Kate

La pandémie actuelle semble avoir redessiné en partie l’attribution des cartes. Alors que les cinémas que cela soit aux Etats-Unis ou en France souffrent réellement de la sortie en même temps que cela soit sur Disney + ou HBO Max des principaux blockbusters ou en France d’un pass- sanitaire qui limite réellement les entrées en salles, les plateformes de streaming connaissent un essor sans précédent et arrivent surtout à nous proposer d’excellents programmes que cela soit des films ou des séries. Netflix reste le leader sur le marché des plateformes de streaming car elle a toujours su rester à l’écoute de son public mais aussi proposer un large panel de films que cela soit des productions indépendantes, des blockbusters taillés pour une sortie cinéma mais qui sont proposés directement sur Netflix. 

Dans le cas présent, Kate est non seulement un excellent film d’action avec quelques pointes d’humour plutôt bien amenées mais surtout repose sur une comédienne Mary Elizabeth Winstead qui a toujours sur choisir ses films avec un soin tout particulier. Que cela soit Destination finale 3 (Final Destination 3) (2006), Boulevard de la mort (Death Proof) (2007), Die Hard 4 : Retour en enfer (Live Free or Die Hard) (2007), Scott Pilgrim (Scott Pilgrim vs. the World) (2010), Smashed (2012), The Spectacular Now (2013), 10 Cloverfield Lane (2016) et bien d’autres, cette comédienne a pu diversifier avec talent sa large palette

De la même manière l’impact des films d’action récents et très réussis que cela soit la saga cinématographique John Wick mais aussi Atomic Blonde (la présence à la production de David Leitch est assurément un bon signe) a sur redéfinir et influencer le cinéma actuel en montrant que pour réussir de tels films il fallait impérativement un casting solide, un scénario parfaitement huilé et un réalisateur sachant orienter son film vers la bonne direction. Kate dans ce sens n’est pas précurseur et ne révolutionnera pas le genre mais est parfaitement calibré pour nous tenir pendant pratiquement deux heures en haleine et proposer des scènes d’action d’une efficacité redoutable et dans lesquels Mary Elizabeth Winstead s’impose clairement comme une comédienne parfaitement à l’aise dans ses scènes. 

Kate (Mary Elizabeth Winstead) a été élevée et entrainée par son mentor Yannick (Woody Harrelson) pour devenir une véritable tueuse aussi méticuleuse, douée aux combats de près qu’à l’utilisation de toutes les armes. Pourtant celle-ci rate de manière inhabituelle une mission visant un membre du yakuza à Tokyo car pour elle aucune enfant ne doit être une cible. Quelques mois après cette mission ratée, elle découvre qu'elle a été empoisonnée lors d’une soirée. Cette exécution brutalement lente va lui laisser moins de 24 heures pour se venger de ses tueurs de la mafia japonaise. Pendant que son corps se détériore rapidement, Kate est obligée de s’envoyer des injections pour tenir et garder toute ses forces. Elle va aussi nouer un lien improbable avec une adolescente, Ani (Miku Martineau, leadeur du groupe de rock japonais Band-Maid), la fille unique de l’une de ses anciennes victimes. Kate va régler ses comptes et se rendre compte qu’elle a aussi été manipulée.

Le réalisateur Cedric Nicolas-Troyan après son premier film Le Chasseur et la Reine des Glaces (The Huntsman: Winter's War) (2016) livre ici son second et se révèle parfaitement à l’aise pour donner l’envergure nécessaire au scénario d’ Umair Aleem. Les scènes d’action sont parfaitement maitrisées et le rythme du film est quasiment parfait et nous entraine vers la vendetta personnelle de Kate jusqu’au dénouement que l’on sait déjà tragique. Les nombreuses scène entre Kate et Ani fonctionnent à merveille et apportent une dose de tendresse qui tranche avec la violence de certaines scènes.

On se doute ainsi que si le film n’avait pas été distribué par Netflix sa teneur aurait été différente. Cette plateforme de streaming a pour volonté de donner les moyens nécessaires pour permettre à des réalisateurs et scénaristes de faire le film qu’ils souhaitaient et dans ce sens Kate est assurément l’un des meilleurs films d’action de cette année et impose Mary Elizabeth Winstead comme la digne relève féminine des actionners des années 80. Sa présence apporte non seulement une dose de glamour parfaitement dosée mais aussi rend son personnage profondément humain et au courage exemplaire.  

Kate
Réalisé par Cedric Nicolas-Troyan
Écrit par Umair Aleem
Produit par David Leitch, Kelly McCormick, Bryan Unkeless, Scott Morgan
Avec Mary Elizabeth Winstead, Miku Martineau, Woody Harrelson
Image : Lyle Vincent
Montage : Sandra Montiel, Elísabet Ronaldsdóttir
Musique : Nathan Barr
Sociétés de production : 87North Productions, Screen Arcade
Distribué par Netflix
Date de sortie : 10 septembre 2021
Durée du film : 106 minutes

Vu le 16 aout 2021 (Acces presse Netflix)
Revu le 9 septembre au CID de Deauville (Festival du cinéma américain de Deauville)

Note de Mulder: