Titre original: | House of Gucci |
Réalisateur: | Ridley Scott |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 157 minutes |
Date: | 24 novembre 2021 |
Note: |
Ridley Scott revient sur le devant de la scène, moins de deux mois après la sortie de son épopée moyenâgeuse, Le Dernier Duel. Avec House of Gucci, changement d’ambiance radicale. Le réalisateur nous entraîne cette fois dans l’intimité du clan Gucci, l’une des dynasties les plus puissantes du monde de la mode. Véritable saga familiale, le film de 2 h 37 lève le voile sur les événements qui ont mené à l’assassinat de Maurizio Gucci, l’un des héritiers du fondateur de la marque de luxe, Guccio Gucci. De Milan, à New York en passant par Saint-Moritz, l’histoire s’étale sur une période de plus de 20 ans, de 1970 à 1995. Au programme : amour, sexe, argent, scandale, trahison et décadence. En résumé, tous les ingrédients d’un bon soap opera. Et il y a un peu de ça dans House of Gucci.
Mais difficile de le classer dans un seul genre. Film hybride, il oscille entre le drame, la comédie et parfois même le burlesque. Résultat, on se demande parfois où Ridley Scott souhaite vraiment nous emmener. La première partie, centrée sur Patrizia Gucci (mention spéciale à Lady Gaga qui porte le film sur ses épaules), est enjouée et légère, à l’image de son personnage. On suit la jeune femme de 20 ans dans l’effervescence des années 70 à Milan. Fille d’un homme d’affaires qui a fait fortune dans les transports, elle est considérée comme une parvenue par l’élite milanaise. Elle souhaite se détacher de cette image en s’élevant le plus haut possible dans l’échelle sociale. Sa rencontre avec Maurizio Gucci, lors d’une soirée mondaine, va lui permettre de mettre son plan à exécution.
Étudiant en droit, timide et mal dans sa peau, il se laisse vite charmer par la spontanéité et la fraîcheur de cette ingénue qui est loin de correspondre aux attentes de sa famille. Débute alors une comédie romantique à l’italienne, où Lady Gaga et Adam Driver interprètent avec talent ces deux jeunes premiers que tout oppose. En 1972, Maurizio, fou amoureux, finit par se mettre vraiment à dos sa famille lorsqu’il décide d’épouser Patrizia. Mais la jeune femme, loin d’être naïve, compte bien avoir sa part du gâteau. Elle va faire tout son possible pour réconcilier son mari avec ses proches et le hisser à la tête de l’empire familial. Débute alors la seconde partie du film.
Moins rythmée et plus dramatique, elle se concentre sur la guerre de pouvoir qui oppose les membres de la famille Gucci. Impossible de ne pas penser au Parrain de Coppola. Mais on peine à retrouver la même grandiloquence, la même émotion, la même fascination. En cause, les dialogues assez pauvres, la réalisation classique et le manque de subtilité dans le jeu de certains acteurs. À commencer par Jared Leto, qui, malgré ses 4 h de maquillage par jour, peine à se glisser dans la peau de Paolo Gucci (le cousin de Maurizio). Surjouées, certaines de ses scènes sont presque à la limite du ridicule. La bande-annonce annonçait un film grandiose, il aurait pu l’être, si Ridley Scott avait pris plus de risques.
House of Gucci
Réalisé par Ridley Scott
Scénario par Becky Johnston, Roberto Bentivegna
Histoire par Becky Johnston
Basé sur The House of Gucci : A Sensational Story of Murder, Madness, Glamour, and Greed de Sara Gay Forden.
Produit par Ridley Scott, Giannina Scott, Kevin J. Walsh, Mark Huffam
Avec Lady Gaga, Adam Driver, Jared Leto, Jeremy Irons, Salma Hayek, Al Pacino
Photographie : Dariusz Wolski
Montage : Claire Simpson
Musique : Harry Gregson-Williams
Sociétés de production : Metro-Goldwyn-Mayer, Bron Creative, Scott Free Productions
Distribué par United Artists Releasing (États-Unis), Universal Pictures (international)
Date de sortie : 9 novembre 2021 (Leicester Square), 24 novembre 2021 (États-Unis)
Durée du film : 157 minutes
Vu le 22 novembre 2021 à l’UGC Normandie, salle 01
Note de Juliette: