Arthur, Malediction

Arthur, Malediction
Titre original:Arthur, Malediction
Réalisateur:Barthélemy Grossmann
Sortie:Cinéma
Durée:87 minutes
Date:29 juin 2022
Note:
Alex est un fan des films Arthur et les Minimoys depuis qu'il est enfant. Pour son anniversaire, ses meilleurs amis lui font la surprise de l'emmener dans la maison abandonnée où le film a été tourné. Aucun d’eux ne se doute alors qu’ils se dirigent vers un piège machiavélique et mortel. Ce qui était autrefois un rêve d'enfant va bientôt se transformer en véritable cauchemar...

Critique de Mulder

La saga cinématographique d’Arthur et les Minimoys aura marqué la mémoire de nombreux jeunes spectateurs et aura donné naissance à trois films Arthur et les Minimoys (Arthur and the Invisibles) (2006), Arthur et la Vengeance de Maltazard (Arthur and the Revenge of Maltazard) (2009) et Arthur 3 : La Guerre des deux mondes (Arthur 3: The War of the Two Worlds) (2010) mais aussi à des jeux vidéo, des livres et une attraction du Futuroscope (Arthur, l'Aventure 4D) ouverte le 19 décembre 2009. La richesse de cet univers magique donne naissance ici à un concept plutôt astucieux dans lequel une bande de jeunes adolescents fans d’Arthur et les Minimoys va se retrouver dans la maison du film dans un village reculé de France et ce qui devait être une immersion passionnante va virer au pur cauchemar éveillé.

Après une scène d’introduction nous présentant une bande de jeunes inséparables qui regardent en vidéo le premier Arthur et les Minimoys (Arthur and the Invisibles) (2006) à la télévision et semble graviter autour du jeune Alex un mordu absolu de ce film, on retrouve ces jeunes dix ans plus tard réunis de nouveau dans la maison de l’un d’eux pour fêter l’anniversaire d’Alex et lui faire une surprise inattendue. En effet, ceux-ci ont retrouvé la maison du film dans laquelle qui sert de décor à celle du jeune Arthur et de sa grand-mère Daisy. Pourtant une fois sur place les choses ne vont pas se dérouler comme on pouvait l’attendre et ces jeunes vont se retrouver à faire face à une bande surentrainée et avec la volonté de ne laisser aucun témoin de leurs agissements.

Arthur, Malédiction gomme tout l’aspect fantastique de l’univers créé par Luc Besson pour s’orienter vers un film d’horreur minimaliste et qui peine sérieusement à démarrer. Il faudra attendre ainsi pas moins d’une heure pour se retrouver dans un home invasion à la française tentant de reproduire l’esprit des films américains qui ont marqué ce sous genre horrifique. Pourtant là où Blumhouse Productions montre qu’il maitrise à la perfection les codes nécessaires à tout bon thriller horrifique, Arthur, Malédiction peine réellement à convaincre. Autant on peut comprendre la volonté du scénariste et co-producteur Luc Besson de proposer un film interdit uniquement au moins de 12 ans en gommant toutes scènes réellement marquantes et choquantes autant la structure du film révèle une construction hasardeuse du récit un manque de soin visible pour donner vie à des dialogues originaux et des personnages marquants. Hormis la révélation du film, Thalia Besson qui semble destiner à un avenir prometteur dans le cinéma, le reste des jeunes comédiens n’arrivent pas à insuffler un minimum de vie à leurs personnages.

Certes le film fait plusieurs allusions au Arthur et les Minimoys (Arthur and the Invisibles) que cela soit des extraits de ce film sur un poste de télévision, les différents produits dérivés que collectionne le jeune Alex, voir certains membres de cette bande de délinquants habitués aux jeux de rôles grandeur nature mais cela ne suffit pas à donner une réelle épaisseur à Arthur, Malédiction. Les nombreux emprunts à des films d’horreur américains que cela soit The People Under the Stairs (1991) de Wes Craven ou Friday the 13th montre que ce film se contente uniquement de proposer un spin-off guère ambitieux à Arthur et les Minimoys (Arthur and the Invisibles). Pour son second film après 13m2 le réalisateur Barthélemy Grossmann ne fait que de donner vie à un scénario trop simpliste sans chercher à proposer des plans ambitieux et à créer une ambiance particulièrement claustrophobique réussie. Cela est bien dommage car ce film avait suffisamment de consistance autant pour plaire aux très nombreux fans de l’univers créé par Luc Besson qu’à un public en mal de sensations fortes.

La sortie directe d’Arthur, Malédiction sur une plateforme de streaming comme Netflix ou Prime video aurait été assurément un meilleur choix et aurait permis à celui-ci de rencontrer une plus large audience. Dans le cas présent même les fans de Luc Besson risque d’en sortir déçus et avec un arrière-goût de pari perdu d’avance de prolonger la magie de cette trilogie qui se suffit à elle-même.

Arthur, Malédiction
Réalisé par Barthélemy Grossmann
Produit par Luc Besson, Fanny Besson
Écrit par Luc Besson
Avec Mathieu Berger, Thalia Besson, Lola Andreoni, Mikaël Halimi, Yann Mendy, Jade Pedri, Vadim Agid, Marceau Ebersolt
Musique : 38ème Donne
Directeur de la photographie : Colin Wandersman
Montage : Julien Rey
Sociétés de production : Luc Besson Productions, Kinology, Cofinova 17
Distribué par Apollo Films (France), EuropaCorp Distribution
Date de sortie :  29 juin 2022 (France)
Durée du film : 87 minutes

Vu le 29 juin 2022 au Gaumont Disney Village, Salle 5 place A19

Note de Mulder: