Whitney Houston : I Wanna Dance With Somebody

“ Clock strikes upon the hour
And the sun begins to fade
Still enough time to figure out
How to chase my blues away
I've done alright up to now
It's the light of day that shows me how
And when the night falls, loneliness calls “ 
Whitney Houston : I Wanna Dance With Somebody

Après la mode lancée des adaptations de super héros au cinéma, celle des biopics musicaux semble suivre la même trajectoire avec de belles réussites dans le passé comme La Bamba (1987), 8 mile (2002), Ray (2004), Get On Up (2014), Bohemian Rhapsody (2018), Rocketman (2019) et cette année Elvis (2022) et Weird: The Al Yankovic Story (2022) (biopic mélangeant le réel et le fictif). Ainsi pas moins de trois biopics sortis cette année et sont déjà annoncés des biopics sur Michael Jackson, Prince et Michael Jackson et  sans doute d’autres continueront à sortir régulièrement tant le public semble être friand de découvrir le visage caché de ses idoles sur grand écran.

 Pourtant là où le biopic sur Elvis cette année était une réussite indéniable et faisait d’Austin Butler une star mondiale instantanément, le biopic sur Whitney Houston déçoit constamment et semble suivre le cheminement déjà tracé par d’autres films que de tenter de proposer une approche différente et surtout de montrer pourquoi Whitney Houston fut une star mondiale dont les chansons connaissent toujours le même engouement. Certes le scénariste Anthony McCarten a su proposer un scénario parfaitement dosé pour Bohemain Rhapsody autant ici il semble nettement plus intéressé par le côté obscur de Whitney Houston (une bonne heure du film est dédiée à sa descente en enfer dans les paradis artificiels) que par sa créativité musicale.

Le film tente de livrer un portrait véritable de Whitney Elizabeth Houston (9 août 1963 - 11 février 2012) qui fut non seulement une artiste mondialement connue avec des ventes de plus de 200 millions de disques et qui reste la seule à avoir eu sept singles consécutifs numéro un au Billboard Hot 100 et décroche deux Emmy Awards, six Grammy Awards, 16 Billboard Music Awards et 28 Guinness World Records, ainsi qu'une intronisation aux Grammy, Rhythm and Blues Music et Rock and Roll Hall of fame. Celle qui fut surnommée La Voix aurait pu avoir une longue carrière si elle n’avait pas rencontré sur sa route l’artiste Bobby Brown qui allait non seulement devenir son mari avant un divorce houleux mais aussi et surtout celui qui allait l’entrainer dans son sillage vers les drogues dures. Loin de montrer le côté idyllique de la vie de Whitney Houston le scénario préfère s’orienter vers les nombreuses difficultés qu’elle a dû surmonter et vers ses tentatives de retrouver en vain son potentiel vers la fin de sa carrière.

Le film début donc vers les premières années de sa vie dans laquelle Whitney Houston était dans l’ombre de sa mère Emily "Cissy" Houston une chanteuse de gospel réputée pour laquelle elle fut sa choriste avant de signer avec le label Arista Records par l’intermédiaire de Clive Davis (Stanley Tucci). Ne sachant ni jouer d’un instrument ni n’ayant la volonté d’écrire ses propres morceaux son label l’aida tout au long de sa carrière à faire les meilleurs choix possibles de chansons lui permettant d’utiliser sa superbe voix. Fort de son succès, ses deux premiers albums studio, Whitney Houston (1985) et Whitney (1987), ont atteint la première place du Billboard 200 et figurent parmi les albums les plus vendus de tous les temps. Le troisième album studio de Houston, I'm Your Baby Tonight (1990), lui a procure deux singles numéro un du Billboard Hot 100 : I'm Your Baby Tonight et All the Man That I Need. On aurait aimé que le film se focalise plus sur la création de ses nombreux hits plutôt que montrer une vision guère parfaite d’une femme qui fut un exemple pour de nombreuses personnes dans le monde entier. 

Le scénario de Anthony McCarten semble vouloir énumérer inutilement des détails de sa vie privée notamment les rapports avec son père difficile et l’influence néfaste de son mari. Ses nombreux dérapages sur scène mais aussi dans les tabloids ont abimé grandement son image alors qu’elle avait non seulement une superbe voix et une réelle présence sur scène et dans les nombreux vidéoclips et films qui firent sa gloire. Certes le film The Bodyguard (1992) est cité et notamment l’aide importante de Kevin Costner non seulement pour que ce film soit un blockbuster puissant et mémorable (dixième film le plus rentable de l’histoire du cinéma) mais aussi comment il amena sur une de ses idées Whitney Houston à reprendre la chanson de Dolly Parton I Will Always Love You. On aurait aimé que le film prenne plus du temps sur cette collaboration importante entre deux immenses artistes que voir ses déboires à l’écran avec le bad boy Bobby Brown. 

Le film aurait pu être avec un meilleur scénario et un réalisateur plus investi un véritable hit tant Whitney Houston reste l’une des chanteuses les plus appréciées du public toute générations confondues. L’interprétation mémorable de la comédienne Naomi Ackie est assurément le point fort du film mais celui-ci est gâché par une réalisation qui semble plus vouloir mettre en avant les nombreux tabloïds écrivant sur cette artiste hors du commun. Alors que le film Elvis reste encore ancré dans nos mémoires de cinéphiles et bénéficiait de la présence d’un réalisateur surdoué en la présence de Baz Luhrmann. 

Whitney Houston : I Wanna Dance With Somebody 
Réalisé par Kasi Lemmons
Écrit par Anthony McCarten
Produit par Anthony McCarten, Pat Houston, Clive Davis, Larry Mestel, Denis O'Sullivan, Jeff Kalligheri, Matt Jackson, Molly Smith, Trent Luckinbill, Thad Luckinbill, Matt Salloway, Christina Papagjika
Avec Naomi Ackie, Stanley Tucci, Nafessa Williams, Tamara Tunie, Ashton Sanders, Clarke Peters
Directeur de la photographie : Barry Ackroyd
Montage : Daysha Broadway
Musique : Whitney Houston
Sociétés de production : TriStar Pictures, Compelling Pictures, Black Label Media, Primary Wave Entertainment, Muse of Fire Productions, West Madison Entertainment, TSG Entertainment II
Distribué par Sony Pictures Releasing
Date de sortie : 21 décembre 2022 (France), 23 décembre 2022 (Etats-Unis)
Durée du film : 146 minutes

Vu le 26 décembre 2022 au Gaumont Disney Village, Salle 4 place A19

Note de Mulder: