Titre original: | Allemagne, Année Zéro |
Réalisateur: | Roberto Rossellini |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 71 minutes |
Date: | 02 février 1949 |
Note: | |
Berlin en 1947. Dans la ville en ruines, Edmund, un garçon de 13 ans, habite avec sa soeur, son frère, ancien soldat caché, et son père malade dans un appartement partagé par cinq autres familles. Chaque jour, il doit affronter la faim, l'exclusion et la misère, à la recherche d'argent, de charbon ou de quelques pommes de terre.
Critique de Tootpadu
Rarement un film a dépeint avec autant de cruauté et aussi peu de complaisance la vie difficile, voire invivable, des enfants dans un monde détruit par la guerre. A travers le destin très triste du jeune Edmund, cette deuxième oeuvre néo-réaliste de Rossellini, après Rome, ville ouverte, nous fait vivre une désolation et un déclin des valeurs humaines sans précédent. Tandis que le personnage central est davantage une victime, essayant tant bien que mal à survivre en s'adaptant à la sauvagerie ambiante, son entourage tout entier contient toute sorte de vice imaginable. Du frère aîné lâche, en passant par le père plaintif, la soeur à la recherche de divertissements superficiels, les voisins méfiants et égoïstes, jusqu'à l'ancien prof, nazi peu repenti avec un penchant clairement pédophile, ce petit monde est le reflet des blessures béantes de la ville détruite. Il n'y a guère d'espoir, dans cette chasse permanente aux premières nécéssités (nourriture, courant, vêtements, ...), et les quelques actes prétenduement libérateurs arrivent trop tard ou ne font qu'aggraver la misère.
Plus réaliste dans le fond que dans la forme, le film tire le meilleur profit de son décor naturel, du coup élevé au rang de document historique sur une ville qui n'a que très récemment retrouvée son intégrité. Joué de façon convaincante, parfois avec un léger manque de retenue, avec une musique elle aussi loin d'être réaliste mais très efficace, ce chef-d'oeuvre des années 1940, plus méconnu que Rome et Voleurs de bicyclette, est un rappel très utile et très touchant sur les victimes les plus vulnérables de chaque conflit, les enfants.
Revu le 2 avril 2004, en DVD, en VO
Note de Tootpadu: