Jeune fille à la perle (La)

Titre original: | Jeune fille à la perle (La) |
Réalisateur: | Peter Webber |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 100 minutes |
Date: | 03 mars 2004 |
Note: | |
Delft, XVIIe siècle, l'âge d'or de la peinture hollandaise. La jeune et ravissante Griet est engagée comme servante dans la maison du peintre Vermeer. elle s'occupe du ménage et des six enfants de Vermeer en s'efforçant d'amadouer l'épouse, la belle-mère et la gouvernante, chacune très jalouse de ses prérogatives.
Au fil du temps, la douceur, la sensibilité et la vivacité de la jeune fille émeuvent le maître qui l'introduit dans son univers. A mesure que s'affirme leur intimité, le scandale se propage dans la ville.
(Source Allociné)
Critique de Tootpadu
C'est à un festin des yeux que nous invite ce portrait de la vie d'une bonne au Pays-Bas du XVIIème siècle. Recréant avec génie le cadre pictural qui a donné naissance à l'oeuvre de Vermeer, le film ressemble à une suite de tableaux en mouvement. Pourtant, le flux de l'histoire n'est jamais figé, la citation ne paraît à aucun moment artificielle. Grâce au travail époustouflant de beauté du chef opérateur Eduardo Serra et à l'authenticité des décors et des costumes, l'impression est sans faille, la reconstitution sans défaut.
Bien plus qu'un album de tableaux somptueux, l'ensemble du film repose solidement sur une histoire simple, tout à fait consciente des contraintes sociales de l'époque. Autant de temps est alors consacré à la relation particulière et farouche entre Griet et son maître qu'aux pressions qu'et la jeune fille, et le peintre subissent de leur entourage. En gardant un équilibre fragile qui évite à la fois un misérabilisme outré et un romantisme à l'eau de rose, le scénario excelle dans les traits de caractère subtils des personnages. Que ce soient les deux protagonistes ou les rôles secondaires comme l'épouse ignorante, la belle-mère sévère ou l'amant assistant de boucher, chacun prend vie à sa façon, en toute modestie et toute imperfection.
Parmi la distribution en tous points convaincante, il convient de distinguer Scarlett Johansson dans le rôle titre, plus belle que jamais, mimant avec une perception aiguë les troubles d'une fille simple qui comprend cependant les quêtes artistiques de son maître, ainsi que Judy Parfitt dans le rôle de la belle-mère, une femme aigre et fourbe qui sent néanmoins les agissements clandestins dans sa maison.
Enfin, la bande originale d'Alexandre Desplat joue avec beaucoup de finesse comme une toile de fond musicale enveloppante.
Vu le 23 mars 2004, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 34, en VO
Note de Tootpadu: