The Walk - Rever plus haut

The Walk - Rever plus haut
Titre original:The Walk - Rever plus haut
Réalisateur:Robert Zemeckis
Sortie:Cinéma
Durée:123 minutes
Date:28 octobre 2015
Note:

Biopic sur le funambule français Philippe Petit, célèbre pour avoir joint en 1974 les deux tours du World Trade Center sur un fil, suspendu au-dessus du vide.

Critique de Mulder

Robert Zemeckis s’est imposé depuis son premier film Crazy Day (1978) comme l’un des plus intéressants et passionnés par sa vision d’une Amérique dans laquelle la réussite est toujours accessible. Ses nombreux films ont marqué des générations de spectateurs et s’imposent comme des réussites exemplaires. Comment ne pas apprécier des films remplis d’autant de vitalité que sont A la poursuite du diamant vert (1984), La trilogie Retour vers le futur (1985-1990), Qui veut la peau de Roger Rabitt ? (1988), Forrest Gump (1994). Même si ces derniers films n’ont pas la même force narrative comme Apparences (2000), Flight (2012) voire n’ont pas convaincu totalement hormis par le faite d’être des prouesses technologiques comme Le polar express (2004), La Légende de Beowulf, le réalisateur a toujours su capter l’audience de son public et proposer d’aborder différentes thématiques. Son dernier film en date The Walk s’impose aisément comme l’un de ses meilleurs depuis Forrest Gump. Le réalisateur dresse ici le biopic du plus illustre des funambules français Philippe Petit qui a réussi l’impossible soit traverser sur un fil au-dessus du vide la distance entre les deux tours du World Trade center à New York. Sur cette opération aussi dangereuse que forte en émotions, le réalisateur en s’appuyant sur un scénario qu’il a co-écrit avec Christopher Browne livre ainsi un film nettement plus intimiste et personnel.

Le principal risque de faire reposer un film que sur une action limitée dans le temps est de tendre à proposer un film au rythme saccadé et surtout manquant cruellement de puissance de narration. Pourtant une nouvelle fois, le réalisateur réussit tel un funambule à trouver la bonne manière d’aborder son histoire et surtout à la rendre captivante car derrière cet exploit, le film dresse plutôt le portrait d’un homme passionné par son métier cherchant constamment à dépasser sa condition quitte à passer par moment pour un incompris voire un être tyrannique. Lorsque Philippe Petit le 7 août 1974 est resté pendant une heure sur un fil entre ses deux tours, c’est non seulement un exploit humain physique mais également psychologique. De cet exploit l’écrivain irlandais Colum McCann en a tiré un livre en 2009 Et que le vaste monde poursuive sa course folle qui s’est imposé rapidement comme un best-seller. De la même manière le livre écrit par ce funambule To reach the Clouds paru en 2002 a été l’une des sources du scénario du film.

Un tel exploit a déjà été la source d’un excellent documentaire signé par James Marsh et qui avait obtenu en 2009 l’Oscar du meilleur film documentaire. C’est de la rencontre entre le véritable Philippe Petit et le réalisateur que le film trouve réellement sa source. Cette passion pour le réalisateur envers cet exploit se ressent à chacune des scènes du film. The Walk promet donc de donner aux spectateurs cette sensation constante de danger et surtout une réelle immersion magnifiée par des effets spéciaux spectaculaires tentant à reproduire de manière réaliste cet exploit insensé. Pour donner vie à un tel film, le réalisateur a pu s’appuyer sur l’interprétation solide de comédiens parfaitement en phase avec leur personnage. On retrouve ainsi dans le rôle principal le comédien Joseph Gordon-Levitt (Philippe Petit) et dans les rôles secondaires importants Ben Kingsley (Papa Rudy), Charlotte Le Bon (Annie Allix), Clément Sibony (Jean-Louis).

The Walk réussit également parfaitement à retrouver la tonalité des grands films des années 80 dans lequel les spectateurs s’immergeaient totalement dans des grands films d’aventure et retenaient leur souffle totalement happés par des histoires passionnantes. Le réalisateur une nouvelle fois se révèle un conteur illustre et nous livre un film passionnant, inquiétant et surtout témoin d’une époque dans laquelle tromper la mort en tentant l’impossible était encore possible. Faisant fi une nouvelle fois d’une véritable inventivité visuelle, le film donne le vertige et nous laisse totalement admiratif et sans voix. On se laisse totalement happer par le récit et surtout on ressort du film avec la volonté de croire en l’impossible et surtout attendre de découvrir avec une impatience rare le nouvel exploit de Robert Zemeckis.

Vu le 10 juillet en Blu-ray

Note de Mulder: