Tu ne tueras point

Tu ne tueras point
Titre original:Tu ne tueras point
Réalisateur:Mel Gibson
Sortie:Cinéma
Durée:131 minutes
Date:09 novembre 2016
Note:

Quand la Seconde Guerre mondiale a éclaté, Desmond, un jeune américain, s’est retrouvé confronté à un dilemme : comme n’importe lequel de ses compatriotes, il voulait servir son pays, mais la violence était incompatible avec ses croyances et ses principes moraux. Il s’opposait ne serait-ce qu’à tenir une arme et refusait d’autant plus de tuer. Il s’engagea tout de même dans l’infanterie comme médecin. Son refus d’infléchir ses convictions lui valut d’être rudement mené par ses camarades et sa hiérarchie, mais c’est armé de sa seule foi qu’il est entré dans l’enfer de la guerre pour en devenir l’un des plus grands héros. Lors de la bataille d’Okinawa sur l’imprenable falaise de Maeda, il a réussi à sauver des dizaines de vies seul sous le feu de l’ennemi..

Critique de Mulder

Desmond Doss fut le premier objecteur de conscience à se voir décerner la Medal of Honor pour son courage pendant la bataille d'Okinawa durant la Seconde Guerre mondiale. Ce jeune soldat voulait autant servir son pays que s’opposait par ses croyances et par son passé familial à utiliser une arme pour tuer. Son histoire se trouve ici adapté sur grand écran par les scénaristes Robert Schenkkan (série Band of Brothers (2010)) et Andrew Knight (La promesse d’une vie (2014)) et mis en scène par Mel Gibson. Il aura fallu plus de dix ans à ce dernier pour revenir à la réalisation. Ainsi après L’homme sans vigage (1993), Braveheart (1995), La passion du Christ (2004) et Apocalypto (2006). On reconnait ici les thèmes préférés du réalisateur soit un mixte du dépassement de soi et de la religion qui occupe une part importante dans ses films précédents.

Le film est clairement séparé en deux parties distinctes. Dans la première on découvre donc l’enfance du personnage principal Desmond et ses liens avec son frère et leurs parents dont un père tyrannique et alcoolique ancien soldat décoré et dévasté. Cette partie très intéressante permet de mieux comprendre la volonté de ce personnage de ne plus avoir recours à des armes à feu et donc de devenir un pacifiste. Alors que son frère s’engage dans l’armée et qu’il rencontre une infirmière qui deviendra sa femme, il ressent aussi la volonté de servir son pays et de s’engager comme infirmier. On suivra ainsi son parcours sur un camp militaire sur lequel il se retrouvera vite à dos avec ses supérieurs pour son refus d’utiliser et devra aller jusqu’à un procès pour obtenir gain de cause et partir sur les sentiers de la guerre. C’est là que commence la seconde partie très violente dans laquelle le réalisateur montre qu’il est un véritable surdoué pour filmer une zone de guerre en plein conflit au Japon. Alors que le début du film de Steven Spielberg Il faut sauver le soldat Ryan (1998) s’était imposé comme un des modèles du genre pour redonner vie au débarquement en Normandie, Mel Gibson ne recule devant rien pour nous montrer des scènes d’une violence inouïe qui hanteront les spectateurs encore longtemps après avoir vu le film .

Comme dans ses films précédents, Mel Gibson préfère éviter d’avoir à recourir à des effets spéciaux numériques afin de donner une véritable force émotionnelle à l’ensemble du film. Alors que certains réalisateurs auraient eu tendance à aseptiser la violence de certaines séquences, Mel Gibson livre un film sans concession allant jusqu’à marteler l’importance de la foi humaine pour arriver à survivre dans de telles conditions inhumaines. Une nouvelle fois le réalisateur démontre qu’il sait parfaitement trouver le meilleur plan pour être le plus proche de l’action. Etouffantes, désespérantes, ces scènes de guerre sont simplement les meilleures que nous avons pu voir récemment au cinéma. En retrouvant le souffle épique des grands films de guerre des années 70-80, Tu ne tueras pas n’est pas qu’une simple fable sur le pacifisme c’est surtout la trajectoire d’un être humain au passé tortueux qui a été capable de se battre pour ses idéaux

La grande force du film tient également à son casting qui permet de redécouvrir le comédien Andrew Garfield (loin de son rôle de Spider-man) mais aussi de bénéficier de la présence de Vince Vaughn (Le sergent Howell), Teresa Palmer (Dorothy Schutte), Sam Worthington (Le capitaine Glover), Luke Bracey (Smitty Ryker), Hugo Weaving (Tom Doss), Rachel Griffiths (Bertha Doss). La musique signée par Rupert Gregson-Williams (Tarzan (2016), Un amour d’hiver (2014)..) permet au film de confirmer son côté épique.

Tu ne tueras point confirme donc le grand retour de Mel Gibson derrière la caméra et on attend donc avec une véritable impatience son prochain film La résurrection qui s’annonce aussi polémique que fut la Passion du Christ…

Vu le 10 novembre 2016 au Gaumont Disney Village, Salle 3 A19, en VF

Note de Mulder: