Raging Fire

“Tout le monde sait que les films de Hong Kong commencent souvent par un concept avant d'être lentement transformés en un scénario complet... Cette histoire était celle d'un policier qui se rend au Mexique et s'attaque à un cartel de la drogue, mais le projet a été abandonné car l'échelle et le budget étaient trop importants. Benny en a été très blessé, alors je l'ai encouragé en lui disant de raconter une histoire se déroulant à Hong Kong et de faire un film de flics et de voleurs, ce qui était absolument son point fort. Au bout de quelques jours, sa confiance et sa flamme créative sont revenues. Nous avons commencé à compiler des idées et c'est ainsi que l'histoire de Raging Fire est née..” - Donnie Yen

Raging Fire s’impose non seulement comme l’un des meilleurs films d’action de cette année mais est surtout le dernier film co-écrit et réalisé par Benny Chan mort le 23 août 2020 à Hong Kong d’un cancer. Après s’être imposé avec des films d’action d’une efficacité redoutable comme Gen-X Cops (Dak ging san yan lui) (1999), New Police Story (San ging caat goo si) (2004), L'Expert de Hong Kong (Bo bui gai wak) (2006), Connected (Bo chi tung wah) (2008), La Guerre des Cartels (So duk) (2013), Call of Heroes (Ngai sing) (2016), Benny Chan nous livre ici un film policier reposant non seulement sur deux excellents comédiens spécialisés dans les films d’action Donnie Yen et  Nicholas Tse mais surtout sur un scénario parfaitement maitrisé. Loin des blockbusters américains jouant à la surenchère constamment, Rapid fire repose sur une histoire mêlant événements du passé et présents et nous plonge sur un affrontement spectaculaire entre un policier intègre et un gang de braqueurs violents d’anciens policiers.

Même si la trame principale de Raging fire rappellera par moment celle du film Heat (1995) de Michael Mann, le traitement nous renvoie au meilleur du film d’action Hong-kongais et notamment aux films de John Woo dont les scènes de fusillades et les scènes de combats restent à jamais gravées dans nos mémoires. Dans Raging Fire, nous découvrons Bong (Donnie Yen) qui est un flic intransigeant très respecté dont la femme est enceinte. Il a toujours réussi dans les affaires dangereuses et a toujours voulu resté intègre même si cela entrainait son évolution dans les forces de police plus difficiles. Cependant, son passé refait surface de manière inattendue lorsqu'une opération d'infiltration est attaquée par un mystérieux groupe de criminels dirigé par Ngo (Nicholas Tse), son ancien protégé, un ancien officier talentueux qui avait autrefois respecté et admiré Bong. En décimant plusieurs agents des forces de l’ordre, Bong décide qu’il est temps d’intervenir et de coincer ce gang. Ngo promu à une belle carrière dans le passé avait commis il y a trois années une terrible erreur qui l'a conduit en prison, transformant rapidement l'étoile montante en un homme furieux, rancunier et désireux de détruire tous ceux qui lui ont fait du tort, y compris son ancien mentor. L’affrontement entre Bong et Ngo est inévitable et promet d’être saignante.

Si Raging Fire reprend ce qui a fait à la force des films hong-kongais, cascades nombreuses, scènes de fusillades magistrales et scènes de combats rapprochés, il témoigne d’une volonté réelle de donner une plus grande importance à la psychologie des personnages et surtout à montrer comme un homme bon est devenu un des pires criminels recherchés par les forces de l’ordre. Malgré sa durée d’environs deux heures, le film ne souffre d’aucune baisse de rythme et montre une fois de plus à quel point Donnie Yen est bien l’un des meilleurs comédiens de films d’action et on attend avec une réelle impatience son combat contre Keanu Reeves dans le prochain film de la saga cinématographique John Wick.

Le soin porté non seulement à faire un film parfaitement équilibré à la manière d’un véritable blockbuster hong-kongais se ressent constamment notamment par les scènes de courses poursuite mais surtout par une volonté de proposer un film impressionnant mais réaliste à tout prix. Le réalisateur témoigne d’un véritable dont pour mettre en scènes des scènes anthologiques et nous rappeler l’importance du cinéma hong-kongais dans le paysage mondial du cinéma. De la même manière, on sent à travers les nombreux plans aériens un véritable amour pour la ville de Hong Kong qui donnerait envie de visiter cette ville avec ses nombreux quartiers et cette beauté réelle qui donne à ce film une valeur ajoutée indéniable.

Le film est dédié en mémoire de Benny Chan qui n’a pas pu participer au montage de ce film suite à son décès lié au cancer. Ce dernier film testament impose un des meilleurs réalisateurs de films d’action et on se doit de célébrer ce film en sa mémoire et se rendre compte comme John Woo de l’impact important qu’il laisse sur le cinéma hong-kongais actuel.

Raging Fire
Réalisé par Benny Chan
Scénario : Benny Chan, Ryan Ling, Tong Yiu-ling
Produit par Benny Chan, Donnie Yen
Avec Donnie Yen, Nicholas Tse, Qin Lan
Directeur de la photographie : Edmond Fung
Montage : Curran Pang
Musique : Nicolas Errèra
Sociétés de production : Emperor Film Production Company, Tencent Pictures, Sil-Metropole Organisation, Maoyan Pictures, Super Bullet Pictures, One Cool Film Production, Central Motion Pictures, BC Films Production
Distribué par Emperor Motion Pictures (Hong Kong, Monde), Intercontinental Film Distribution (HK) (Hong Kong), Well Go USA (Etats-Unis)
Date de sortie : 30 juillet 2021 (Chine), 19 août 2021 (Hong Kong), 13 août 2021 (Etats-Unis)
Durée du film : 126 minutes

Vu le 21 aout 2021 (Fantasia press screener)

Note de Mulder: