La proie du diable

La proie du diable
Titre original:Prey For The Devil
Réalisateur:Daniel Stamm
Sortie:Cinéma
Durée:93 minutes
Date:26 octobre 2022
Note:
Selon les archives du Vatican, les cas de possession démoniaque ont considérablement augmenté ces dernières années. Pour y faire face, l'Église catholique a secrètement rouvert les écoles d’exorcisme. Sur ce champ de bataille spirituel, Sœur Ann, une jeune nonne, se distingue comme une combattante prometteuse. Bien qu’il soit interdit aux religieuses de pratiquer des exorcismes, un professeur détecte chez elle ce don particulier et accepte de l’initier. Mais son âme est en danger car les forces maléfiques qu'elle combat sont mystérieusement liées à son passé traumatique : le diable l’a choisie et il veut entrer…

Critique de Mulder

Halloween n’est plus qu’à quelques jours et tandis que le dernier chapitre de la saga Halloween est encore au cinéma mais semble avoir été boudé par le public, un autre film horrifique arrive au cinéma après l’excellent Smile et nous montre que le genre horrifique semble renaitre de ses cendres et permettre à des réalisateurs ambitieux de proposer à un large public des films effrayants et possédant la vision d’un réalisateur réellement investi. Certes La proie du diable (Prey For The Devil) ne révolutionnera pas le genre des films consacrés aux exorcismes mais réussit là ou beaucoup de films du même type échouent lamentablement en mêlant astucieusement frayeurs psychologiques et visuelles. Après le film documentaire A Necessary Death (2008) et deux films The Last Exorcism (2010) et le remake 13 sins (2014), le réalisateur Daniel Stamm propose ici son quatrième film sur un scénario de Robert Zappia et reste fidèle au genre horrifique qu’il maitrise avec habilité.

Après une scène d’introduction se déroulant dans le passé du personnage féminin principal Ann (Jacqueline Byers) et montrant comment sa mère possédée par un démon se révélait être dangereuse et incapable de maitriser ses pulsions violentes, l’action reprend des années plus tard et Ann est devenu bonne sœur et a voué sa vie à aider ceux qui sont sous l’influence d’une force démoniaque. Elle exerce après avoir été formée par l'Église catholique dans un institut contrôlé par le Vatican à Boston dans lequel des personnes sont enfermées et observées en permanence par des écrans de contrôle car suspectées d’être possédées . Cet institut dirigé par le docteur Peters dans lequel des prêtres en formation suivent des cours pour pratiquer et maitriser les différents éléments permettant de pratiquer des exorcismes. Seuls les hommes sont autorisés par l’Eglise à mener un exorcisme, pourtant Ann va se révéler très douée et être acceptée par le père Quinn (Colin Salmon) dans son cours. Ann va se lier d’amitié avec une jeune fille que certains pensent être possédée et incapable de maitriser ses accès de colère. Ann va devoir non seulement affronter son passé mais aussi ses peurs les plus profondes pour sauver cette jeune fille d’un force maléfique.

Les films relatifs aux exorcismes trouvent tous leur paternité dans le film de William Friedkin lequel malgré le poids des années n’a rien perdu de son efficacité. Entre les corps disloqués, les phénomènes paranormaux et des hommes de Dieu qui tentent de vaincre des forces maléfiques et ne pas se laisser tenter par elles, ces films suivent pratiquement les mêmes règles et tentent de capter l’attention du public. La proie du diable (Prey For The Devil) se laisse voir grâce à la présence de la comédienne Jacqueline Byers (Bad Samaritan (2018) et les séries Roadies et Salvation notamment) et par un réalisateur investi qui a su créer quelques séquences clairement inquiétantes et maitriser le rythme de son film sans fausse note jusqu’au dénouement final. Les effets spéciaux sont également soignés et réussissent à créer de véritables frayeurs ce qui est l’attente principale des spectateurs qui viennent découvrir ce film. Une fois de plus, ce film montre l’importance de découvrir les films au cinéma pour partager les différentes réactions du public face aux scènes les plus éprouvantes. 

Alors que la plupart des films d’horreur ont tendance à miser sur des scènes horrifiques outrancières ou la création d’une ambiance malsaine, certains d’entre eux semblent revenir à ce qui faisaient la force des classiques du genre, c’est-à-dire reposer sur des rôles consistants laissant une forte part à l’aspect psychologique. Si ce film fonctionne aussi bien c’est qu’il a su créer un monde réaliste dans lequel des événements surnaturels surviennent et laissent les personnages dans l’incapacité d’y faire face. Ce processus nous renvoie à nos propres peurs intérieures et au fait de ne pas savoir comment y faire face. De la même manière une des particularités de ce film est de montrer un véritable arsenal des hommes d’église pour affronter ces démons. Assurément le genre horrifique connait actuellement une période faste que cela soit des films sortant au cinéma ou sur des plateformes de streaming comme Netflix, Hulu ou Disney+.

La proie du diable (Prey For The Devil)
Réalisé par Daniel Stamm
Scénario par Robert Zappia
Histoire : Robert Zappia, Earl Richey Jones, Todd R. Jones
Produit par Paul Brooks, Earl Richey Jones, Todd R. Jones, Jessica Malanaphy
Avec Jacqueline Byers, Posy Taylor, Colin Salmon, Christian Navarro, Lisa Palfrey, Nicholas Ralph, Ben Cross, Virginia Madsen
Cinématographie : Denis Crossan
Montage : Tom Elkins
Musique : Nathan Barr
Société de production : Gold Circle Films
Distribué par Lionsgate (États-Unis), Metropolitan FilmExport (France)
Date de sortie : 26 octobre 2022 (France), 28 octobre 2022 (États-Unis)
Durée : 93 minutes

Vu le 27 octobre 2022 au Gaumont Disney Village, Salle 2 place A19 

Note de Mulder: