Mort sur le Nil

Mort sur le Nil
Titre original:Mort sur le Nil
Réalisateur:John Guillermin
Sortie:Cinéma
Durée:134 minutes
Date:27 octobre 1978
Note:
Jacqueline De Bellefort est folle de joie lorsqu'elle annonce à son amie, la riche Linnet Ridgeway, qu'elle va bientôt se marier. Cependant, son futur mari tombe amoureux de Linnet, jusqu'à l'épouser quelques mois plus tard. Aveuglée par son désir de vengeance, Jacqueline suit le couple partout pendant sa lune de miel en Egypte. La situation devient invivable quand les trois embarquent en croisière sur le Nil, en compagnie du détective célèbre Hercule Poirot et d'un groupe d'individus suspects.

Critique de Tootpadu

Suite au succès de la première adaptation des aventures d'Hercule Poirot quatre ans plus tôt ("Meurtre dans l'Orient Express"), ce film essaie d'exploiter de nouveau le filon des enquêtes et solutions farfelues de crimes par le détective belge. D'une structure fort semblable à son prédécesseur, avec la présentation assez longue des suspects, le meurtre suggéré plutôt que montré, l'interrogation des personnes impliquées et l'explication magistrale de Poirot qui dévoile le plan machiavélique à la fin, ce polar ne change réellement que le décor, remplaçant le train bloqué dans la neige par un bateau loin du port.
A l'opposé du film de Sidney Lumet, celui-ci manque particulièrement de rythme, gaspillant une demie-heure avant d'embarquer sur le Nil et une autre jusqu'au meurtre. Même si le récit devient un peu plus intéressant par la suite, il a beaucoup de mal à cacher sa mollesse, sans être sécouru non plus par une réalisation moyenne, répétant des figures de style jusqu'à la lassitude (la mise en image des théories différentes de Poirot) à la manière de la blague recurrente et pas tellement fine sur les origines belges et non pas françaises du héros. Heureusement, la photo somptueuse et éclatante de Jack Cardiff et les décors et les costumes d'époque créent une diversion appréciable.
Quant à l'interprétation, l'ensemble paraît moins homogène que chez Lumet, avec ici chaque acteur laissé à sa propre volonté de cabotinage ou de retenue. Puisque la première option est plus largement choisie (surtout Angela Lansbury en vieille nymphomane alcoolique en fait beaucoup trop), les rares interprétations maîtrisées comme Maggie Smith ou le regretté Peter Ustinov n'arrivent pas à relever le niveau général. En plus, la sélection de vedettes pratiquement en fin ou en pause de carrière (Davis, Niven, Lansbury, Farrow) ou d'acteurs plus connus pour leur travail pour la télévision (Hussey, MacCorkindale) n'augmente guère le prestige de cette production qui ressemble à s'y méprendre à un téléfilm de luxe.

Revu le 29 mars 2004, en DVD, en VO

Note de Tootpadu: