Independence Day : Resurgence

Sortie en salles en octobre 1996, le premier volet d’Independence day s’était imposé comme un véritable Plaisir coupable cinématographique aussi impressionnant visuellement que pauvre du point de vue du scénario. Les effets spéciaux spectaculaires ainsi qu’un casting intéressant (Will Smith, Bill Pullman, Jeff Goldblum et Judd Hirsch). Une nouvelle fois ce film faisait des Etats-Unis les grands sauveurs du monde et montrait que l’armée américaine était la plus puissante et résistante au monde. Face aux efforts déployés pour donner un grand spectacle aux nombreux spectateurs, le film s’était imposé comme l’un des blockbusters les plus appréciés du public. Avec son budget estimé aux environs de 75 millions de dollars, le film avait rapporté au box-office mondial plus de 817.4 millions de dollars. Un tel succès aurait entrainé directement une suite pourtant il aura fallu attendre environ vingt ans pour découvrir une suite à ce classique de la science-fiction qui avait remporté les Oscar des Meilleurs effets visuels et du Meilleur son en 1997.

Le réalisateur avait pu surfer sur ce succès mondial pour proposer de multiples films impressionnants par la foison d’effets spéciaux spectaculaires au détriment d’un scénario toujours aussi faible et conventionnel. Sa version de Godzilla (1998), sa thématique de fin du film exploitée dans Le Jour d’après (2004) et 2012 (2009) avaient confirmé que Roland Emmerich était un réalisateur surdoué capable de donner naissance à des blockbusters efficaces et parfaits pour être découverts dans des cinéma offrant les meilleurs écrans . Certes certains de ces films comme 10 000 (2008, Anonymous (2011) et White House down (2013) avaient également montré qu’il savait sortir du carcan de blockbusters dantesques pour livrer des films nettement mieux écrits et convaincants. On pouvait donc s’attendre avec son grand retour l’univers Independence day à des scènes spectaculaires à outrance et des effets spéciaux révolutionnaires. Très attendu Independence day Resurgence avait tous les atouts possibles pour s’imposer parmi les blockbusters les plus importants de cette année. Malheureusement, le résultat final déçoit totalement et semble fragiliser par un scénario hésitant et une multitude de personnages ralentissant totalement le rythme du film.

On découvre donc notre planète vingt ans après les éléments relatés dans le premier volet. Le Capitaine Steven 'Eagle' Hiller (incarné par Will Smith) est mort dans un accident lors d’un test d’un nouveau prototype. L’avancée technologique apportée les envahisseurs extraterrestres ont permis à l’homme de faire des pas de géants en matière de transport aérien tout en laissant un monde à reconstruire. Dans ce contexte, malheureusement une autre invasion extraterrestre est sur le point d’arriver et seuls les personnages présents dans le premier volet l’ancien Président des Etats Unis Thomas J. Whitmore (Bill Pullman) et le scientifique David Levinson (Jeff Goldblum) semblent être prêts à contrecarrer cette nouvelle attaque. De nouveau, on retrouve au scénario le réalisateur Roland Emmerich et son comparse Dean Devlin mais cette fois ils sont épaulés par trois autres scénaristes James A. Woods, Nicolas Wright et James Vanderbilt. Le scénario final malheureusement manque cruellement de consistance et semble avoir pour unique prétexte de proposer des scènes d’action malheureusement plus aussi spectaculaires que celles du premier film. Le final également en plein désert avec cet extraterrestre géant manque cruellement d’envergure pourtant en vingt ans, les effets spéciaux ont fait un pas de géant. Certes, l’idée de faire une suite était logique mais il aurait fallu y mettre nettement plus d’émotion et de sincérité que de proposer un tel film avec uniquement des raisons mercantiles et l’envie du réalisateur de développer de nouvelles idées. Se cramponnant trop à l’original, le film n’arrive à aucun moment à convaincre malgré des personnages intéressants comme celui du fils Capitaine Steven Hiller (incarné par Jessie Usher) et sa rivalité avec un pilote surdoué mais incontrôlable Jake Morrison (Liam Hemsworth une des rares bonnes surprises du film).

Malgré tout, Independence day : Resurgence n’est pas un naufrage total et gagne à être découvert en format IMAX tellement certaines scènes sont spectaculaires et que le plaisir de revoir les comédiens présents dans le premier volet fonctionne réellement. On aurait juste préféré avoir un scénario nettement plus original et fonctionnel et surtout moins de personnages pour donner une réelle épaisseur aux plus importants. En voulant rajeunir les personnages principaux et leur apportant l’aide de ceux du premier volet, le film malheureusement échoue à nous proposer une œuvre intéressante et mémorable. En voulant proposer un produit marketing susceptible de plaire au plus grand nombre, le film déçoit et s’impose comme l’une des pires suite d’un film de science-fiction vu au cinéma depuis longtemps.

Vu le 22 juillet 2016 au Gaumont Disney Village, Salle 11, en Imax et VOST

Note de Mulder: