Les visiteurs - La Révolution

Les visiteurs - La Révolution
Titre original:Les visiteurs - La Révolution
Réalisateur:Jean-Marie Poiré
Sortie:Cinéma
Durée:110 minutes
Date:06 avril 2016
Note:

Bloqués dans les couloirs du temps, Godefroy de Montmirail et son fidèle serviteur Jacquouille sont projetés dans une époque de profonds bouleversements politiques et sociaux : la Révolution Française... Plus précisément, la Terreur, période de grands dangers pendant laquelle les descendants de Jacquouille La Fripouille, révolutionnaires convaincus, confisquent le château et tous les biens des descendants de Godefroy de Montmirail, aristocrates arrogants en fuite dont la vie ne tient qu'à un fil.

Critique de Mulder

"Y'a un tel bordel dans ce vieux sac. Y'a trop de poches on pourrait chier dedans !"
Ginette. (citation parfaite pour décrire le résultat final obtenu et livré dans nos salles de cinéma)

Vingt-trois ans séparent le premier volet de la saga Les visiteurs entre le premier volet (le seul regardable et appréciable) et ce dernier volet d’une imbécilité puérile, mal réalisé, mal dirigé et surtout reposant sur un scénario feignant. Fort du succès emporté par le premier volet en 1993 une suite directe fut proposée en 1998 (Les Visiteurs 2 : Les Couloirs du temps) et suivie par un ersatz de remake américain Les Visiteurs en Amérique (2001). Ce nouveau film comme les précédents sont toujours réalisés par le même réalisateur Jean-Marie Poiré et avec les deux mêmes comédiens dans les rôles principaux Jean Reno (Godefroy de Montmirail) et Christian Clavier (Jacquouille la Fripouille). Ce nouveau volet ne tient pas compte des évènements s’étant déroulés dans le précédent film (le remake US) et reprend donc directement à la fin du film Les Visiteurs 2 : Les Couloirs du temps.

Nous retrouvons donc le comte Godefroy de Montmirail et son fidèle serviteur Jacquouille en 1793 en pleine Révolution Française, emprisonnés et à quelques jours de leur exécution publique. Réussissant à s’échapper ils vont faire la connaissance des descendants de Jacquouille La Fripouille et vont tenter de s’enfuir avec eux loin de la violence engendrée par la fin de la monarchie. De nouvelles aventures vont donc amener nos deux personnages à côtoyer leur famille respective et surtout à jouer un rôle capital dans l’histoire de France.

Le film aurait pu être un enchaînement de scènes réussies et retrouver l’essence pure des grands films d’aventures qui ont bercé notre enfance. Malheureusement le scénario co-écrit par le réalisateur Jean Marie Poiré et le comédien Christian Clavier tourne vite à court d’idées et semble sérieusement se questionner sur l’orientation à donner aux récits. Totalement décousu, le film semble être uniquement une succession de scénettes cherchant à trouver la formule miracle du premier volet sans tenir compte que le langage cinématographique des années 90 et celui actuel n’est plus le même. De ce fait, aucun des passages du film nous donne réellement envie de rire et nous amène à penser que le réalisateur ne sait pas particulièrement comment insuffler un véritable rythme à son film. Le réalisateur Jean-Marie Poiré dont le précédent film Ma femme... s'appelle Maurice (2002) était d’une bêtise totale et surtout d’une direction de comédiens plus proche de l’amateurisme que d’un véritable travail professionnel semble se confondre dans sa médiocrité avec entrain. De sa filmographie certes les films Les visiteurs (1993) et Le Père Noël est une ordure (1982) sortent réellement du lot et s’étaient imposés comme des véritables films cultes intelligents et d’un humour sophistiqué. Malheureusement Les Visiteurs La révolution n’arrive à aucun moment à trouver le juste équilibre entre la comédie et le film d’aventure à l’ancienne.

De la même manière ce qui aurait pu donner au film une certaine valeur ajoutée, son casting se retourne également contre lui. En s’annonçant comme un blockbuster à la française (budget de production de vingt cinq millions d’euros),on retrouve ainsi dans les rôles secondaires des comédiens appréciés tels Franck Dubosc, Karin Viard, Sylvie Testud, Marie-Anne Chazel, Alex Lutz, Frédérique Bel, David Salles et Lorànt Deutsch mais dans des rôles à peine ébauchés et vidés de toute consistante. Uniquement là pour donner au film une certaine prestance, ces comédiens ne peuvent malheureusement pas compter sur une direction de comédiens réelle et tentent de faire leur maximum sans réellement y arriver pour sauver ce film du naufrage total.

L’autre grand souci de ce film est que sa photographie hideuse signée pourtant par Stéphane Le Parc (Avis de mistral (2014), Vive la France (2013), Nous York)alors qu’il nous avait habitué à un éclairage de qualité sur ses précédentes collaborations. L’image obtenue est d’une laideur digne de Jacquouille et fait ressembler le film à une production télévisuelle de fin de journée. Une nouvelle fois si le film avait été dirigé par un autre réalisateur on se doute que le film aurait su rattraper voire camoufler la faiblesse scénaristique.

Enfin, on préfère ne rien dire sur les éléments historiques du film qui risqueraient de provoquer bien des critiques de nos historiens et du corps enseignant. Certes après le succès record du film Les Nouvelles aventures d'Aladin (2015) on savait que même si un film était mauvais il pouvait être plébiscité par un large public mais dans le cas présent, le résultat est d’une telle médiocrité que l’on aimerait plutôt demander le remboursement de sa place auprès de la caisse de notre cinéma préféré. Un tel gâchis de bons comédiens uniquement dû à un réalisateur incapable de donner vie à son film et à un scénario pauvre nous indigne totalement. On vous conseille donc d’attendre la diffusion de ce film un dimanche soir à la télévision dans moins d’un an.

Vu le 8 avril 2016 au Gaumont Disney Village, Salle 01

Note de Mulder: