Titre original: | Sans Répit |
Réalisateur: | Régis Blondeau |
Sortie: | Netflix |
Durée: | 96 minutes |
Date: | 25 février 2022 |
Note: |
Assurément Sans répit est l’exemple parfait de ce que devrait être un remake réussi. Certes la virtuosité du film Hard Day (Kkeut-kka-ji-gan-da) (2015) n’est pas égalée mais les scénaristes Thomas Bruxelle et Julien Colombani ont réussi à en faire une adaptation à la française réussie et totalement immersive. Il en ressort un thriller au rythme soutenu bénéficiant de plusieurs rebondissements parfaitement amenés et des scènes d’action qui nous rappellent l’âge d’or des films Europacorp (la scène d’introduction semble être un clin d’œil appuyé au film Le transporteur avec le même costume et la même marque de voiture). Cet emprunt n’est en aucun cas une pâle imitation mais une volonté de retrouver le rythme rapide des films d’action asiatique et de donner vie à des personnages ayant une réelle psychologie et des faiblesses les rendant profondément humains.
Sur la route de l'enterrement de sa mère, le lieutenant Thomas Blin (Régis Blondeau) pour éviter de heurter un chien fini par heurter un corps et de le cacher dans son coffre. Les choses se compliquent encore lorsqu’il refuse de se soumettre à un contrôle des forces de l’ordre et d’ouvrir son coffre et surtout qu’il n’a pas sur lui sa carte de police justifiant son identité. Alors qu’il décide de cacher le corps de la personne qu’il pense avoir tuer dans le cercueil de sa mère, il se retrouve sous le jouc d’un maitre chanteur qui se révèlera être comme dans Hard Day une autre personne des forces de l’ordre. Ceux qui dont déjà vu et apprécié les subtilités du film de Kim Seong-hun prendront un vrai plaisir à analyser la structure de ce film et à voir les nombreuses scènes communes aux deux films. Alors que Hard day trouve son essence même dans le cinéma d’action de Hong Kong, Sans répit suit à la perfection les règles du film policier et joue en permanence avec les nerfs des spectateurs.
Habitué à être dans des comédies réussies et également réalisateur Franck Gastambide (Les Kaira (2016), Taxi 5 (2018) et l’excellente série Validé) casse assurément son image en incarnant un lieutenant certes corrompu mais ayant également un vrai code moral. Impossible de ne pas penser au film de Ridley Scott Black Rain (1989) et au Detective sergent Nick Conklin (interprété par Michael Douglas) en suivant le cheminement de son personnage Thomas Bin qui va se retrouver dans une spirale de violence et de corruption massive. Le jeu du chat et de la souris entre le commissaire Marelli (Simon Abkarian) et le lieutenant Thomas Blin.
Pourtant loin d’être un simple film policier de plus, Sans répit a su garder intact la raison d’être principale du film de Kim Seong-hun c’est-à-dire plonger un lieutenant corrompu dans un univers encore plus corrompu que lui. Même si son unité se retrouve également en plein affaires internes, on ne peut que prendre parti pour ce personnage qui pour pouvoir soigner sa mère et supporter des frais médicaux très élevés à du mettre ses principes de côté et sortir du droit chemin tout en continuant à être un excellent lieutenant de police. On pourrait penser ce personnage égoïste et sans cœur mais on se rend compte au fur et à mesure qu’il ne tente que de se racheter un code de conduite et à sortir indemne d’une affaire trop importante pour lui.
Régis Blondeau signe ici son premier film après avoir été le directeur de la photographie sur pratiquement que des comédies grand public. En changeant de registre tout comme son acteur principal Franck Gastambide, il réussi aisément à dépasser le simple cas du remake pour nous livrer tout simplement un film policier d’une efficacité redoutable et assurément fait de Sans répit l’un des meilleurs films Netflix du moment.
Sans répit
Réalisé par Régis Blondeau
Produit par Thomas Bruxelle, Julien Colombani
Écrit par Julien Colombani, Régis Blondeau
Sur une idée de Kim Seong-hun
Avec Franck Gastambide, Simon Abkarian, Michaël Abiteboul, Tracy Gotoas, Serge Hazanavicius, Jemima West, Nabil Missoumi, Laurent Maurel
Musique
Cinématographie : Danny Elsen
Montage : Baxter
Sociétés de production : Netflix, Mahi Films, Bright Lights Films
Distribué par Netflix France
Date de sortie : 25 février 2022 (France)
Durée du film : 96 minutes
Vu le 21 février 2021 (screener presse Netflix)
Note de Mulder: