Titre original: | Black Widow |
Réalisateur: | Cate Shortland |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 133 minutes |
Date: | 07 juillet 2021 |
Note: |
Enfin ! Après près d’un an et demi de disette cinématographique, les studios Marvel font leur grand retour dans les salles obscures. Le porte-drapeau de cette nouvelle vague super-héroïque se nomme Natasha Romanoff, aka Black Widow. Premier constat, au vu de ses nombreux morceaux de bravoure, le long métrage signé par l’australienne Cate Shortland (deuxième femme à rejoindre l’écurie Marvel après Anna Boden sur Captain Marvel) mérite largement sa place sur grand écran. Dans certains cas, la patience a des vertus… que Disney + n’a pas !
Avec cet origin story, Marvel en profite pour développer sa grammaire cinématographique. Après le super héros movie, le space opera et le faux drame shakespearien, Black Window s’aventure sur les terres du cinéma d’espionnage. Plus exactement sur celles d’un certain James Bond. Au menu : méchant mégalomane, une base secrète spectaculaire et des séquences d’action virevoltantes à faire pâlir d’envie l’espion préféré de sa majesté la reine. Rien ne manque… à part les clichés sexistes.
En fait Black Widow va même plus loin que le simple emballage féministe. Des femmes capables de damer le pion à des hommes dans des combats à mains nues ou au couteau cela n’a rien de nouveau. Mais parler de ces personnages en intégrant les souffrances liées à leur genre, voilà une belle manière de redéfinir les codes. Le scénario le fait de manière étonnante, au détour d’une conversation anodine, pour mieux interpeller le spectateur. Plus que le Girl Power, c’est la sororité que le film invoque avec une certaine élégance. Pour le reste, le film déroule son savoir-faire « marvelien » avec sens du timing quasi parfait.
La scène d’introduction pourrait faire figure de cas d’école dans les formations de blockbuster. Les enjeux y sont exposés de manière claire et efficace tout en introduisant une dose d’extravagance totalement assumée. Dommage que cette folie ne soit circonscrite qu’aux membres de la famille (très, très) dysfonctionnelle de Natasha. Mais quel plaisir de voir ce casting quatre étoiles (David Harbour, Rachel Weisz et Florence Pugh) faire voler en éclats les préceptes familiaux traditionnels. Mon petit doigt me dit (enfin la séquence post générique) que nous reverrons Yelena dans la suite des aventures des Avengers. Hâte de découvrir si sa cinégénie est compatible avec le reste du MCU…
Black Widow
Un film de Cate Shortland
Produit par Kevin Feige
Sur un scénario de Jac Schaeffer, Ned Benson
Basé sur Black Widow de Stan Lee, Don Rico, Don Heck
Avec Scarlett Johansson, Florence Pugh, David Harbour, O-T Fagbenle, William Hurt, Ray Winstone, Rachel Weisz
Musique de Lorne Balfe
Directeur de la photographie : Gabriel Beristain
Montage : Leigh Folsom Boyd, Matthew Schmidt
Production : Marvel Studios
Distribution : Walt Disney Studios Motion Pictures
Date de sortie : 7 juillet 2021 (France) 9 juillet 2021 (USA)
Durée : 133 minutes
Vu le 28 juin 2021 au Publicis Cinémas, Salle 1
Note de Marianne Velma:
A Florence,
Dire que cela fait plus de deux ans que nous n’avions pas eu la chance de découvrir au cinéma (en Imax) un film de l’univers cinématographique Marvel (Spider-man Far From home (2019)). De la même manière que Thanos en claquant des doigts a changé à jamais l’univers Marvel dans Avengers: Infinity War, le monde tel que nous l’avons connu s’est vu changer à jamais avec cette pandémie mondiale liée à la covid 19. Pourtant notre désir de rester addict à la découverte d’un film dans d’excellentes conditions au cinéma est resté intacte. Nous avons certes eu notre dose de blockbuster grâce aux plateformes de streaming comme Disney + et Netflix mais rien ne vaut la découverte d’un blockbuster au cinéma en Imax (surtout si comme ici, le film est en 3D et Imax). Repoussé par trois fois, ce rendez-vous manqué avec un film qui se focalise sur le personnage de Black Widow allait-il nous permettre de retrouver ces scènes spectaculaires et ce côté jubilatoire de voir défiler devant nos yeux un comics survitaminé avec son intrigue prenante et surtout ce côté bigger and louder qui caractérise les films des studios Marvel au cinéma.
La réponse que nous ferons est un grand oui mais on sent tout au long du récit une volonté de proposer autre chose qu’un film aux effets spéciaux surdimensionnés et avec de trop nombreux personnages. Ceux qui sont venus chercher un décalque des films Avengers risquent de sortir du film à moitié heureux tant ici la volonté des scénaristes Jac Schaeffer, Ned Benson est de proposer plus un film d’espionnage dans la lignée des James Bond et autres Jason Bourne qu’un comics mixé avec un péplum. Scarlett Johansson reprend ici son rôle de Natasha Romanoff / Black Widow pour la neuvième fois (Iron Man 2 (2010), Avengers (2012), Captain America, le soldat de l'hiver (Captain America: The Winter Soldier) (2014), Avengers : L'ère d'Ultron (Avengers: Age of Ultron) (2015), Captain America: Civil War (2016), Avengers: Infinity War (2018), Avengers: Endgame (2019)) et le film se déroule après les événements de Captain America : Civil War (2016) alors que Natasha Romanoff est en fuite et pourchassée par l’armée américaine représentée par Thaddeus Ross était un général de l'US Air Force (toujours interprété par le comédien William Hurt). Elle se voit ici confrontée à son passé d’espionne et doit faire face à un puissant homme d’affaires digne des meilleurs méchants de l’univers de James Bond.
Alors que la plupart des films Marvel commencent par une entrée en manière très forte, le scénario plutôt malin voit la première scène du film se dérouler en 1995 alors que Natasha est encore une jeune enfant, elle semble avoir une petite sœur, Yelena et des parents attentionnés, Melina Vostokoff (Rachel Wiesz) et Alexei Shoslakov (David Harbour). On apprend vite que cette famille est une fausse famille dont le père est un espion à la solde de la Russie. Après s’être échappé des Etats-Unis pour se rendre à Cuba, Natasha et Yelena sont séparées de leurs faux parents pour se retrouver dans une base à être surentrainées pour devenir des espionnes. Cette scène d’introduction parfaitement maitrisée annonce la couleur et montre que Black Widow s’oriente vers un véritable film d’espionnage. Le clin d’œil évident à la saga cinématographique James Bond est d’autant plus forte que nous voyons à un moment Natasha regarder sur sa télévision un des films de cette saga et qu’elle semble connaitre parfaitement les dialogues.
Comme dans les meilleurs films d’espionnage, le scénario est propice à d’excellentes scènes d’action et à de nombreuses courses- poursuites et surtout l’action se déroule dans plusieurs pays que cela soit le Maroc, Budapest, la Norvège, les Etats-Unis et dans d’autres pays. On retrouve malgré la présence d’un puissant caid, tout l’ADN des films Marvel avec notamment le personnage de Taskmaster (dont on ne dira pas qui se cache derrière le masque) et plusieurs allusions bien amenées à Captain America dont le personnage d’Alexei Shostakov est ici la version soviétique et répondu nom de Red Guardian. Alors que Black Widow semblait retenir à elle toute l’attention du public, une nouvelle héroïne réussit pourtant presque à lui soutirer l’attention du public grâce à l’interprétation parfaite de Florence Pugh qui confirme une nouvelle fois qu’elle est une grande comédienne. Découverte dans le film indépendant The Young Lady (2016), elle n’a eu de cesse de savoir choisir parfaitement ses films et à gagner une véritable renommée mondiale. Le film Black Widow va assurément asseoir sa carrière mondiale et on peut s’attendre à voir son personnage revenir à plusieurs reprises dans l’univers Marvel.
Pour tous ceux qui comme nous ont versé une larme en découvrant le funeste sort qui attend Natasha Romanoff dans Avengers : endgame, ce film marque ainsi les adieux d’une comédienne aussi à l’aise dans des films indépendants américains que des blockbusters efficaces et réussis. On ne saurait trop vous conseiller de rester jusqu’à la fin du film pour découvrir une scène post générique annonçant clairement la suite des événements. Cette scène se déroulant dans un cimetière où sa tombe est présente confirme que le personnage de Yelena Belova sera bien de retour dans l’univers Marvel (on n’en dira pas plus) à notre plus grand plaisir. Une nouvelle fois les studios Marvel nous ont proposé un grand film à découvrir impérativement en Imax et surtout donné vie à des personnages féminins passionnants et parfaitement campés. On ressort du film avec qu’une envie, le revoir pour voir des détails qui nous auraient échappés. On se doute en effet qu’au regard des comics Marvel, Yelena Belova sera la prochaine Black Widow même si dans le film elle ne cesse d’ironiser sur les pauses que prend Natasha Romanoff avant de commencer un combat.
Black Widow
Un film de Cate Shortland
Produit par Kevin Feige
Sur un scénario de Jac Schaeffer, Ned Benson
Basé sur Black Widow de Stan Lee, Don Rico, Don Heck
Avec Scarlett Johansson, Florence Pugh, David Harbour, O-T Fagbenle, William Hurt, Ray Winstone, Rachel Weisz
Musique de Lorne Balfe
Directeur de la photographie : Gabriel Beristain
Montage : Leigh Folsom Boyd, Matthew Schmidt
Production : Marvel Studios
Distribution : Walt Disney Studios Motion Pictures
Date de sortie : 7 juillet 2021 (France) 9 juillet 2021 (USA)
Durée : 133 minutes
Vu le 7 juillet 2021 au Gaumont Disney Village, Salle Imax place F20
Note de Mulder: