistiqués, interprétés par ses amis et ses soeurs. Mais lorsque ses parents décident de déménager dans l’ouest du pays, il découvre une réalité bouleversante sur sa mère qui bouscule ses rapports avec elle et fait basculer son avenir et celui de ses proches.

Critique de Mulder

A mes parents qui m’ont transmis leur passion pour le cinéma dès mon enfance

Steven Spielberg est assurément l’un des plus grands réalisateurs actuels. Avec trois Oscars et de nombreux prix récoltés à travers le monde dont récemment deux Golden Globes (meilleur film dramatique et meilleur réalisateur pour The Fabelmans), celui-ci ne cesse de nous émerveiller par ses nombreux films que cela soit des blockbusters comme E.T., l'extra-terrestre, Jurassic Park ou plus récemment Ready Player One ou des films plus intimistes comme Lincoln, Le pont des espions et ce magistral The Fabelmans qui est à ce jour son film le plus personnel. 

Nous savons depuis longtemps que Steven Spielberg à un amour sans commune mesure depuis son enfance pour le cinéma et une soif sans fin de réaliser des films que cela soit pendant son adolescence et de manière artisanale ou en intégrant un grand studios hollywoodien comme Universal Pictures pour lequel  il a réalisa son premier film Duel lequel fut d’abord diffusé à la télévision sur la chaîne de télévision ABC avant de connaitre une nouvelle version destiné au cinéma (la version originale fut prolongée pour satisfaire aux exigences  d’une sortie au cinéma). 

Les nombreux blockbusters qu’il réalisa depuis le phénoménal Les dents de la mer (Jaws) (1975) au plus récent Ready player one (2018) ont montré qu’il était un visionnaire surdoué capable de révolutionner le cinéma et repousser la technologie à ses retranchements. Loin de réaliser uniquement des blockbusters, ce réalisateur pris le temps de concevoir des films qui lui tenaient à cœur et plus personnels que cela soit les inoubliables La Liste de Schindler (Schindler list) (1993), Il faut sauver le soldat Ryan (Saving private Ryan) (1998), Cheval de guerre (War Horse) (2011). Son nouveau film The Fabelmans peut apparaitre comme une véritable lettre d’amour au cinéma et comment dès son enfance malgré des soucis familiaux il trouva refuge comme spectateur puis réalisateur dans le Cinema.

La première chose marquante de The Fabelmans est le refus de Steven Spielberg de s’orienter vers un blockbuster retraçant une partie de l’histoire des Etats-Unis en même temps que son alter ego, le jeune Sammy Fabelman (Gabriel LaBelle) doit faire face à de nombreuses difficultés aussi bien familiales que d’intégration.  Dès le début du film le décor est planté et nous découvrons le jeune Sammy Fabelman qui est tombé fou amoureux du cinéma après que ses parents l'aient emmené voir Sous le plus grand chapiteau du monde de Cecil B DeMille. Armé de sa première caméra, Sammy va commencer à réaliser ses propres films à la maison, pour le plus grand plaisir de sa mère qui le soutient et de son père qui voit en sa passion une entrave pour avoir un meilleur poste mieux rémunéré et permettant une véritable carrière professionnelle. Nous suivons donc le parcours de ce jeune passionné de cinéma qui est le reflet imagé du réalisateur lui-même. 

Si The Fabelmans fonctionne aussi bien c’est que nous retrouvons dans le scénario de Steven Spielberg, Tony Kushner de véritables moments de la vie de ce réalisateur surdoué. Même si le film ne traite que de l’adolescence de son personnage, il se révèle passionnant pour ses différents niveaux de lecture, pour son lien parfaitement maitrisé entre l’impact du cinéma sur les spectateurs mais aussi les professionnels du métier. Découvrir the Fabelmans c’est comprendre à quel point le passé de Steven Spielberg a été une source d’inspiration pour de nombreux de ses films et sa revanche sur les nombreuses injustices qu’il a dû subir enfants. Que cela soit l’angoisse de séparation de ses parents, sa rédemption à travers le cinéma ou son incertitude quant à son orientation religieuse et son identité culturelle, chacun des points abordés par ce film se révèle fascinant.

Pour ceux comme nous qui sont marqués à vie par l’un de ses chefs d’œuvre, E.T l’extraterrestre, ce film sonnera tout particulièrement et nous rappellera à quel point ce réalisateur visionnaire a mis beaucoup de ses hantises et de ses inspirations personnelles pour construire des œuvres intemporels et inoubliables. The Fabelmans même s’il n’a pas connu aux Etats-Unis la carrière qu’il méritait et que sa sortie trop tardive en France n’aidera guère ce film à avoir le succès qu’il mérite est un nouveau chef d’œuvre de Steven Spielberg, un film inoubliable à voir et revoir.

The Fabelmans
Réalisé par Steven Spielberg
Écrit par Steven Spielberg, Tony Kushner
Produit par Kristie Macosko Krieger, Steven Spielberg, Tony Kushner
Avec Michelle Williams, Paul Dano, Seth Rogen, Gabriel LaBelle, Judd Hirsch
Photographie : Janusz Kamiński
Montage : Michael Kahn, Sarah Broshar
Musique : John Williams
Sociétés de production : Amblin Entertainment, Reliance Entertainment
Distribué par Universal Pictures
Dates de sortie : 10 septembre 2022 (TIFF), 11 novembre 2022 (États-Unis), 22 février 2023 (France)
Durée du film : 151 minutes

Vu le 21 décembre 2022 au Forum des images salle 300

Note de Mulder: