Matrix Resurrections

Réalisés par Les Wachowski les trois premiers volets de la saga cinématographique Matrix (The Matrix (1999), The Matrix Reloaded (2003), The Matrix Revolutions (2003)) se sont imposés comme des films de science-fiction impressionnants par leur créativité et révolutionnaires en termes d’effets spéciaux au point d’avoir un véritable impact sur l’industrie hollywoodienne en termes de blockbusters au début des années 2000. The Matrix Revolutions voyait pourtant la mort des deux personnages centraux Thomas Anderson (Néo) (Keanu Reeves) et Trinty (Carrie-Anne Moss). Il aura donc fallu attendre dix huit années pour découvrir ce quatrième volet uniquement réalisé par la réalisatrice Lana Wachowski et qui réussit à garder la saveur intacte et tant appréciée des trois premiers volets. Pour ce quatrième volet, on retrouve au casting Keanu Reeves, Carrie-Anne Moss, Lambert Wilson et Jada Pinkett Smith mais malheureusement pas Laurence Fishburne remplacé ici par un Morpheus plus jeune et interprété par Yahya Abdul-Mateen II. De nouveaux comédiens viennent compléter le casting comme Christina Ricci, Jessica Henwick, Jonathan Groff, Neil Patrick Harris et Priyanka Chopra Jonas. Suite au succès mondial de la saga cinématographique John Wick on peut aisément comprendre la volonté des studios Warner Bros de vouloir redonner à Keanu Reeves un rôle important et surtout relancer l’univers Matrix en le remettant sur des bases solides pour développer une toute nouvelle saga cinématographique.

Le scénario de Lana Wachowski, David Mitchell, Aleksandar Hemon est assurément une réussite tant il ne cherche pas à appliquer et exploiter sans aucun apport les règles mises en place dans les trois films précédents. Au contraire, Matrix Résurrections reprend bien pratiquement vingt ans plus tard le cours de l’histoire et montre que malgré les nombreuses années Néo et Trinity ne sont plus morts et surtout n’ont pas vieilli (l’explication plutôt habilement amenée cimente aisément la base solide de ce film). Ce n’est pas un hasard fortuit non plus si les premières minutes du film semblent être une redite de la première scène de Matrix dans laquelle le personnage de Trinity apparaissait.  Ainsi, pour savoir si sa réalité dans laquelle il évolue est une construction physique ou mentale, Thomas Anderson (Néo) devra de nouveau choisir quelle pilule prendre et surtout de suivre ou non le lapin blanc une fois de plus. Néo ne se souvient plus clairement de son passé alors qu’il est pour beaucoup d’humains devenu un véritable messie et le dernier rempart contre les androïdes et l’intelligence artificielle qui gouvernent la matrix. Alors que Néo était pratiquement invulnérable et apparaissait comme un super-héros capable de se battre à égal avec les gardiens de la Matrix et surtout contre l’agent Smith, dans ce nouveau opus il semble ne plus être que l’ombre de lui-même, un simple concepteur d’un jeu vidéo appelé Matrix et dont le succès mondial semble avoir attiré l’attention de Warner Bros (l’idée d’un film dans un film n’est pas nouvelle en soi mais est ici bien amenée). 

Assurément l’effet nostalgie opère ici à la perfection tant l’univers Matrix occupe toujours une place importante dans notre cœur et ainsi pouvoir retrouver l’alchimie intacte à l’écran entre Keanu Reeves et Carrie-Anne Moss sur grand écran permet assurément de passer un bon moment. De la même manière Lana Wachowski livre ici une véritable interrogation de l’industrie hollywoodienne et ne livre pas uniquement un simple blockbuster boursouflé d’effets spéciaux et même si Matrix Résurrections n’arrive pas à égaliser le premier Matrix par son originalité, ses scènes de combats époustouflantes et ses effets spéciaux spectaculaires, il ne démérite pas pour autant. On aurait juste aimé avoir le même choc visuel que pendant le premier film et surtout avoir moins l’impression d’avoir un film au rythme plus rapide et moins contemplatif. De la même manière les nombreuses scènes du premier film reprises ici desservent d’une certaine manière celui-ci tant elles montrent que pour la réalisatrice Lana Wachowski il est impossible de faire mieux même en ayant des effets spéciaux encore plus spectaculaires et des moyens financiers importants. 

Conçu pour être une véritable expérience cinématographique intense, un film de science-fiction mettant en avant de nombreux concepts et idées notamment le lien entre les hommes et les machines, la question de l’avenir de la réalité artificielle et de l’intelligence des machines. Matrix Résurrections se veut également un film romantique basé sur la relation forte qui unité Néo et Trinity et surtout donne enfin à celle-ci l’importance qu’elle mérite. De la même manière que Spider-man No Way home gagne en importance si vous avez vu les films précédents de l’univers cinématographique Spider-man, il est indispensable ici pour ne rater aucun détail de revoir au préalable les films précédents. On regrettera cependant que ce film sorte au cinéma une semaine après le film événement Spider-man No way home tant il risque de perdre des spectateurs surtout si ceux-ci ont accès à HBO Max le film sortant en même temps aux Etats-Unis au cinéma et sur cette plateforme de streaming. Matrix Résurrections n’est certes pas le meilleur blockbuster de cette fin d’année mais assurément l’un des meilleurs films de science-fiction de l’année et un bon moyen d’attendre le prochain John Wick toujours avec Keanu Reeves. 

Matrix Resurrections
Réalisé par Lana Wachowski
Écrit par Lana Wachowski, David Mitchell, Aleksandar Hemon
D'après les personnages des Wachowski
Produit par James McTeigue, Lana Wachowski, Grant Hill
Avec Keanu Reeves, Carrie-Anne Moss, Yahya Abdul-Mateen II, Jessica Henwick, Jonathan Groff, Neil Patrick Harris, Priyanka Chopra Jonas, Jada Pinkett Smith
Directeur de la photographie : Daniele Massaccesi, John Toll
Montage : Joseph Jett Sally
Musique : Johnny Klimek, Tom Tykwer
Sociétés de production : Village Roadshow Pictures, Venus Castina Productions
Distribué par Warner Bros. Pictures
Date de sortie : 16 décembre 2021 (Toronto), 22 décembre 2021 (États-Unis)
Durée du film : 148 minutes

Vu le 21 décembre 2021 au Gaumont Disney Village, Salle 8 place A19

Note de Mulder: