Plus belles années de notre vie (Les)
Titre original: | Plus belles années de notre vie (Les) |
Réalisateur: | William Wyler |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 170 minutes |
Date: | 03 octobre 1947 |
Note: | |
Après la Deuxième guerre mondiale, trois soldats retrouvent la vie civile dans une ville au coeur des Etats-Unis. Al Stephenson est marié depuis vingt ans et il a dû mal à rétablir la relation avec ses deux enfants qui sont désormais de jeunes adultes. Fred Derry retrouve sa femme superficielle qu'il avait rencontrée juste avant de partir en mission de bombardement, ainsi qu'un travail peu gratifiant dans un drugstore. Enfin, Homer Parrish doit s'adapter à sa nouvelle vie de handicapé de guerre, puisque ses mains sont dorénavant remplacées par des crochets. Chacun de ces trois hommes aura le plus grand mal à réintégrer leur existence banale de la vie quotidienne.
Critique de Tootpadu
Au lendemain de la guerre, les pays qui y avaient participé voyaient leurs combattants rentrer au bercail. La victoire avait été remportée par les Alliés et le danger du nazisme avait été écarté, en attendant l'avènement de la guerre froide. Cependant, les vétérans qui avaient survécus à l'horreur du conflit devaient être réintégrés, une fois les paillettes de leur accueil en liesse ramassées. C'est de cet ajustement long et pénible qu'essaye de rendre compte ce drame social, acclamé et inondé de prix lors de sa sortie, qui est certes long, mais pas tellement pénible, plutôt trop didactique et sage. A la manière du film de la bonne conscience hollywoodienne de l'année suivante, Le Mur invisible d'Elia Kazan, celui-ci approche son sujet de façon trop modérée et gentillette pour être la mise en question brutale qu'il aurait pu être. A la place d'un portrait psychologique des trois protagonistes qui présentent chacun des pathologies (alcoolisme, cauchemars, handicaps), il faudra se contenter d'un éparpillement dans les affaires amoureuses pas tellement convaincant.
Ceci ne signifie en rien que William Wyler aurait raté son coup, puisqu'il nous offre tout de même quelques scènes d'une grande intensité (les retrouvailles à l'arrivée) ou beauté (la promenade dans le cimetière d'avions). Seulement qu'au lieu de faire dans le soigné et domestique, une plus grande prise en compte du réalisme plus cru qui pointait son nez en Italie au même moment aurait été appréciable. Car la structure trop régulière et prévisible et le déroulement de l'intrigue tout aussi peu original freine considérablement ce film au potentiel bien plus important.
Enfin, les meilleures interprétations ne se trouvent pas là où on les soupçonne, puisque l'on préfère largement l'authenticité de Harold Russell et l'ironie pinçante de Myrna Loy dans un rôle beaucoup trop petit pour ses talents, au cabotinage d'alcoolique de Frederic March et à la fille bien trop parfaite que joue Teresa Wright.
Vu le 23 juillet 2004, en DVD, en VO
Note de Tootpadu: