Titre original: | Greenland - le dernier refuge |
Réalisateur: | Ric Roman Waugh |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 119 minutes |
Date: | 05 août 2020 |
Note: |
Une comète est sur le point de s’écraser sur la Terre et de provoquer un cataclysme sans précédent. John Garrity décide de se lancer dans un périlleux voyage avec son ex-épouse Allison et leur fils Nathan pour rejoindre le dernier refuge sur Terre à l’abri du désastre. Alors que l’urgence devient absolue et que les catastrophes s’enchainent de façon effrénée, les Garrity vont être témoin du meilleur comme du pire de la part d’une humanité paniquée au milieu de ce chaos.
Dans le contexte actuel dans lequel la plupart des cinémas américains sont fermés, les grosses productions américaines repoussées voire privées de sorties en salles (Mulan sera diffusé aux Etats-Unis sur Disney + en VOD et connaitra une sortie limitée en salles), il est bon de retrouver un film qui nous montre qu’une salle de cinéma reste le meilleur moyen de découvrir une œuvre cinématographique, ne serait-ce que pour bénéficier d’un écran géant mais surtout d’un son parfait pour immerger totalement les spectateurs dans un grand spectacle. Alors que la plupart des films américains ou asiatiques proposés au cinéma sont pour la plupart déjà disponibles en VOD ou en vidéo, il est bon de retrouver enfin le plaisir intense qu’est de découvrir un film inédit et surtout cas exceptionnel longtemps avant sa sortie aux Etats-Unis (25 septembre prochain).
Greenland – Le dernier refuge est vendu comme un blockbuster estival mais n’en est pas un. En effet les spectateurs ne vont pas de nouveau avoir droit à un scénario guère élaboré noyé par des effets spéciaux spectaculaires certes mais ne masquant pas les nombreuses faiblesses de ces grosses productions. Certains s’attendront à découvrir un film dans la lignée d’Amageddon (1998), Deep Impact (1998), 2012 (2009) mais Greenland – Le dernier refuge choisit une orientation originale et surtout réussit avec un budget moindre à maximiser la présence d’effets spéciaux servant à renforcer l’ambiance du film.
Dans le contexte actuel d’une pandémie mondiale, Greenland – Le dernier refuge tombe à la perfection car il nous rappelle l’importance de valeurs justes et importantes comme défendre sa famille, pardonner les erreurs de sa moitié ou de ses proches et surtout savoir parfaitement s’entourer pour réussir sa vie. Pour l’occasion le réalisateur Ric Roman Waugh retrouve pour la seconde fois le comédien Gerard Butler après La chute du Président (2019) et le casting parfaitement calibré donne un rôle important à la comédienne Morena Baccarin et le temps de quelques scène la présence du comédien Scott Glenn apporte à Greenland – Le dernier refuge une valeur ajoutée indéniable.
En partant du postulat qu’une comète venue d’un autre système solaire s’apprête à s’écraser sur la terre amenant une seconde extinction totale, le scénariste Chris Sparling nous permet de s’immerger totalement grâce à ses nombreux rebondissements dans un road movie racontant le parcours de survie de John Garrity, son ex-épouse Allison et leur fils diabétique Nathan. Loin de vouloir nous asséner des destructions massives répétées, Greenland – Le dernier refuge nous livre plutôt un thriller psychologique intense dans lequel un père de famille va devoir traverser un véritable enfer afin de mettre en sécurité sa femme et son fils. La mise en scène inspirée de Ric Roman Waugh privilégie l’émotion véritable qu’à des scènes dantesques d’effets spéciaux s’enchainant sans discontinuité. Ce n’est donc pas un hasard, si certaines phases de destructions massives sont montrées via des postes de télévision et surtout nous rappellent malheureusement l’explosion du port de Beyrouth montrée ce mardi 4 aout sur toutes les chaines. Cette approche visant le réalisme plutôt qu’un aspect jeu vidéo outrancier sied parfaitement à l’ambiance du film.
Impossible en découvrant ce film de ne pas se rappeler certains films de science-fiction horrifiques dans lesquels on assiste à la fin de notre monde. Le temps d’une scène se déroulant sur un aéroport de l’armée, on repense à L’armée des morts (Dawn of the Dead) (2004) de Zack Snyder. De la même manière de nombreuses scènes du film, on repense aussi à l’ambiance des meilleurs films de John Carpenter (New York 1997, Los Angeles 2013). En sachant parfaitement tiré parti d’un budget moins confortable que de grosses productions hollywoodiennes et trouvant les meilleurs angles pour décrire cette ambiance de fin du monde, Le scénario de Chris Sparling permet de donner aux personnages une réelle épaisseur et de ne pas en faire de simples pions. Les relations tendues au début du film entre les personnages d’Alison et John Garrity apportent au film une force émotionnelle importante. On sent constamment la volonté de ce père de famille d’obtenir le pardon de son ex-femme et surtout leur volonté commune de protéger leur enfant unique diabétique et fragile.
Gerard Butler montre une nouvelle fois qu’il n’est pas qu’un simple interprète de films d’action et se révèle aussi à l’aise dans les scènes dramatiques. Le duo qu’il forme ici à l’écran avec Morena Baccarin se révèle en parfaite osmose et renforce notre adhésion à celui-ci. Alors que de nombreux films catastrophes semblent faire passer le coté émotionnel après celui d’une action spectaculaire, Greenland – Le dernier refuge fait preuve d’une réelle intelligence pour éviter les redites inutiles et conquérir les spectateurs à sa cause.
Greenland – Le dernier refuge réussit ainsi à nous étonner et à nous émouvoir en sortant de cette mécanique trop bien huilée des films à gros budgets américains. Dans ces temps difficiles, ce film nous fait oublier les difficultés de notre quotidien et surtout nous fait passer un excellent moment au point de ne pas voir défiler pratiquement deux heures de ce film.
Greenland
Un film de Ric Roman Waugh
Produit par Gerard Butler, Basil Iwanyk, Sébastien Raybaud, Alan Siegel
Sur un scénario de Chris Sparling
Avec Gerard Butler, Morena Baccarin, Scott Glenn, Andrew Bachelor, David Denman
Musique de David Buckley
Directeur de la photographie : Dana Gonzales
Production : Thunder Road Films, G-BASE, Anton
Distributio : STX Entertainment (United States), Metropolitan FilmExport (France)
Date de sotie : 5 août 2020 (France), 18 décembre 2020 (Etats-Unis)
Vu le 5 août 2020 au Gaumont Disney Village, Salle 01, place en VF
Note de Mulder: