Prisoners of the ghostland

Cette année le festival de Sundance nous aura permis de découvrir un vaste panel du cinéma indépendant américain y compris des films d’action aussi originaux qu’efficaces tel le nouveau film et premier américain du prolifique réalisateur japonais Sion Sono, Prisoners of the ghostland (Suicide Club (2001), Noriko's Dinner Table (2006), Love Exposure (2008), Cold Fish (2010), Tokyo Vampire Hotel (2017)..).Tourné essentiellement au Japon, Prisoners of the ghostland est un mixte réussi du western, du film d’action, de samouraï et de science-fiction post apocalyptique le tout par un réalisateur apportant son propre esthétisme et refusant de sombrer dans le conformisme américain.

Dans un futur pas si lointain, un braqueur de banque (Nicolas Cage) purgeant sa peine de prison se voit confier une mission en échange d’une remise en liberté par un gouverneur violent dont la fille adoptive a été enlevée. Pour être certain que cet homme sans annonce accepte sa mission, on l’habille d’un costume qui s’autodétruira dans cinq jours si sa mission échoue. Prisoners of the ghostland surprend non seulement par son traitement minimalisme mais surtout par le fait de retrouver Nicolas Cage dans un rôle de justicier prêt à tout et ne manquant pas d’humour. Même si ce film ne révolutionnera pas le genre, il montre une nouvelle fois que Nicolas Cage en passant de blockbusters hollywoodiens à des productions indépendantes n’a rien perdu de sa carrure et sa présence et son jeu appliqué constitue une valeur ajoutée.

En découvrant le parcours de ce héros anticonformisme qui ne semble pas particulièrement en pleine forme, ce film réussit à mixer l’approche particulière des films japonais à celui d’une série B américaine dans laquelle l’inventivité permanente vient compenser un budget que l’on sent très réduit. Dans ce monde post apocalyptique on croisera aussi bien des fantômes vengeurs, des gangsters sans aucun code mais aussi une tribu semblant obéir à un culte assez particulier et expliquant comment la société suite à une catastrophe nucléaire a su réapprendre à vivre.

Le scénario d’Aaron Hendry, Reza Sixo Safai tient particulièrement la route et propose sa dose d’adrénaline et de retournements plutôt bien amenés. Certes on pensera aux premiers films de la saga cinématographique Mad Max mais avec un Nicolas Cage toujours aussi azimuté qui semble prendre un plaisir à s’écharper de ses rôles hollywoodiens pour se réinventer dans des productions indépendantes.

Prisoners of the ghostland devrait connaitre une belle carrière lors de sa sortie directe en vidéo dans les mois à venir. A noter que suite à sa projection en première mondiale dans le cadre du festival de Sundance, RLJE Films a acheté ce film pour une distribution prochaine.

Prisoners of the ghostland
Réalisé par Sion Sono
Produit par Michael Mendelsohn, Laura Rister, Ko Mori, Reza Sixo Safai, Nate Bolotin
Producteurs exécutifs : Natalie Perrotta, Nick Spicer, Aram Tertzakian, Yuji Sadai
Écrit par Aaron Hendry, Reza Sixo Safai
Avec Nicolas Cage, Sofia Boutella, Nick Cassavetes, Bill Moseley, Tak Sakaguchi, Yuzuka Nakaya
Musique de Joe Trapanese
Directeur de la photographie : Sohei Tanikawa
Concepteur de la production : Toshihiro Isomi
Créateur des costumes : Chieko Matsumoto
Montage : Taylor Levy
Production : Untitled Entertainment, Patriot Pictures, Union Patriot Capital Management, Eleven Arts, XYZ Films
Distribué par RJLE Films
Date de sortie (USA) : 1er février 2021 (Sundance), 19 septembre 2021 (Etats-Unis)
Durée : 100 minutes

Vu le 1 fevrier 2021 (Festival Sundance)

Note de Mulder: