Born to be blue

Born to be blue
Titre original:Born to be blue
Réalisateur:Robert Budreau
Sortie:Cinéma
Durée:97 minutes
Date:Non communiquée
Note:

L'histoire vraie, et tragique, du trompettiste de jazz Chet Baker, depuis son comeback dans les années 70 jusqu'à sa disparition brutale...

Critique de Mulder

Chesney Henry Baker, Jr (1928-1988) fait partie de ces grands musiciens et chanteurs américains de jazz qui ont marqué à jamais la mémoire de nombreuses personnes. Sa discographie de 1953 à 1988 révèle un talent brut et surtout un personnage passionné et torturé trouvant dans la musique une manière de s’exprimer et sortir ses nombreuses blessures personnelles. Sa carrière fut parsemée de nombreux succès mais aussi d’échecs suite à son addiction à de nombreux stupéfiants. Le film de Robert Budreau s’apparente ainsi à un biopic et nous revèle un personnage attachant et raconte son comeback dans les années 70 jusqu’à sa mort. Loin de dresser un portrait hagiographique de cette légende du jazz, le film nous permet de mieux comprendre les difficultés d’un musicien à retrouver son talent noyé dans la drogue et ses nombreux échecs personnels. Réalisé et scénarisé par Robert Budreau le film trouve le parfait équilibre entre le biopic traditionnel en donnant une certaine épaisseur à tous les personnages mais aussi il montre aux travers des nombreux numéros musicaux du film que la musique ne peut réellement exister qu’en étant jouée et partagée en public.

Une nouvelle fois, Ethan Hawke (révélé en 1989 par le Cercle des poètes disparus) se révèle parfait dans son rôle de Chet Baker. Il réussit non seulement à rendre attachant son personnage mais aussi à montrer les nombreuses fêlures qui le caractérisent. Loin des blockbusters américains, le comédien trouve dans le cinéma américain indépendant des rôles intéressants et surtout lui permettant de révéler son talent indéniable. Aussi à l’aise dans le cinéma horrifique (Sinister (2012) , American Nightmare (2013)), que dans des thrillers réussis (Getaway (2013), Predestination (2014), Good Kill (2014)), Born to be blue lui donne le moyen de livrer une de ses meilleures performances à ce jour. Le reste du casting est au diapason avec Carmen Ejogo dans un double rôle (Jane / Elaine), Callum Keith Rennie (Dick), Stephen McHattie (Le père).

Born to be blue constitue un biopic intéressant car il nous présente ce musicien en quête de son talent immense et sa manière de continuer à se battre non seulement contre son addiction à la drogue mais aussi pour retrouver son inspiration et créer de nouveaux morceaux. Le film trouve ainsi son rythme et son équilibre naturel en alternant la vie professionnelle et personnelle d’un artiste légendaire du jazz.

Une nouvelle fois, le film montre que le cinéma américain indépendant permet à de nombreux comédiens de pouvoir trouver des rôles intéressants et loin d’une certaine standardisation hollywoodienne qui non seulement atténue la force du récit mais amène une formalisation d’un cinéma commercial souvent au détriment de la qualité. Le festival du cinéma américain de Deauville est ainsi riche dans sa volonté de proposer un cinéma dans lequel l’originalité, la liberté d’expression trouvent toute leur place. Born to be blue s’impose ainsi comme une des bonnes découverte de ce festival et nous vous encourageons à notre tour à voir ce film.

Vu le 6 septembre 2016 au Centre International de Deauville , en VO

Note de Mulder: