Dans les forêts de Sibérie

Dans les forêts de Sibérie
Titre original:Dans les forêts de Sibérie
Réalisateur:Safy Nebbou
Sortie:Cinéma
Durée:105 minutes
Date:15 juin 2016
Note:

Pour assouvir un besoin de liberté, Teddy décide de partir loin du bruit du monde, et s’installe seul dans une cabane, sur les rives gelées du lac Baïkal. Une nuit, perdu dans le blizzard, il est secouru par Aleksei, un Russe en cavale qui vit caché dans la forêt sibérienne depuis des années.  Entre ces deux hommes que tout oppose, l’amitié va naître aussi soudaine qu’essentielle.

Critique de Mulder

Rares sont les films aussi intenses, bouleversants et envoutants qui nous amènent à une réflexion sur le sens de la vie mais également à notre place dans notre société. La quête du personnage de Teddy (Raphaël Personnaz parfait) ivre de liberté qui décide de partir en pleine Sibérie à la quête d’un équilibre psychologique mais aussi pour revenir à maîtriser l’espace-temps qui semble lui échapper. Le nouveau film de Safy Nebbou (Enfances (2007), L'Autre Dumas (2009)) réussit tout simplement à ressusciter le grand film d’aventure et surtout à nous faire découvrir des paysages magnifiques loin de toute civilisation.

Le réalisateur Safy Nebbou épaulé par le co-scénariste David Oelhoffen a réussi à trouver l’essence même du roman homonyme de Sylvain Tesson paru en 2011 aux éditions Gallimard. Comme dans le livre, on découvre donc un personnage atypique qui semble vouloir se sauver loin de la société pour tenter de se reconstruire psychologiquement. Teddy fera pourtant la connaissance d’un autre solitaire qui comme lui a décidé de fuir loin de sa famille et de sa ville suite à un passé sombre. Ses deux hommes vont apprendre à s’apprécier et surtout à faire fi de leur différence. Les deux scénaristes ont pourtant pris quelques distances face au roman qui est à la source de ce film. Ce deuxième homme, un exilé russe (Evgueni Sidikhin) est l’un de ses ajouts.

En découvrant ce film, on pense inexorablement à celui de Sean Penn Into The Wild (2008) même si les saisons du personnage principal diffèrent et que la place de la nature semble nettement plus importante ici que dans le film précité. On se doute que les conditions de tournage n’ont guère dues être favorables pourtant le résultat obtenu nous interpelle par la beauté de ces paysages et surtout par la musique omniprésente. Le Compositeur Ibrahim Maalouf a trouvé parfaitement la bonne musique pour porter ce film de manière parfaite.

On sent la volonté du réalisateur de vouloir également interpeller son public sur l’écologie et la défense de notre milieu naturel. Les quelques scènes se passant en pleine ville semblent constamment nous rappeler l’importance de protéger notre milieu naturel, notre écosystème. Pour appuyer cette idée, l’histoire ne repose finalement que sur deux hommes et sur ce magnifique espace naturel. Les nombreux plans du film décortiquent tout cet espace naturel pour nous montrer son immensité mais aussi sa beauté.

Dans les forêts de Sibérie nous rappelle également l’importance de pouvoir reposer un film sur des bases solides, soit un excellent scénario et des comédiens en phase avec leur personnage. Raphaël Personnaz confirme une fois de plus son talent de comédien aussi à l’aise dans des comédies (Au bonheur des ogres (2012), Quai d’Orday (2012)) que des thrillers (L’affaire SK1 (2013)). Si le film fonctionne aussi bien c’est en partie dû à son interprétation convaincante et à sa présence magnétique à l’écran.

Vu le 7 juin 2016 dans la salle de projection C+ Lumière

Note de Mulder: