Venom: Let There Be Carnage

Venom: Let There Be Carnage
Titre original:Venom: Let There Be Carnage
Réalisateur:Andy Serkis
Sortie:Cinéma
Durée:97 minutes
Date:20 octobre 2021
Note:
Tom Hardy revient sur grand écran en tant que protecteur mortel Venom, l'un des personnages les plus grands et les plus complexes de Marvel.

Critique de Marianne Velma

Il va y avoir du grabuge. Et pas qu’un peu ! Voilà en peu de mots la promesse de ce Venom deuxième du nom. Réaliser la suite d’une œuvre ratée constitue un vrai défi. Soyons franc malgré la bonne volonté d’Andy Serkis, et sa virtuosité dans certaines séquences purement graphiques, ce Let There Be Carnage ne réussit pas son pari. Tout simplement parce qu’il faut plus que quelques monstres teigneux et deux ou trois tours de palettes digitales pour créer du bon cinéma.

Entendons-nous bien. Évidemment que Venom n’a pas vocation à nous proposer une dissertation de trois heures sur le sens de la vie. Pour autant, l’absence totale d’enjeux dramatiques, l’écriture caricaturale et limitée du couple de méchants et les arcs narratifs secondaires bâclés nous empêchent de nous intéresser au film au-delà de sa première demi-heure. Heureusement d’ailleurs que les exécutifs du studio ont eu la bonne idée de ramasser cette matière première chaotique sur seulement 97 minutes.

L’humour vient, par moments, nous réveiller de la torpeur hypnotique dans laquelle le film nous plonge. Pas simplement parce qu’il prouve que la franchise ne se prend pas au sérieux, mais parce qu’il met en exergue les quelques miettes métaphysiques que le scénario a bien voulues nous laisser : le lien schizophrénique qui unit Eddie et Venom. Tom Hardy, malgré ses airs faussement blasés, use et abuse de sa tessiture basse pour interpréter ce double rôle. 

La folie, le vrai sens du film, aurait dû se trouver dans cette relation en apparence antinomique, cette dualité entre le moi et le sur moi, entre les deux faces d’une même pièce. Hélas, le script l’utilise uniquement comme un gimmick récurent, sans en explorer tout le trouble sémantique. C’est sans doute trop en demander à un divertissement censé transpirer la rage et la fausse hémoglobine et pourtant c’est vraiment la seule chose qui aurait mérité d’être épargnée du carnage. 

Un dernier conseil, pour terminer. Si vous avez tenu jusqu’à la fin, ne vous sauvez pas tout de suite. Une petite surprise arachnéenne vous attend dans la désormais incontournable scène post-générique.

Venom: Let There Be Carnage
Réalisé par Andy Serkis
Scénario par Kelly Marcel
Histoire par Tom Hardy, Kelly Marcel
Basé sur Marvel Comics
Produit par Avi Arad, Matt Tolmach, Amy Pascal, Kelly Marcel, Tom Hardy, Hutch Parker
Avec Tom Hardy, Michelle Williams, Naomie Harris, Reid Scott, Stephen Graham, Peggy Lu, Woody Harrelson
Image : Robert Richardson
Montage : Maryann Brandon, Stan Salfas
Musique : Marco Beltrami
Sociétés de production : Columbia Pictures, Marvel Entertainment, Tencent Pictures, Pascal Pictures
Distribué par Sony Pictures Releasing
Date de sortie : 14 septembre 2021 (Londres), 1er octobre 2021 (Etats-Unis), 20 octobre 2021 (France)
Durée du film : 97 minutes

Vu le 5 octobre 2021 au Publicis Champs-Élysées

Note de Marianne Velma:

Critique de Juliette

Tom Hardy est de retour sur grand écran dans le rôle du redoutable protecteur Venom, l’un des personnages les plus impressionnants et les plus complexes de l’univers Marvel. Réalisé par Andy Serkis, le film réunit Michelle Williams, Naomie Harris et Woody Harrelson, sous les traits du méchant Cletus Kasady, alias Carnage.

Aux commandes de Venom : Let There Be Carnage, on retrouve Andy Serkis. L’acteur connu, en partie, pour son rôle de Gollum dans le Seigneur des Anneaux n’en est pas à sa première réalisation. On lui doit notamment Mowgli : la légende de la jungle, sorti en 2018. Il rejoint donc la franchise Marvel et succède à Ruben Fleischer, accaparé par la post-production de Retour à Zombieland. Et il faut dire que ce turn-over a eu du bon. Le film est plus rythmé, plus drôle et surtout moins long que son prédécesseur, 1 h 37 au lieu d’1 h 52. 

Ce deuxième opus se resserre autour de la relation (de couple ?) du symbiote et du journaliste. Depuis que Venom a choisi Eddie comme hôte, les deux fortes têtes ont dû apprendre à cohabiter. Et cela donne lieu à des scènes très drôles, dont celle de la préparation rocambolesque d’un petit-déjeuner. De nouveau, Tom Hardy incarne à merveille le rôle de ce bon gars, un peu looser, qui ne sait pas lui-même comment il a réussi à devenir journaliste. Heureusement, son acolyte est là pour le mener sur la piste des meilleurs scoops. 

À commencer par une interview exclusive du célèbre tueur en série Cletus Kasady (Woody Harrelson), quelques jours avant son exécution. Mais tout ne va pas se passer comme prévu. En mordant Eddie, le criminel va à son tour devenir l’hôte du symbiote. Il fera alors tout pour sauver son amour de jeunesse (interprétée par Naomie Harris) et semer le chaos autour de lui. Venom et Eddie vont bien sûr se mettre en travers de son chemin. À la clef, des scènes d’action impressionnantes. Du côté du scénario, rien de bien original. Mais le cast et les touches d’humour qui parsèment le film font, dans l’ensemble, passer un bon moment aux spectateurs.

Venom: Let There Be Carnage
Réalisé par Andy Serkis
Scénario par Kelly Marcel
Histoire par Tom Hardy, Kelly Marcel
Basé sur Marvel Comics
Produit par Avi Arad, Matt Tolmach, Amy Pascal, Kelly Marcel, Tom Hardy, Hutch Parker
Avec Tom Hardy, Michelle Williams, Naomie Harris, Reid Scott, Stephen Graham, Peggy Lu, Woody Harrelson
Image : Robert Richardson
Montage : Maryann Brandon, Stan Salfas
Musique : Marco Beltrami
Sociétés de production : Columbia Pictures, Marvel Entertainment, Tencent Pictures, Pascal Pictures
Distribué par Sony Pictures Releasing
Date de sortie : 14 septembre 2021 (Londres), 1er octobre 2021 (Etats-Unis), 20 octobre 2021 (France)
Durée du film : 97 minutes

Vu le 5 octobre 2021 au Publicis Champs-Élysées

Note de Juliette:

Critique de Mulder

Allez au cinéma découvrir un nouveau film inspiré de l’univers Marvel devrait être synonyme de découvrir un film à grand spectacle avec une intrigue qui se tient, des effets spéciaux spectaculaires, un rythme soutenu, une photographie soignée et surtout des comédiens inspirés et prenant plaisir à interpréter des personnages adulés des lecteurs de comics dont nous faisons partie. C’est-à-dire tout ce que n’est pas Venom: Let There Be Carnage. Après un premier volet réalisé par Ruben Fleischer avec dans le rôle principal Tom Hardy, on retrouve ici au scénario Kelly Marcel (déjà présent au même poste mais épaulé par Jeff Pinkner et Scott Rosenberg) et à la réalisation Andy Serkis (Breathe (2017), Mowgli : La Légende de la jungle (Mowgli: Legend of the Jungle) (2018)). Autant Andy Serkis se révèle être doué pour donner vie à des personnages en capture de mouvement, autant il faut reconnâitre qu’en qualité de réalisateur sa mise en scène n’arrive jamais à être convaincante mais surtout il semble obéir aux diktats des studios et propose des films manquant sérieusement de mordant (son précédent film est sorti directement sur Netflix et a été massacré par la critique américaine).

Pourtant le personnage de Venom, un symbiote extraterrestre sensible à la forme amorphe et liquide, qui survit en se liant à un hôte, possède un potentiel indéniable pour donner vie au cinéma à des films de l’univers Marvel dans la lignée des Deadpool c’est-à-dire plus violent, plus mature et minimisant la violence par un humour omniprésent. Apparu pour la première fois dans le comics The Amazing Spider-Man #299 (Avril 1988) (on vous conseille de rester jusqu’au milieu du générique de fin pour voir une des rares scènes réussies du film et reliant Venom à l’univers cinématographique récent de Spider-man), le personnage de Venom créé par David Michelinie et Todd McFarlane s’est imposé comme l’un des ennemis les plus importants de Spider-man. Ce n’est donc pas un hasard si le personnage apparait pour la première fois au cinéma dans Spider-man 3 (2007) avant d’être interprété par Tom Hardy. 

La dualité entre les personnages de Venom et d’Eddy Brock aura fait couler beaucoup d’encre étant donné ses sous-entendus romantiques comme le fait de refléter la dualité d’un homme entre le bien et le mal, entre ses pulsions sauvages et son caractère posé. Indéniablement le fait d’avoir chois Tom Hardy pour donner vie à Eddie Brock et Venom se révèle être une excellente idée mais il aurait fallu trouver des réalisateurs ambitieux et surtout des scénaristes capables de retrouver intact toute l’essence de ces personnages Marvel et de proposer des films flirtant avec le film d’horreur et capable de proposer des scènes aussi violentes que jouissives. Le premier film avait déçu par son montage chaotique, celui-ci ne rattrape en rien les défauts du premier mais en plus par sa trop courte durée et sa photographie ratée n’arrive même pas à donner de l’épaisseur aux personnages principaux et se contentent de proposer un seul grand combat trop long et très mal chorégraphié entre Venom et Carnage.

Venom: Let There Be Carnage reprend ainsi après la scène post-générique dans laquelle Eddie Brock rencontre Cietus Kasady (Wood Harrelson). Alors qu’Eddie Brock réussi à redorer son image et à trouver les cadavres laissés dans le sillage de Cietus Kasady ce dernier en mordant Eddie se retrouve également avec un symbiote qui se fera appeler Carnage. Nettement plus destructeur et féroce, Carnage entend bien imposer par la violence sa présence. Les ennuis vont également se relever d’un cran pour Eddie lorsque Venom décide de quitter le corps de celui-ci et de vivre sa vie comme il l’entend. Lorsque le tueur en série dérangé Cletus Kasady devient lui aussi l'hôte d'un symbiote extraterrestre, Brock et Venom doivent mettre de côté leurs différences pour mettre fin à son règne de terreur. Le film ne présente guère de sous intrigue et se contente de préssnter le passé de Cietus et le lien fort qui l’unit avec la mutante Shriek (Naomie Harris) également emprisonnée suite au danger qu’elle représente. Alors que l’ex-fiancée d’Eddi Anne Weying (toujours interprétée par Michelle Williams) a refondé une famille avec le docteur Dan Lewis (Reid Scott), la vie d’Eddie va devenir un vrai cauchemar..

Venom: Let There Be Carnage aurait pu être une excellente suite tant le lien unissant Venom et Eddie Brock est parfaitement mis en avant et permet d’apporter beaucoup d’humour à ce film pourtant il aurait fallu développer réellement les personnages à commencer par Cletus Kasady. De la même manière, on peut comprendre que le réalisateur oriente ce film vers une comédie horrifique avec deux personnages qui sont possédés par des entités extraterrestres mais il aurait fallu proposer des scènes d’actions parfaitement chorégraphiées et non uniquement un affrontement dans une église et dans l’obscurité. Il en ressort un film décevant aussi bien pour les passionnés de comics Marvel mais aussi pour ceux aimant les blockbusters pour leur scènes percutantes. On appréciera par contre la scène dans laquelle Venom, séparé d’Eddie, s’épanche devant un micro et montre bien l’affinité qu’il a avec lui tout comme la scène du restautant qui montre le potentiel comique de Tom Hardy. 

Donc carnage il y a bien par la manière du film de saccager un univers Marvel qui se tient et qui montre bien une cassure entre les studios Columbia Pictures et Marvel Entertainment. Alors que ce dernier continue à proposer des films parfaitement maitrisés et impressionnant, ce Venom s’avère être une réelle déception et malgré un succès important aux Etats-Unis, on espère que le prochain film saura enfin donner à Venom la place qu’il mérite dans l’univers Marvel et mieux approcher ses motivations et sa force impressionnante. Un affrontement contre Spider-man aurait de quoi faire venir en masse les spectateurs et surtout proposer enfin le film que nous attendons sur ce personnage culte.

Venom: Let There Be Carnage
Réalisé par Andy Serkis
Scénario par Kelly Marcel
Histoire par Tom Hardy, Kelly Marcel
Basé sur Marvel Comics
Produit par Avi Arad, Matt Tolmach, Amy Pascal, Kelly Marcel, Tom Hardy, Hutch Parker
Avec Tom Hardy, Michelle Williams, Naomie Harris, Reid Scott, Stephen Graham, Peggy Lu, Woody Harrelson
Image : Robert Richardson
Montage : Maryann Brandon, Stan Salfas
Musique : Marco Beltrami
Sociétés de production : Columbia Pictures, Marvel Entertainment, Tencent Pictures, Pascal Pictures
Distribué par Sony Pictures Releasing
Date de sortie : 14 septembre 2021 (Londres), 1er octobre 2021 (Etats-Unis), 20 octobre 2021 (France)
Durée du film : 97 minutes

Vu le 15 octobre 2021 au Gaumont Disney Village, Salle 2 place A22

Note de Mulder: