American Beauty

American Beauty
Titre original:American Beauty
Réalisateur:Sam Mendes
Sortie:Cinéma
Durée:117 minutes
Date:02 février 2000
Note:
Lester Burnham mène une existence d'une banalité absolue jusqu'au jour où il rencontre Angela, une copine de sa fille. Dès lors, la carcasse derrière laquelle il s'était installé s'écroule, et, incité par un saut de libido salutaire, il commence à mettre sa vie sens dessus-dessous. Ce regain de vitalité choque Carolyn, sa femme, qui se complaisait dans ce statu quo matérialiste et aseptisé. Et pour sa fille, Jane, il ne fait qu'ajouter aux multiples problèmes d'ados qu'elle doit affronter. L'arrivée d'un nouveau voisin changera une fois de plus la donne.

Critique de Tootpadu

Un des rares films qui s'améliorent avec l'âge, ce drame au fort potentiel ironique, et même hystérique, n'a rien perdu de sa force. En effet, une scène jubilatoire suit l'autre, avec une vérité et une acidité du ton remarquables. Car toute l'apparence de la petite bourgeoisie américaine est ici réduite à rien. Tous les frasques qui somnolaient sous la surface sont réveillés par cette ingénue à l'attrait sexuel primaire et c'est ainsi que l'hédonisme remplace la pudibonderie et les conventions bourgeoises. A bien y réfléchir, c'est peut-être même cette liberté d'approche rare pour un film de cette envergure qui le distingue encore plus que son excellence formelle.
Car pour un premier film, ce chef-d'oeuvre se déroule avec une assurance de style phénoménale - mis à part quelques choix discutables (la caméra vidéo pour ne nommer qu'elle) - qui a l'avantage de ne pas étouffer la vivacité de son histoire. Pareil exploit n'a hélas pas été accompli par Sam Mendes pour son film suivant, Les Sentiers de la perdition. Ici, en tout cas, chaque réplique, chaque plan sonne juste ou bien, s'intègre suffisamment dans l'idée générale du projet pour l'enrichir à sa façon. Quoique presque parfait, American Beauty n'est cependant pas un film lisse, sans personnalité et sans accroc. Au contraire, par le fait même de styliser au possible cette histoire d'une famille au premier abord très banale, Mendes l'enferme dans son univers personnel, d'une grande beauté et contradiction à la fois.
Point d'ambiguïtés par contre lorsqu'il s'agit de juger de la qualité du film : tout est d'un niveau d'excellence rare ! Kevin Spacey incarne à la perfection cet homme, qui a choisi d'affronter la crise de la quarantaine en évitant toute responsabilité et en s'adonnant à tous les plaisirs. Traversant des registres beaucoup plus variés avec une aisance époustouflante, Annette Bening réussit un exploit probablement encore plus difficile. A côté de ces deux interprétations uniques, les seconds rôles s'en sortent également très bien. Quoi de plus naturel si l'on a la chance d'avoir un scénario aussi intelligent et d'être photographié de manière aussi belle. Sans oublier une bande originale délicate mais redoutablement efficace !

Revu le 21 avril 2004, en DVD, en VO
Revu le 10 août 2006, en DVD, en VO

Note de Tootpadu: