Knock at the cabin

Le réalisateur et scénariste M. Night Shyamalan est assurément l’un des plus fascinants par sa volonté de chercher constamment à aborder de multiples univers et à amener les spectateurs à la réflexion sur leur place dans la société actuelle et sur les défis que ceux-ci seraient capables de transcender pour laisser une trace indélébile de notre courte présence sur cette terre.  Son nouveau film assurément l’un de ses meilleurs à ce jour pose la question importante de savoir ce que nous serons capables de faire ou d’accepter (selon le point de vue) pour éviter la fin de notre société actuelle. Face à l’apocalypse en approche, serait-on capable de tuer un membre de notre famille ou d’accepter de mourir pour que des milliards de personnes sur terre puissent continuer à vivre. 

En co-signant le scénario avec Steve Desmond et Michael Sherman de l’adaptation du roman The Cabin at the End of the World de Paul G. Tremblay, M. Night Shyamalan prend quelques libertés avec l’histoire originale et apporte de nombreux changements y compris pour la fin du récit qui diffère avec celle originale. On comprend aisément sa volonté de retrouver l’ambiance apocalyptique du roman et son cadre minimaliste. On découvre ainsi un couple homosexuel Andrew (Ben Aldridge) et Eric (Jonathan Groff) et leur jeune fille adoptée Wen (Kristen Cui) partis s’isoler au New Hampshire dans une cabane en bois en pleine forêt et prêt d’un grand lac et surtout loin du vacarme de New York. Leur repos sera de courte durée lorsque quatre personnes envahissent leur cabane, Sabrina (Nikki Amuka-Bird), Leonard (Dave Bautista), Adriane (Abby Quinn) et Redmond (Rupert Grint) et leur demande de faire un choix important et pouvant empêcher l’apocalypse et la fin de l’humanité. Andrew, Eric et Wen vont se demander si ces quatre personnes sont folles ou tout simplement les quatre cavaliers de l’apocalypse. Comme dans chacun des films de M. Night Shyamalan il faudra attendre la fin du film pour pouvoir assembler toutes les pièces du puzzle et celle-ci est particulièrement réussie.

Ce quinzième film de M. Night Shyamalan, surprend, interroge et nous propose une véritable expérience cinématographique intense dans laquelle la nature des principaux personnages, l’engrenage des différentes informations réussissent à capter notre attention sans aucune fausse note. Assurément ce réalisateur surdoué a un sens développé du temps et du moindre détail. Il donne à son nouveau film l’impression d’un orfèvre maitrisant à la perfection ses personnages et son intrigue. Ce thriller nous rappelle ses premiers et meilleurs films comme The Sixth sense (1999), Unbreakable (2000) ou plus récemment The visit (2015), Glass (2019) et Old (2021) au point de nous faire oublier certains de ses films qui nous avaient laissé perplexes et assez déçus. Son nouveau thriller avec des éléments fantastiques et horrifiques montre qu’il excelle bien dans son genre de prédilection et on regrettera presque la présence de quelques scènes flash-back qui cassent par moment le rythme parfait de son nouveau film. Certes ceux-ci apportent des informations sur le passé d’Andrew et Eric mais amènent une cassure au récit malgré qu’elles soient bien amenées. 

Si Knock at the cabin est également très réussi c’est par la présence du comédien Dave Bautista qui trouve ici l’un de ses meilleurs rôles au cinéma. Cet ancien catcheur connu surtout pour ses nombreux films d’action comme la saga cinématographique Guardian of the Galaxy, ou plus récemment Master Z: The Ip Man Legacy (2018), My spy (2020), Dune (2021) trouve ici un rôle plus psychologique et reposant moins sur son coté de brut sans pitié. Une nouvelle fois le réalisateur M. Night Shyamalan se révèle être un excellent directeur de comédiens et il donne au comédien Dave Bautista un rôle très éloigné de ceux qu’il a tendance à endosser au cinéma.  De la même manière, Knock at the Cabin malgré son cadre minimaliste se révèle être parfaitement dosé car reposant sur un casting parfait.  La grande force de M. Night Shyamalan est d’avoir su pratiquement toujours donner des rôles importants à ses comédiens et leur permettre de montrer de quelle étoffe ils sont faits.

Les effets spéciaux ne sont pourtant pas absents de ce thriller en huis clos et par l’intermédiaire du poste de télévision montrant des scènes apocalyptiques, on retrouve ici tout le savoir faire du réalisateur capable de déchainer des scènes inquiétantes et marquantes. Loin d’un cinéma hollywoodien jouant constamment la surenchère, Knock at the cabin retrouve le charme intact de certains épisodes de la série culte Twilight zone et même si sa durée n’est pas d’une vingtaine de minutes et de cent minutes, on retrouve cette même atmosphère inquiétante et marquante que l’on aimerait avoir plus souvent au cinéma. Assurément Knock at the Cabin est un excellent cru d’un réalisateur passionnant qui n’a de cesse de nous étonner et de repousser ses limites pour nous proposer des films marquants et à l’épreuve du temps ;

Knock at the Cabin
Réalisé par M. Night Shyamalan
Scénario de M. Night Shyamalan, Steve Desmond, Michael Sherman
Basé sur La Cabane du bout du monde de Paul G. Tremblay
Produit par M. Night Shyamalan, Marc Bienstock, Ashwin Rajan
Producteurs exécutifs : Steven Schneider, Christos V. Konstantakopoulos, Ashley Fox
Avec Dave Bautista, Jonathan Groff, Ben Aldridge, Nikki Amuka-Bird, Kristen Cui, Abby Quinn, Rupert Grint
Driecteur de la photographie : Jarin Blaschke
Musique : Herdís Stefánsdóttir
Sociétés de production : Blinding Edge Pictures, FilmNation Entertainment, Wishmore Entertainment
Distribué par Universal Pictures
Date de sortie : 1er février 2023 (France), 3 février 2023 (États-Unis)
Durée du film : 100 minutes

Vu le 01 février 2023 au Gaumont Disney Village, Salle 10 place A19

Note de Mulder: