Power Rangers

Power Rangers
Titre original:Power Rangers
Réalisateur:Dean Israelite
Sortie:Cinéma
Durée:124 minutes
Date:05 avril 2017
Note:

Dans une petite ville, cinq adolescents découvrent qu’ils ont des pouvoirs extraordinaires. Ils vont devoir apprendre à surmonter leurs peurs et à faire équipe pour devenir les Power Rangers : le destin les a choisis pour sauver le monde de la destruction orchestrée par une force extraterrestre surpuissante…

Critique de Mulder

Avant d’être un film mixant parfaitement les ingrédients du film de teenagers, du film de science-fiction et de super-héros, Power rangers est avant tout une franchise lucrative née d’une série américaine diffuse dès 1993 à la télévision (Saban Entertainement, Walt Disney Company, Saban Brands LLC). Cette série compta dix-huit saisons, deux films de cinéma inspirée de cette série (Power Rangers, le film (1995), Power Rangers turbo, le film (1997)) et bon nombre de produits dérivés (jouets, jeux vidéo…).

La volonté de Lionsgate et de Saban Entertainement est clairement de proposer un reboot de qualité et de garder les meilleurs éléments des nombreuses aventures des Power Rangers. Non seulement le film plaira aux nombreux fans de ces personnages mais surtout retiendra l’attention de ceux aimant qui aiment se divertir intelligemment au cinéma. Le scénario plutôt astucieux de John Gatins sur une histoire proposée par Matt Sazama, Burk Sharpless, Michele Mulroney, Kieran Mulroney permet de placer l’histoire dans une petite ville américaine loin des villes de Los Angeles ou New York trop souvent présentes dans ce type de blockbusters. En dressant le portrait de cinq jeunes étudiants ne se connaissant pas et qui vont apprendre à lutter ensemble contre une force extraterrestre surpuissante, le film évite de reprendre également le schéma trop classique des films de super-héros actuel. Il est d’autant plus audacieux qu’il incorpore dans l’équipe de ces power rangers une jeune héroïne LGBTQ. De la même manière au lieu de n’être qu’une succession de scènes d’action, le scénario préfère donner une réelle épaisseur aux personnages sans alourdir le rythme.

On pensera ainsi en découvrant ce film à Breakfast club (1985), Thor (2011) mais aussi par de nombreux clins d’œil très placés à de nombreux blockbusters récents (celui dédié à Transformers est mémorable). John Gatins à qui l’on doit déjà notamment les scénarios de Real steel (2011), Flight (2012), Kong, Skull Island (2017) évite aisément de nous proposer une simple histoire de jeunes adolescents découvrant leur pouvoir pour devenir des super héros. La réussite du film lui revient en parti par les nombreux rebondissements proposés par le film et surtout pour avoir évité de sombrer une nouvelle fois dans un débordement d’effets spéciaux trop souvent nuisibles à certains films récents. De la même manière le réalisateur Dean Israelite après un premier film réussi Projet Almanac (2015) démontre qu’il est le digne élève de Steven Spielberg par sa manière de construire son film en étant autant attaché à sa forme qu’à son esthétisme.

C’est une véritable immersion que nous propose Power Rangers et loin d’être un simple affrontement à de jeunes héros en herbe et une force extraterrestre c’est surtout une belle démonstration que c’est en associant ses facultés, ses différents dons que l’on réussit à se surpasser et à faire fi de certaines erreurs du passé. Le jeune Jason souffre ainsi d’une erreur de son passé qui lui a valu d’être exclu de son équipe de football américain. Billy souffre d’un problème de manque de confiance en lui et préfère se réfugier dans l’utilisation de sciences. Zack quant à lui est élevé seul par sa mère gravement malade. Ces jeunes adolescents vont non seulement apprendre à mettre leurs différents de côtés mais surtout devoir donner le meilleur d’eux-mêmes pour devenir ces fameux Power Rangers et surtout contrôles ces différents Zords (des véhicules en formes d’animaux préhistoriques dont un tyrannosaure) et le fameux Megazord.

Alors que l’on pouvait s’attendre à une adaptation manquant d’originalité, le film préfère oublier les côtés kitsch de la série culte plutôt ciblé pour un jeune public pour en faire un divertissement familial nettement plus ancré dans le réel et nous montrant une nouvelle fois ce que devrait être une bonne adaptation d’une série dans sa forme cinématographique. Certes certains pourront reprocher au film de ne pas mettre assez les Power Rangers dans des scènes de combats répétés mais c’est la condition nécessaire pour créer un véritable lien entre les spectateurs et ces cinq jeunes adolescents attachant. En dehors des comédiens Bryan Cranston (déjà présent dans la série originale) et Elizabeth Banks dans le rôle de la grande méchante du film (parfaite dans son rôle), ce sont de jeunes comédiens qui tiennent ici les rôles principaux. On retrouve ainsi Dacre Montgomery (Jason / Ranger Rouge), RJ Cyler (Billy / Ranger Bleu), Naomi Scott (Kimberly / Ranger Rose), Becky G (Trini / Ranger Jaune) et Ludi Lin (Zack / Ranger Noir).

Enfin, une autre de grandes qualités du film est de bénéficier de la composition de l’un des plus grands compositeurs actuels de musique de film, Brian Tyler, qui nous livre ici l’une de ses meilleures créations. Chacune des scènes fortes du film est renforcée par une musique collant à la perfection à ces moments. Après avoir signé de nombreuses compositions anthologiques (Traqué (2003), Constantine (2005), Bug (2006), Fast and Furious 5 (2011), Fast and Furious 7 (2015), Avengers : l’ère d’Ultron (2015) et prochainement Fast and Furious 8 (2017) et La Momie (2017)) on reconnait ici toute la puissance de sa création musicalement parfaite pour rester longtemps ancré dans notre mémoire de cinéphiles avertis.

Power Rangers s’impose comme une des plus belles surprises de cette année. Rythmé, fun et efficace, voici un film familial parfait dont on attend avec impatience la suite. A cet effet, on vous conseillera d’attendre la fin du générique de fin pour ne pas rater une scène supplémentaire très réussie..

Vu le 30 mars 2017 au Gaumont Opéra Capucines, Salle 2, en VO

Note de Mulder: