Insaisissables 2

Every time I go to a movie, it's magic, no matter what the movie's about.
Steven Spielberg

En juillet sortait le premier volet de la trilogie Insaisissables. Ce premier volet bénéficiait non seulement du savoir-faire indéniable du réalisateur Louis Letterier, d’un casting intéressant (Jesse Eisenberg, Mark Ruffalo, Woody Harrelson, Isla Fisher, Dave Franco, Mélanie Laurent, Morgan Freeman et Michael Caine) et surtout d’un scénario prétexte à de nombreux tours de magie simplement bluffants. La magie avait enfin trouvé au cinéma son parfait représentant loin de l’école de Poudlard et d’un certain Harry Potter. Pratiquement trois ans plus tard, on retrouve pratiquement à notre grand plaisir ce même casting (sans la présence d’Isla Fisher et Mélanie Laurent remplacées par la présence féminine de Lizzy Caplan (The night before (2015), L’interview qui tue ! (2014), 127 heures (2010)) et Sanaa Lathan (AVP Alien vs Predator (2004), Un homme parfait (2015)). Sur les deux scénaristes du premier, on ne retrouve ici qu’Ed Solomon. Quant au réalisateur Louis Leterrier il laisse sa place à Jon M. Chu Jem et les hologrammes (2015), GI Joe Conspiration (2013) et se contente d’un titre de producteur exécutif.

Un an après les événements relatés dans le premier volet la bande des quatre cavaliers continue à vivre caché et à attendre de faire leur grand retour non seulement sur scène mais également reprendre une vie normale. Cette fois-ci après avoir mis en prison Thaddeus Bradley et révélé les finances douteuses du consortium d’Arthur Tressler, ils décident de s’attaquer à ‘l’équivalent d’un Steve Jobs soit un magnat de l’informatique. Pourtant cette fois-ci ils vont se retrouver à plus fort qu’eux et affronter un dangereux psychopathe Walter Marby (interprété par Daniel Radcliffe loin de son rôle du magicien Harry Potter). L’action emmènera les cavaliers aussi bien à Macao qu’à Londres et ils ne pourront que compter sur leur savoir-faire et de leur parfaite cohésion pour venir à bout des nombreux pièges. Certes le scénario est moins novateur que le premier volet mais il réserve de nouveau d’excellents numéros de magie et surtout d’un casting brillant dans lequel chaque comédien donne à son personnage l’épaisseur nécessaire pour le rendre crédible. De la même manière le personnage de Thaddeus Bradley prend une dimension nettement plus importante. On découvre aussi dans ce film que le personnage de Merritt McKinney a un frère jumeau Chase McKinney corrompu et prêt à tout pour réussir.

Certes ce second volet est divertissant mais Insaisissables 2 cependant n’arrive jamais à faire oublier les qualités du premier volet et semble constamment hésiter sur sa direction du point de vue de l’intrigue. La magie se retrouve ainsi diluée dans des dialogues à rallonge quitte à diminuer la force du récit. La photographie du premier film efficace signée par Larry Fong laisse ici sa place à des couleurs qui souvent mérite un réel traitement numérique. Le scénario semble également vouloir constamment jouer la carte Ocean Eleven voire celle d’une équipe à la Mission Impossible mais dans les deux cas échoue constamment car il manque réellement la présence d’un mentor au charisme irréprochable. Le comédien Mark Ruffalo est certes irréprochable dans ce rôle d’agent double mais comme le dit simplement le personnage de Thaddeus Bradley il est maintenant venu le temps qu’il laisse sa place à un autre mentor.

On se doute qu’un troisième volet verra le jour mais on espère que le scénario pourra enfin donner suffisamment de matière à un tel casting et surtout retrouver toute l’efficacité intacte du premier volet. Il faudra pour cela développer plus les personnages et surtout créer un véritable climat ce que ce film n’arrive qu’à certains moments.

Vu le 27 juillet 2016 au Gaumont Disney Village, Salle 2, en VF

Note de Mulder: