The world to come

Il aura donc fallu attendre six ans pour découvrir le second film après The Sleepwalker réalisé par Mona Fastvold. Après avoir été présenté en première mondiale au 77e Festival international du film de Venise le 6 septembre 2020, où il a remporté le prix Queer Lion du meilleur film LGBTQ du festival, nous avons pu le découvrir dans le cadre du festival de Sundance. Il est intéressant une nouvelle fois de signaler que cette édition virtuelle du festival de Sundance nous aura permis de découvrir un large spectre du cinéma américain indépendant.

The world to come se déroule quelque part le long de la frontière de la côte est américaine du milieu du XIXe siècle. Nous suivons le parcours de deux couples voisins qui se battent contre la misère et l'isolement. Sur cette terre aride, survivre est la priorité tout comme faire bonne figure. Pourtant, Abigail (Katherine Waterston), la femme d'un fermier, et Tallie(Vanessa Kirby) se retrouvent irrévocablement attirées l'une par l'autre. Leur idylle secrète sera mise à grand épreuve.

En participant à l’adaptation de son propre roman homonyme publié en 2007 et épaulé par Ron Hansen nous propose un scénario riche en nombreux détails et narrant une relation interdite à une époque dans laquelle les mœurs n’étaient pas aussi grandes qu’actuellement. Il est également intéressant de voir comme ce scénario montre que le renforcement des liens humains permet de surmonter les difficultés de la vie et surtout un isolement fort. En s’appuyant sur un casting prestigieux Vanessa Kirby, Casey Affleck, Christopher Abbott et Katherine Waterston The World to come se révèle être un film réussi.

Il est intéressant de voir d’excellents comédiens s’éloigner de leur rôle habituel et s’investir totalement dans un film américain indépendant qui ne choisit guère la facilité à commencer par une reconstitution historique de qualité, une mise en scène dépouillée et abordant une liaison entre deux femmes. Le couple Katherine Waterston et Vanessa Kirby fonctionne parfaitement et fait de ce film une histoire passionnante dans une époque éloignée. Cette reconstitution détaillée entraine malheureusement un récit très lent dans lequel nous suivons le rapprochement de ces deux femmes et les éléments dramatiques qui vont en découler. L’évolution du récit s’appuie sur le journal quotidien d’Abigail et donc nous permet de mieux comprendre la psychologie de ce personnage.

On comprend donc aisément le succès public de ce film projeté dans différents festivals et qui sortira aux Etats-Unis le 2 mars prochain distribué par Bleecker Street. Alors que les blockbusters se font de plus en plus rares, le cinéma américain indépendant peut bénéficier d’une meilleure visibilité et ainsi montrer son importance. Nous ne pouvons que vous conseiller de découvrir ce film lors de sa sortie.

The world to come
Réalisé par Mona Fastvold
Produit par Casey Affleck, Whitaker Lader, Pamela Koffler, David Hinojosa, Margarethe Baillou
Producteurs exécutifs : Christine Vachon, Peter Touche, Jamie Jessop, Andrew Morrison, Carole Baraton, Yohann Comte, Pierre Mazars, Ilya Stewart, Murad Osmann, Pavel Buria
Coproducteurs : Patricia Poienaru, Ben Kuller
Écrit par Ron Hansen, Jim Shepard
Concepteur de la production : Jean Vincent Puzos
Avec Katherine Waterston, Vanessa Kirby, Casey Affleck, Christopher Abbott
Musique de Daniel Blumberg
Superviseur musical : Tracy McKnight
Directeur de la photographie : André Chemetoff
Créateur des costumes : Luminita Lungu
Montage : Dávid Jancsó
Distribué par Bleecker Street
Date de sortie (USA) : 2 février 2021 (Sundance)
Durée : 98 minutes

Vu le 03 février 2021 (Festival de Sundance)

Note de Mulder: