Aliens - Le retour

Aliens - Le retour
Titre original:Aliens - Le retour
Réalisateur:James Cameron
Sortie:Cinéma
Durée:148 minutes
Date:08 octobre 1986
Note:
Après avoir échappé de justesse à l'alien, Ripley est récupéré à bord de sa navette par des chercheurs de prime. Soumise au verdict de la compagnie suite à la disparition de son équipage, elle est interdite de piloter et, par conséquent, obligée d'exercer un travail de base. Ses supérieurs font cependant de nouveau appel à elle, lorsque la colonie implantée sur la planète de la première rencontre avec l'alien ne répond plus. Nullement convaincue de la raison pour cette mission, Ripley se joint à une troupe d'élite pour enquêter sur une possible réapparition du monstre.

Critique de Tootpadu

Une suite très différente, mais qui ne démérite pas pour autant, du chef-d'oeuvre de Ridley Scott, le film de James Cameron privilégie l'approche d'un film d'action. Au huis clos du premier, insoutenable de tension et de terreur, suit alors une succession de scènes tonitruantes, elles-mêmes à l'origine d'un rythme soutenu. Multipliant l'alien des centaines de fois, la menace de celui-ci change de dynamique, laissant plus de place aux relations à l'intérieur du groupe humain. Cette mise en parallèle toute relative entre l'intelligence croissante de l'ennemi et les conflits intestins des survivants, s'accompagne d'une mise en avant du personnage de Ripley. Imposant sans équivoque son talent dans ce rôle auquel son nom sera à toujours lié, Sigourney Weaver excelle autant dans les scènes de désespoir et de révolte que dans les moments plus intimes avec Newt. Cette dernière opère en effet comme un double et un élément de filiation par rapport à Ripley, des relations complexes qui se retrouvent inversées dans l'opposition de la rescapée du premier film contre les représentants de l'ordre. Pour un film d'action, au moins le personnage central jouit donc d'une profondeur inhabituelle.
A la place de l'esthétique enivrante du premier 'Alien', celui-ci privilégie des plans plus rapprochés, plus frontaux, en gros un point de vue moins stylisé et plus direct et percutant. Comme toujours, ce que l'oeuvre perd alors en lyrisme et beauté, elle le gagne en efficacité et violence visuelle. Ainsi, il sera difficile de trouver ne serait-ce qu'une séquence bâclée ou ennuyeuse, mais du même coup, aucune des images du film, ou presque, reste gravée dans l'esprit du spectateur par sa singularité. Et même si le rythme général est soutenu, on arrive un peu à bout de souffle après deux heures et demi de spectacle ininterrompu. Nous sommes presque tentés d'affirmer qu'avec ce film a commencé la fâcheuse pratique des fins interminables, seulement en état embryonnaire lors du premier.
Solidement enraciné dans l'esprit des années 1980, avec ses muscles ruisselants de sueur et une image assez stéréotypée de l'armée - heureusement vite démentie par les vilains aliens -, le film accuse également son âge par des effets spéciaux bien plus datés que ceux du premier. C'est là cependant le seul bémol du côté technique qui, pour le reste, est redoutable d'efficacité !

Revu le 26 mars 2004, en DVD, en VO

Note de Tootpadu: