
Titre original: | Effet papillon (L') |
Réalisateur: | Eric Bress, J. Mackye Gruber |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 113 minutes |
Date: | 10 mars 2004 |
Note: | |
Une théorie prétend que si l'on pouvait retourner dans le passé et changer quelques détails de notre vie, tout ce qui en découle serait modifié. On appelle cela "l'effet papillon". Evan Treborn a cette faculté. Fasciné, il va d'abord mettre ce don au service de ceux dont les vies ont été brisées dans leur enfance. Il peut enfin repartir dans le passé et sauver la seule jeune fille qu'il ait jamais aimée.
Mais Evan va découvrir que ce pouvoir est aussi puissant qu'incontrôlable. Il va s'apercevoir que s'il change la moindre chose, il change tout. En intervenant sur le passé, il modifie le présent et se voit de plus en plus souvent obligé de réparer les effets indésirables de ses corrections. La situation devient rapidement ingérable et ceux qu'il voulait secourir se retrouvent en danger...
(Source Allociné)
Critique de Mulder
Critique élaborée à partir de critiques lues sur Allo Ciné et revue par mes
soins.
Ecrit à quatre mains par les scénaristes de Destination finale 2, le scénario est d'une fluidité, d'une évidence et
d'une cohérence saisissante. Le meilleur des séries américaines d'aujourd'hui a influencé les deux jeunes auteurs du film, qui jouent
avec habileté sur le caractère feuilletonesque de l'histoire d'Evan.
En se concentrant sur la vie des personnages principaux,
en oubliant sciemment de donner une quelconque explication scientifique au phénomène surnaturel décrit, les auteurs transforment un film
de genre malin en réflexion sur les choix de chacun et leurs conséquences. La tension ne faiblit jamais, et le spectateur suit comme
s'il était lui-même à la table de jeu. Les réalisateurs, qui sont aussi les auteurs du script, ont représenté sans timidité des
situations surréelles qui vont à l'encontre du puritanisme américain actuel .
Ce film est très sympa à regarder. On se ballade
dans une ambiance à la Donnie Darko avec des enfants qui évoluent dans un monde pas si clean, puis le film explique le pourquoi de la
chose. Beaucoup des maux de l'Amérique y passent : pédophilie, violence, maladies mentales, cancer, enfin bien des problèmes. La ballade
dans le temps est simple et efficace. Les réalisateurs nous plongent aussi bien dans un univers noir, beau, terrifiant, flippant suivant
les différents épisodes de ce film. La plupart des acteurs ont vraiment un rôle de composition excellent. Aucune minute de répit,
tellement les faits et conséquences ont des répercussions aussi avantageuses que dramatiques. On désire que tout s'arrange pour le mieux
pour tout le monde. Les dernières images "projetées" sont un régal, comme les premières. D'un bout à l'autre, le procédé mobilisé pour
voyager dans l'espace-temps de l'épatant Effet papillon est enfantin.
Note de Mulder:
Critique de Tootpadu
Si seulement ... Si seulement ... Et si seulement l'on avait pas commis des actes qui avaient une mauvaise influence sur notre avenir ou si l'on avait empêché d'autres de faire de telles fautes. Sur cette interrogation existentielle se base ce film fantastique qui, comme un jeu de tous les possibles, recompose au fur et à mesure la vie de ses protagonistes. D'une structure presque infaillible qui approche cependant le bord de la saturation au bout du troisième retour en arrière, le film ressemble de loin à "La vie est belle" de Capra, l'humanité et l'ancrage social en moins, les effets spéciaux, les situations répugnantes et le plaisir du jeu cérébral en plus. En effet, l'univers dépeint dans le film reste à la fois trop distant du spectateur par le destin bien sombre du garçon au don à double tranchant (le père est malade mental, l'ami d'enfance est un sadique, le père de celui-ci un pédophile, etc.), et, après de multiples retournements de situation, par la quête niaise et enfantile de vouloir un monde sans victimes où tout le monde réussirait. Alors que l'on reste dubitatif face à l'approche manichéenne, on se laisse volontairement happer par l'aspect enjoué du film, son invitation à rebrousser chemin à volonté dès qu'un obstacle pointe le bout du nez.
D'un point de vue technique, l'équipe de cinéastes n'a pas grand-chose à se reprocher tant leur oeuvre roule à une vitesse considérable sur des voies bien huilées, car conventionnelles. Les nombreux passages de retour en arrière sont traîtes de façon convaincante et chaque nouvelle vie se distingue par un ton en décalage léger, presque subtil, avec celui de la précédente. A ce sujet, les interprétations des seconds rôles sont bien plus bluffantes que le jeu loin d'être révolutionnaire de la vedette, Ashton Kutcher.
En somme, un mélodrame adulte de voyage temporaire, réussi mais pas entièrement fascinant.
Vu le 11 mars 2004, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 23, en VO
Note de Tootpadu: