Il était une fois dans l'Ouest

Il était une fois dans l'Ouest
Titre original:Il était une fois dans l'Ouest
Réalisateur:Sergio Leone
Sortie:Cinéma
Durée:159 minutes
Date:01 août 1968
Note:
Un homme mystérieux qui joue de l'harmonica, un tueur à gages vieillissant, le chef d'un groupe de bandits local, un entrepreneur gangrené par la maladie, une prostitué venue de l'Est pour épouser un fermier : tous ces gens portent un intérêt vital à un bout de terre aride au nom de Sweetwater.

Critique de Tootpadu

A ce jour le quatrième plus grand succès du cinéma d'après-guerre en France, avec près de 15 millions de spectateurs lors de sa sortie initiale, ce chef-d'oeuvre du western n'a pas pris une ride, ou presque, en plus de 35 ans d'existence admirée. Il faudrait un effort considérable pour lui trouver de véritables défauts (seule la coiffure de Frank dans les retours en arrière paraît un brin datée), c'est pour dire à quel point il excelle tout en restant une oeuvre très particulière. Lent et élégiaque, le rythme courait en effet un risque énorme de s'enliser après les deux premières séquences d'un génie incroyable. Qu'il n'en est rien, est avant tout dû à la réalisation unique de Leone avec son style baroque et épuré à la fois. Pas un plan et encore moins une séquence sont à jeter, tout contribue à un récit des plus énigmatiques. Et c'est cela la revanche de la maîtrise de Leone, qu'à la fin, tout semble clair, mais que rien n'est réellement résolu.
Au travail méticuleux de la mise en scène répond le jeu sobre de la distribution internationale. On ne trouve point ici de méchants clinquants, mais, au contraire, tout un chacun est animé par un état d'esprit mélancolique, une volonté morbide inquiétante. Il n'est alors que logique que tout au long du film se suivent les règlements de compte et autres complots, avec comme seul porteur d'espoir, en dépit de son caractère opaque, l'homme à l'harmonica.
Que dire de la musique, de la photo, du montage, sinon qu'ils font tout pour rendre cette expérience cinématographique unique à travers leur contribution faussement minimaliste (la musique de Morricone qui se limite à un thème par personnage). Cependant, tout cela ne convergerait pas vers une telle grandeur dans l'intimité, si ce n'était pour la force créatrice de beauté de Sergio Leone !

Revu le 08 avril 2004, en DVD, en version anglaise
Revu le 29 juin 2010, en DVD, en version anglaise

Note de Tootpadu: