How It Ends

Notre monde actuel court actuellement vers sa fin inexorable. Alors qu’une pandémie mondiale a à jamais changé notre manière de vivre et surtout nous a alerté sur la fragilité même de nos existences et de notre société actuelle, le cinéma n’aura de cesse de vouloir se réinventer et surtout de toucher un plus large public. Alors que les cinémas sont tous fermés en France et qu’aux Etats-Unis seulement une minorité le sont encore, de nouveaux films continuent à sortir et surtout ont montré l’adaptation de réalisateurs talentueux pour s’approprier la situation actuelle et s’en servir comme base importante du récit.

Tel est le cas de cette comédie fantastique How it ends qui mérite d’être visionné à deux reprises tant le sujet aborde avec une réelle intelligence notre société et nous alerte avec un humour débridé sur les dangers à venir comme ici l’anéantissement total de la terre par un astéroïde. Le postulat du film nous présente la dernière journée sur terre de Liza (Zoe Lister-Jones) affublée d’une vision d’elle-même plus jeune incarnée par la jeune et talentueuse comédienne Cailee Spaeny qui va de rencontres en rencontres essayer de régler ses comptes et s’exprimer aussi bien auprès de son père que de ses voisins et de son ancien petit-ami.

Tourné en pleine pandémie, les rues vides de Los Angeles rajoutent un effet saisissant à cette comédie fantastique dans laquelle la société américaine est mise à nue et où ses nombreuses imperfections sont montrées du doigt. Loin d’être une comédie américaine comme on en voit trop souvent, How it ends est également une métaphore sur le temps qui passe, sur les erreurs que nous commettons à force de ne rien vouloir dire et de se retenir. Même si son scénario est simpliste, on ne peut que remarquer ses excellents dialogues qui visent constamment justes. De la même manière le duo principal composé de Zoe Lister-Jones et Cailee Spaeny fonctionne à merveille.

How it ends montre une nouvelle fois que le cinéma américain indépendant est encore capable de nous étonner, de nous émouvoir et surtout nous rappeler que la vie doit être vécue pleinement à défaut de garder en soi des regrets éternels.

How it ends
Écrit et réalisé par Daryl Wein, Zoe Lister-Jones
Produit par Zoe Lister-Jones, Daryl Wein
Avec Zoe Lister-Jones, Cailee Spaeny, Olivia Wilde, Fred Armisen, Helen Hunt, Lamorne Morris
Musique de Ryan Miller
Superviseurs musicaux : Joe Rudge, Blake Jessee
Mixeur de son : Jack Sobo
Réenregistrement du mixeur : Penny Coghlan
Directeur de la photographie : Daryl Wein, Tyler Beus
Montage : Daryl Wein, Libby Cuenin
Montage supplémentaire : Ella Hatamian
Distribué par Mister Lister Films (https://www.misterlisterfilms.com)
Date de sortie (USA) : 30 janvier 2021 (Sundance)
Durée : 82 minutes

Vu le 31 janvier 2021 (Festival Sundance)

Note de Mulder:

C'est la fin du monde tel que nous le connaissons... et Liza se sent... bien ! Avec la participation de tous les grands noms de la comédie, et entièrement tourné pendant la quarantaine de 2020, How It Ends est une comédie pré-apocalyptique hilarante et poignante pour notre époque.

Tout au long du film, Hollywood semble presque post-apocalyptique, car il n'y a presque plus de gens ni de voitures dans les rues normalement animées de la ville. Cela crée un paysage qui souligne le thème de la solitude. Les réalisateurs ont tiré pleinement parti d'Hollywood pendant la quarantaine. Il y a eu des prises de vue incroyables qui auraient été normalement impossibles, à moins de fermer les rues principales. Les réalisateurs ont un passé de cinéastes de guérilla (Breaking Upwards, Band Aid, Blueprint, Consumed, White Rabbit). Par exemple, Liza et son moi plus jeune rencontrent une femme assise au milieu de la route, jouant de la guitare et chantant. Pendant toute la scène, pas une seule voiture ne passe. Elle dit avoir écrit un duo, mais comme Rita est décédée, elle invite Liza à chanter avec elle. La jeune fille de Liza l'encourage à chanter en lui rappelant qu'elle faisait partie d'un groupe. Liza demande à sa jeune fille de le faire, puis finit par se joindre à elle. En fin de compte, il s'agit d'une histoire de découverte de soi ou de reconnexion avec son moi authentique, suggérant peut-être même que c'est une grande partie du but de la vie. Indépendamment des thèmes sérieux et de la gravité de la situation - il s'agit littéralement du dernier jour avant l'explosion de la terre - le ton est comique.

Sur le plan thématique, le film est adjacent à la pandémie. Selon le co-réalisateur Daryl Wein, le film est né de l'enfermement et de l'isolement, de la dépression, de la tristesse et même de l'impression d'apocalypse qui l'a accompagné au cours des premiers mois. Bien que Daryl et Zoe Lister-Jones aient déjà été coscénaristes et coproducteurs, c'était la première fois qu'ils codirigeaient. Pour le rôle principal, ils ont fait appel à Cailee Spaeny, avec qui Zoe avait une relation de travail intime, pour l'avoir dirigée dans The Craft : Legacy. Zoe a déclaré que la réalisation du film a été comme une bouée de sauvetage qui lui a permis de retrouver un sentiment d'espoir et de jeu au milieu de la pandémie ; elle a également été cathartique pour elle en tant qu'interprète, même si elle a porté plusieurs chapeaux. Tout le monde était dans un état émotionnel si brut, le monde étant dans un état si imprévisible. Zoe a déclaré que After Hours a été une grande source d'inspiration pour le film et son ton irrévérencieux et poignant.  Daryl a dit que le film parle vraiment de l'acceptation de soi et de l'effort pour se comprendre. 

Le film s'ouvre sur des images d'Hollywood sur fond de musique fantaisiste. Une adolescente (Cailee Spaeny) tire Liza (Zoe Lister-Jones) endormie de son lit et lui prépare une pile de pancakes d'une hauteur digne de Seusic. Elles discutent de la fête de la fin du monde, mais il y a un problème : elles n'ont plus d'herbe. Et la voiture de Liza a été volée. Elles marchent, à pied, jusqu'au magasin d'herbe, mais ils sont en rupture de stock. Apparemment, si le monde s'éteint avec fracas, les gens ont besoin de leur herbe. Le dernier client, herbe en main, les invite à venir chez lui. Ils le suivent jusqu'à une tente sur une colline. À leur grande surprise, il s'adresse aux deux filles ; personne n'a jamais vu la plus jeune des deux, puisqu'elle est le Soi plus jeune de Liza et donc métaphysique. L'homme explique qu'il avait un Soi plus jeune, mais qu'il a perdu pied et est tombé d'une falaise ; on peut vraiment être seul, si on le veut - peut-être un présage.

Alors qu'ils continuent à marcher dans la ville, ils rencontrent un homme idyllique - mignon, tenant des chiots. Le moment est mis en valeur par de la musique et un ralenti, afin de capturer la sensation du moment ; c'est l'amour de sa vie, celui qui s'est enfui. Il lui demande si elle sera à la fête de la fin du monde, mais elle lui répond qu'elle préfère être seule. Alors qu'ils marchent, le Soi plus jeune de Liza l'interpelle, et elle dit qu'elle a paniqué ; elle l'aimait et a tout gâché. Elle dit que sa vie entière est une série de regrets. Son SJ la convainc d'affronter ces regrets et de les transformer.

Bien sûr, pour toute grande mission, une fille doit mettre ses peintures de guerre. Liza et son Soi plus jeune se maquillent, se regardent dans le miroir - côte à côte, une série de moments coordonnés, où les versions plus jeune et actuelle de Liza ne font qu'une. Elles parlent de leurs regrets - l'ex, Larry, la mère et le père.

Ils commencent leur mission, pour faire face aux regrets de Liza. Alors qu'ils marchent, ils rencontrent le jeune Manny. Il dit qu'aujourd'hui, tout le monde peut voir les Jeunes Soi, et pense que les gens sont peut-être à un niveau de conscience plus élevé, puisque c'est le dernier jour sur Terre. Tout le monde est remarquablement détendu, considérant que la fin du monde est imminente.
 
Alors que Liza affronte les personnes avec lesquelles elle a de grands regrets, nous rencontrons de nombreux caméos amusants. Son père est joué par Bradley Whitford (Handmaid's Tale, The Call of the Wild). Parmi les autres grands noms, citons Whitney Cummings, Nick Kroll, Helen Hunt, Charlie Day et même Pauly Shore.

How it Ends
Écrit et réalisé par Daryl Wein, Zoe Lister-Jones
Produit par Zoe Lister-Jones, Daryl Wein 
Avec Zoe Lister-Jones, Cailee Spaeny, Olivia Wilde, Fred Armisen, Helen Hunt, Lamorne Morris
Musique : Ryan Miller
Superviseurs de la musique : Joe Rudge, Blake Jessee
Mixeur son : Jack Sobo
Mixeur de réenregistrement : Penny Coghlan
Directeurs de la photographie : Daryl Wein, Tyler Beus
Montage : Daryl Wein, Libby Cuenin
Montage supplémentaire : Ella Hatamian
Distribué par Mister Lister Films
Date de sortie : 30 janvier 2021 (Sundance), 20 juillet 2021 (États-Unis)
Durée du film : 82 minutes

Vu le 21 juin 2021 (Festival de Tribeca)

Note de Nicole: