SCREAM

Il aura donc fallu attendre onze longues années pour retrouver l’univers de SCREAM au cinéma. On oubliera la série qui s’est avérée décevante et n’être qu’une simple exploitation de cette saga cinématographique tant appréciée. Ce film est également dédié à la mémoire d’un des maitres de l’horreur Wes Craven qui réalisa les quatre films précédents avant de mourir le 30 août 2015 des suites d'une tumeur cérébrale. 

Alors que l’on pouvait s’attendre à une simple suite ou reboot du film original, les scénaristes James Vanderbilt, Guy Busick ont trouvé la parfaite approche pour poursuivre l’univers SCREAM et y intégrer de nouveaux éléments importants faisant de ce film non plus une recréation des années 90 mais en plaçant l’action dans notre temps actuel. Un temps dans lequel les nouvelles technologies ont évolué et les trois personnages principaux des précédents films ont vieilli en même temps que les spectateurs. 

Loin de n’être que de simples apparitions à l’écran les personnages Sidney Prescott (Neve Campbell) Gale Weathers (Courteney Cox), Dewey Riley (David Arquette) ont une réelle importance et apportent à ce film une dose de nostalgie nettement plus réussie que celle de l’équipe originale de Ghostbusters dans S.O.S Fantômes : l’héritage (Ghostbusters Afterlife) sorti au cinéma récemment. De la même manière le duo de réalisateurs Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett (Wedding Nightmare (Ready or not) (2019)) livrent ici tout simplement leur meilleur film et surtout confirment tout le bien que nous pensons d’eux. Si SCREAM surpasse aisément les deux volets précédents et retrouve toute la force et l’efficacité des deux premiers volets c’est surtout par son scénario et ses dialogues et son casting que le résultat final surpasse aisément nos attentes

L’histoire de SCREAM se veut être une continuité directe du premier film et ainsi Vingt-cinq ans après qu'une série de meurtres brutaux ait bouleversé la paisible ville de Woodsboro, en Californie, un nouveau tueur revêt le masque de Ghostface et s'en prend à un groupe d'adolescents pour ressusciter les secrets du passé meurtrier de la ville et en rapport plus précisément avec des personnages du film original. Plus très habiles, les scénaristes James Vanderbilt, Guy Busick rendent hommage au scénariste Kevin Williamson créateur de l’univers SCREAM au cinéma et débutent ainsi le film en revisitant la scène du film original mais avec de réelles différences faisant en sorte de tout simplement réinventer cet univers et le remettre au goût du jour. 

Comme dans SCREAM 2 (1997), ce nouveau volet critique intelligemment l’industrie hollywoodienne et le trop souvent manque d’imagination des suites. Les nombreuses citations de films comme Vendredi 13 (Friday the 13th) , Halloween, Star Wars, mais aussi des films de Jordan Peele et même Mister Babadook (2014) de Jennifer Kent renforcent aisément l’efficacité de ce film et les nombreuses mises à mort de certains personnages du film sont aussi inventives qu’efficaces et ne tombent jamais dans des effets gores comme ceux de la saga SAW. On appréciera aussi la critique faite au réalisateur Rian Johnson notamment pour Knives out mais pour être le réalisateur du film Stab 8 cité dans le film comme une suite ratée. En critiquant le manque d’imagination et de prise de risques de l’industrie hollywoodienne actuelle capable de faire des suites sans fin pour rapporter un maximum d’argent (la saga cinématographique SAW est l’exemple parfait), SCREAM révèle une véritable maturité par rapport aux nombreux slashers et surtout réussit à nous surprendre jusqu’au dénouement final que l’on ne voit pas venir.

La saga cinématographique SCREAM n’a jamais caché sa volonté d’avoir été créée pour les véritables passionnés de cinéma de genre et à en montrer les nombreuses règles que ses films suivent pour éviter de se faire trucider par un tueur psychopathe qui hante vos nuits ou gâche vos vacances à Crystal Lake ou votre soirée d’Halloween. En réussissant à créer avec Ghostface un tueur emblématique et culte du cinéma au même titre que Michael Myers, Freddy Krueger ou encore Jason Voorhees, ce nouveau chapitre de la saga cinématographique SCREAM s’avère être une réussite indéniable et apporter une approche nouvelle de cet univers. Dans cette société dans laquelle de nombreuses personnes sont nourries aux réseaux sociaux et donnent leur vie en pâture aux yeux du monde pour devenir célèbre à tout prix, SCREAM nous interroge sur les travers de notre société actuelle dans laquelle sont créés de véritables monstres à face humaine qui alimentent en permanence les informations retransmises à la télévision.

Les scénaristes James Vanderbilt et Guy Busick ont surtout compris que pour capter réellement l’attention du public il ne faut pas lui donner les mêmes films de genre à suites. Il faut casser leurs règles, prendre des risques et jouer constamment avec les nerfs des spectateurs (une des scènes du film se révèle être un véritable modèle du genre).  De la même manière que les films précédents, les nouveaux personnages sont interprétés par de jeunes comédiens et comédiennes parfaitement investis et la présence à l’écran de Jenna Ortega, Jack Quaid et Melissa Barrera apportent à ce film une valeur ajoutée réussie. On ressort du film heureux d’avoir enfin au cinéma une suite réussie et qui surpasse notre attente et nous avons qu’une envie le revoir de nouveau pour avoir une approche différente et scruter les nombreux petits détails qui nous ont surement échapper tant nous avons été totalement immergés dans ce film tant attendu.

SCREAM
Réalisé par Matt Bettinelli-Olpin, Tyler Gillett
Écrit par James Vanderbilt, Guy Busick
D'après les personnages de Kevin Williamson
Produit par William Sherak, James Vanderbilt, Paul Neinstein
Avec Melissa Barrera, Mason Gooding, Jenna Ortega, Jack Quaid, Marley Shelton, Courteney Cox, David Arquette, Neve Campbell
Directeur de la photographie : Brett Jutkiewicz
Montage : Michel Aller
Musique : Brian Tyler
Production : sociétés : Spyglass Media Group, Radio Silence Productions, Project X Entertainment, Outerbanks Entertainment
Distribué par Paramount Pictures
Date de sortie : 1er janvier 2022 (France), 14 janvier 2022 (États-Unis)
Durée du film : 114 minutes

Vu le 12 janvier 2021 au Gaumont Disney Village, Salle 2 place A19

Note de Mulder: