Les enquêtes du département V : Delivrance

Délivrance est le troisième volet de la saga Les Enquêtes du département V. On retrouve ainsi les inspecteurs Carl Mørck (Nikolaj Lie Kaas) et Assad (Fares Fares) dans une nouvelle intrigue policière. Cette fois-ci ils se retrouvent confrontés face à un dangereux psychopathe enlevant de jeunes enfants. La continuité avec les films précédents est non seulement garantie par les comédiens principaux toujours présents mais surtout par la présence au scénario du même scénariste Nikolaj Arcel. Seul le réalisateur des deux précédents films, Mikkel Nørgaard, a laissé sa place Hans Petter Moland (Hans Petter Moland (2004), Refroidis (2014)).

Le cinéma danois ne pouvait ainsi pas trouver de meilleur ambassadeur cette année pour représenter sa volonté de proposer de grands thrillers dont la scène du train dans ce film montre qu’il n’a rien à envier au cinéma américain actuel. Certes le budget de ce film est loin de pouvoir égaler celui des grosses productions américaines actuelles. Reste que le scénario tiré du livre de Jussi Adler-Olsen (comme les précédents volets) est parfaitement maîtrisé et mis à l’image par une réalisation enjouée et ciselée. Alors que les deux précédents films semblaient vouloir coller de près à la face sombre des thrillers de David Ficher et à mettre plus en avant l’intrigue que les personnages, ce nouveau film part dans une autre direction. Il faut ainsi un certain temps avant que les différents ressorts de l’intrigue se révèlent. La première partie est ainsi véritablement tournée vers le personnage de Carl Mørck ne trouvant plus de plaisir à faire son travail et préférant s’isoler pour mieux se retrouver. De cette approche, le film voue une part importante à la religion et à l’éducation pour mieux comprendre la manière d’agir de ce personnage et de son opposé un tueur irascible aussi malin que dangereux.

Les enquêtes du département V : Delivrance s’impose comme le plus réussi et aussi plus original des trois films de cette saga. L’accueil très chaleureux des livres de Jussi Adler-Olsen et leur structure ingénieuse expliquent en partie l’excellent accueil reçu par ces trois films aussi bien au Danemark que dans plusieurs pays. Un bon livre ne donne certes pas nécessairement un bon film mais le scénario de Nikolaj Arcel sait parfaitement capter tout au long du récit notre attention et nous surprendre à chacun des films. Chacun des films possède ainsi sa propre esthétique. Non seulement pour Delivrance le réalisateur n’est plus le même mais il en est aussi de même pour le chef opérateur et le production designer. Ce renouveau donne au film une meilleure visibilité et surtout lui donne un meilleur apparat pour conquérir un plus large public.Le prochain volet devrait être l’adaptation de Dossier 64. Nous reviendrons sur ce film dès que nous aurons de nouvelles informations.

Vu le 22 mars 2016 au Club 13 , en VO

Note de Mulder: