Titre original: | Invitation (L') |
Réalisateur: | Michaël Cohen |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 90 minutes |
Date: | 09 novembre 2016 |
Note: |
En plein milieu de la nuit, Léo réveille son meilleur pote, Raphaël. Sa voiture est en panne, à une heure de Paris. Hors de question pour Raphaël d’y aller… jusqu’à ce que la femme de sa vie le pousse hors du lit. Arrivé sur place, il découvre qu’il n’y a aucune panne mais du champagne, des amis et une fête improvisée… Léo a fait un test à l’amitié. Et si une amitié, une existence entière ne dépendait que de cette seule question : « Tu te serais levé, toi, pour aller dépanner un pote à 3h du matin ? »
A Ludovic, Sylvain et Thirith,
Après un premier film passé inaperçu en 2010, Ca commence par la fin, le comédien, scénariste et réalisateur Michael Cohen nous propose une comédie dramatique sur l’amitié et la place de l’homme dans notre société actuelle. A l’origine du film se trouve une bande dessinée de Jim et Dominique Mermoux aux éditions Vents D’ouest publiée en 2010 mettant en avant par un curieux test l’amitié consistant à appeler ses amis en plein milieu de la nuit prétextant une panne de voiture pour voir ceux qui viendraient réellement à la rescousse.
La première qualité de L’invitation est de reposer sur un scénario original certes inspiré d’une bande dessinée mais à laquelle les scénaristes Lena et Dan Coen (cousins germains des frères Coen) ont épaulé le scénariste et réalisateur Michel Cohen pour donner vie à cette palette de personnages réalistes et si ordinaires. Les scénaristes sont ainsi constamment restés fidèles à celle-ci même si ils ont ajouté aux trois parties une quatrième afin de présenter le personne principal à son travail et dans sa vie de famille rangée. A cela les trois flashbacks présents dans le film ont été rajoutés pour donner encore plus de consistance aux personnages principaux. Le scénario final a également pu bénéficier de l’aide d’un des comédiens principaux du film Nicolas Bedos en qualité d’adaptateur et de dialoguiste. Cette base solide scénaristique a ainsi permis au film de trouver la juste tonalité pour nous proposer une histoire certes ordinaire mais qui a le mérite d’être réaliste et captivante.
Certes L’invitation ne repose pas sur un scénario aux multiples rebondissements et ne se veut être qu’ une comédie de boulevard dans laquelle la seule volonté du réalisateur est de faire rire. Loin de là, le scénario parfaitement mis à l’image pose plutôt un regard judicieux sur les quarantenaires et sur notre attitude envers nos proches. Derrière ce simple test de l’amitié, se trouve la véritable question de savoir ce dont on est capable de faire pour sa famille et ses meilleurs amis. La réponse apportée par le film est judicieusement posée et nous amène à une réflexion intelligente sur notre attitude dans de telles situations.
Le réalisateur pour donner vie à son film a également pu s’entourer de comédiens convaincants. On retrouve ainsi au casting Camille Chamoux (Helene), Gustave Kervern (Philippe), Anne Charrier (Mathilde), Nader Boussandel (Luc), Michael Abiteboul (Chewbacca) et surtout la présence trop rare de la comédienne Gwendolyn Gourvenec (Claire). Cette dernière apporte au film une valeur ajoutée certaine et captive à chacune de ses apparitions toute notre attention. Alors que le cinéma français semble se contenter d’appliquer des règles préétablies pour maximiser ses résultats au box-office, L’invitation représente l’association parfaire du cinéma d’auteur et du cinéma grand public actuel.
Une nouvelle fois le comédien Nicholas Bedos montre que derrière le scénariste confirmé se trouve également un comédien qui sait parfaitement choisir ses films et naviguer entre comédies réussies (L’amour dure trois ans (2011), Populaire (2012)) et drames intimistes (L’art de la fugue (2013)..). On attend donc avec une grande impatience de découvrir l’année prochaine son premier film M. & Mme Adelman en qualité de réalisateur, comédien et scénariste et celui-ci risque de créer l’événement l’année prochaine.
Vu le 24 octobre 2016 au Club 13
Note de Mulder: