Titre original: | Last survivors |
Réalisateur: | Drew Mylrea |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 98 minutes |
Date: | Non communiquée |
Note: |
"Nous avons tous notre propre version... Cette expérience douloureuse, cette cicatrice qui crée la haine et la peur. Ces blessures mentales qui nous poussent à nous retirer loin des autres et à créer notre propre utopie privée. En tant que personne qui lutte contre l'anxiété, la tentation de se retirer du monde peut être écrasante. Pour moi, c'est une lutte constante pour ériger des murs, me protéger des opinions et des critiques, mais en même temps, j'ai besoin de ces mêmes choses pour améliorer qui je suis. Notre production devait commencer juste au moment où les États-Unis se sont enfermés. Forcée à l'isolement, cette idée romantique de créer une utopie privée est devenue très réelle, voire un cauchemar. Pour moi, cela rendait notre histoire - une fable sur les dangers de l'isolement - encore plus importante à raconter. Nous avons travaillé fébrilement pour planifier une production indépendante capable de tourner dans les conditions hivernales du Montana, pendant le COVID, avec une équipe réduite et sûre. Nous nous sommes réunis, par des températures négatives, et le sentiment d'impuissance que j'ai ressenti pendant le confinement s'est transformé en un espoir doux-amer qui, je pense, a touché chaque partie de ce film. En tant que personne qui se met à l'écart à cause de ses angoisses, je me suis profondément identifiée à Troy et Henrietta, qui ont tous deux choisi de s'isoler du monde. Mais Jake est le personnage que j'ai fini par admirer. Son idéalisme lui permet de rompre l'isolement de Troy et d'inciter Henrietta à retourner dans le monde. J'en suis venu à croire que sans idéalisme - sans l'idée que demain peut être un jour meilleur que le précédent - nous nous retranchons dans nos pires instincts... nous construisons des murs, nous nous isolons des autres, et à notre tour... nous perdons notre humanité. Et pour moi, c'est ce dont parle Last Survivors." - Drew Mylrea
Il est intéressant de voir à quel point la pandémie actuelle a non seulement transformé notre vie à jamais mais également la perception que nous avons maintenant du monde qui nous entoure. La société actuelle a du non seulement s’adapter à cette nouvelle vie mais aussi à apprendre à revoir ses priorités dans un monde dans lequel il a été longtemps impossible de voyager loin, dans lequel nous avons été contraints à nous isoler et ne plus profiter des plaisirs de la vie comme aller au cinéma, au théatre, voir des humoristes surdoués sur scène ou encore aller à des concerts voir des superstars. On sent que le scénario de Josh Janowicz a su capter à la perfection les bouleversements de notre époque et comment certaines personnes ont voulu partir loin de notre société pour construire leur propre univers. Last survivors se révèle être un excellent thriller dans lequel un père et son fils et d’une femme qui a préféré quitter le monde l’entourant pour se reconstruire.
Troy (Stephen Moyer) a élevé son fils désormais adulte, Jake (Drew Van Acker) à des milliers de kilomètres des villes. Lorsque Troy est gravement blessé, Jake est contraint de se rendre dans le monde extérieur pour trouver des médicaments susceptibles de lui sauver la vie. Ayant reçu l'ordre de tuer tous les humains qu'il rencontre, Jake défie son père en s'engageant dans une relation interdite avec une femme mystérieuse, Henrietta (Alicia Silverstone). Alors que Jake poursuit cette liaison dangereuse, Troy est prêt à tout pour se débarrasser d'Henrietta et protéger l'utopie parfaite qu'il a créée. Un affrontement est inévitable et mettra à dure épreuve l’amour entre Henrietta et Jake.
Le second film du réalisateur Drew Mylrea (Spy intervention) séduit par sa superbe photographie (le film a été tourné dans le Montana) digne des grands westerns qui ont marqué notre mémoire mais surtout par sa volonté de proposer un thriller implacable en milieu naturel et nous montrer comment notre regard peut être biaisé si nous subissons comme le personnage de Jake la vision d’un père tyrannique prêt à tout pour que le monde qu’il a créé reste le même. Loin de nous proposer un film de science-fiction post apocalyptique, Last survivors nous rappelle le film Le village (The Village) (2004) de M. Night Shyamalan. Nous n’en dirons pas plus à ce sujet pour vous laisser vous imprégner dans un monde dans lequel les apparences sont souvent trompeuses.
De la même manière, on retrouve avec plaisir la comédienne Alicia Silverstone qui a marqué à jamais les années 90 avec des films comme Souvenirs de l'au-delà (Hideaway) (1995), Clueless (1995), Batman & Robin (1997), mais aussi Scooby-Doo 2 (2004), Alex Rider : Stormbreaker (Stormbreaker) (2006). Loin des studios hollywoodiens, Alicia Silverstone trouve ici l’un de ses meilleurs rôles et apporte à ce film une touche féminine importante. De la même manière les comédiens Drew Van Acker, Stephen Moyer composent une famille réaliste dans laquelle un père impose une influence néfaste et trop protectrice sur son fils. Il en ressort un film qui se regarde avec plaisir et qui nous montre quand dans ce monde rien n’est ni tout blanc ou tout noir, les multiples nuances de couleur font que notre monde est difficile à cerner et que des chimères peuvent se révéler dangereuses à force d’y croire.
On ne peut que vous conseiller de découvrir Last survivors notamment pour retrouver une comédienne devenue rare sur nos grands écrans mais aussi un film porté par une photographie superbe et un tempo sans aucune fausse note. Certes Last survivors reste un film simple mais qui n’oublie jamais de nous divertir et de nous proposer autre chose qu’une histoire ressassée et sans saveur.
Last survivors
Réalisé par Drew Mylrea
Produit par Sunil Perkash, Colin Bates, Akaash Yadav, Michael Jefferson
Écrit par Josh Janowicz
Avec Drew Van Acker, Alicia Silverstone, Stephen Moyer
Musique : David Deutsch
Directrice de la photographie : Julian Amaru Estrada
Montage : Bradley Mclaughlin
Distribué par Vertical Entertainment (États-Unis)
Date de sortie : 4 novembre 2021 (Leeds)
Durée du film : 98 minutes
Vu le 29 octobre 2021 (screener presse)
Note de Mulder: