Titre original: | Peter et Elliott le dragon |
Réalisateur: | David Lowery |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 90 minutes |
Date: | 17 août 2016 |
Note: |
Depuis de longues années, M. Meacham, un vieux sculpteur sur bois, régale les enfants du coin avec ses histoires sur un féroce dragon qui vivrait au plus profond de la forêt voisine. Pour sa fille Grace, garde forestière de son état, tout ceci n’est que contes à dormir debout… jusqu’au jour où elle fait connaissance avec Peter. Ce mystérieux petit garçon de 10 ans - qui dit n’avoir ni famille ni foyer - assure qu’il vit dans les bois avec un dragon géant baptisé Elliott. Et la description qu’il en fait correspond étonnamment à celui dont parle son père… Avec l’aide de la jeune Natalie - la fille de Jack, le propriétaire de la scierie -, Grace va tout mettre en oeuvre pour découvrir qui est vraiment Peter, d’où il vient, et percer le secret de son incroyable histoire…
Le nouveau film de David Lowery (Les Amants du Texas (2013)) dont il co-signe également le scénario avec Toby Halbrooks n’est pas un simple remake du film homonyme de Don Chaffey datant de 1978. C’est surtout une relecture intéressante d’un conte familial célébrant l’amitié entre un dragon et un jeune orphelin. Cette nouvelle version s’éloigne ainsi de la comédie musicale et du film fantastique enfantin que représente la version originale pour nous présenter un conte plus mature et surtout teinté d’un certain réalisme. Exit donc également ce mélange d’animation et de prises de vue réelle qui furent présents dans de nombreux film des studios Walt Disney Pictures. Les effets spéciaux actuels semblent ainsi sans véritable limite et permettent à l’imaginaire de prendre vie sous nos yeux avec une profondeur impressionnante. On découvre donc Peter un orphelin qui vit dans la forêt et qui a été recueilli suite à un accident dramatique par un dragon protecteur. Entre sa vie isolée avec son dragon qu’il a appelé Elliott et son amitié entre une garde forestière, Natalie la jeune fille du propriétaire d’une scierie environnante, Peter va se retrouver malgré lui vivre la plus grande aventure de sa vie.
Le cinéma a toujours eu pour fonction de divertir et surtout de faire rêver son public. Cette magie semble ces dernières années difficilement trouver sa place dans une industrie devenue trop mécanique et souvent basée sur des recettes préétablies pour minimiser les risques. Pourtant, si Peter et Elliott le Dragon retient toute notre attention dès sa découverte c’est qu’il ne cherche à aucun moment à vouloir se complaire dans une facilité scénaristique et sur des effets spéciaux spectaculaires. Comme dans son précédent film, les amants du Texas, on retrouve ici toute la force d’esprit d’un grand réalisateur qui préfère s’appuyer d’abord sur des comédiens prêst à prendre des risques et à se laisser guider par un réalisateur-scénariste maîtrisant totalement son approche et les risques inhérents à celle-ci. De la même manière le scénario ne se complait pas à adapter fidèlement le film original, il apporte une multitude de changements. Ainsi l’histoire est transposée dans notre contexte actuel et non dans les années 80. De la même manière le dragon a été entièrement revu et se trouve être nettement plus impressionnant et ressemblant à l’image actuelle que nous nous faisons de ces mastodontes.
Le réalisateur bénéficie ainsi non seulement d’effets spéciaux spectaculaires pour donner vie à Elliott mais surtout d’un casting parfait dans lequel on retrouve dans les rôles principaux Bryce Dallas Howar (Grace), Robert Redford (Le père de Grace), Oakes Fegley (Peter), Karl Urban (Gavin), Wes Bentley (Jack). De la même manière la musique du compositeur Daniel Hart permet certaines envolées lyriques au film. Dans la continuité des studios Walt Disney Pictures de donner une version live de leurs grands films d’animation comme ce fut le cas récemment avec Le Livre de la jungle (un de nos grands coups de cœur de l’année), Peter et Elliott témoigne d’une somme de talents indéniables pour revisiter ces classiques. En découvrant ce film, on repense ainsi à ces grands films fantastiques inoubliables qui ont marqué notre mémoire comme E.T l’extraterrestre (1982) de Steven Spielberg ou les Goonies de Richard Donner (1985). Ces films parlaient justement de l’enfance en s’adressant à un public de tout âge. Peter et Elliott perpétue cette tradition et nous plonge dans une histoire attachante et universelle, celle du passage de l’enfance à l’âge adulte.
Enfin Peter et Elliott nous montre que les studios The Walt Disney Pictures bénéfice d’une réelle volonté de livrer de grands films intergénérationnels. Les adultes replongeront avec grand plaisir dans cette histoire d’une amitié hors norme entre un orphelin de neuf ans et un dragon et repenseront au film original. Le jeune public sera totalement conquis par ce dragon majestueux et par la magie qui se dégage de ce film. On ressort tout simplement heureux d’avoir redécouvert un grand film fantastique et on espère pouvoir retrouver ces personnages dans des nouvelles aventures.
Vu le 8 juillet 2016 au Publicis Cinémas, Salle 1, en VO
Note de Mulder: