Adaline

Le thème de l’immortalité a souvent été utilisé dans la littérature (La Cité et les Astres de Arthur C. Clarke , Les Secrets de l'immortel Nicolas Flamel de Michael Scott, Le Livre des crânes de Robert Silveberg,) , au cinéma (Highlander (Russell Mulcahy, 1986), Dracula (Francis Ford Coppola,1992), The Fountain (Darren Aronofsky, 2006), mais également dans de nombreuses séries (Highlander, Angel et plus récemment Forever). Le premier film indépendant du réalisateur Lee Toland Krieger, December Ends, avait été récompensé lors du The Method Festival (Calabasas, California) en 2006 du prix du meilleur film. Son second The Vicious Kind avait été projeté en 2009 au festival de Sundance. Mais c’est la comédie Celeste and Jesse Forever en 2012 avec Rashida Jones et Andy Sambergqui qui lui permettra de connaître une réelle reconnaissance. Son nouveau film, Adaline scénarisé par J. Mills Goodloe (Une seconde chance (2014)) et Salvador Paskowitz s’apparente à un conte fantastique et romantique.

Loin de vouloir jouer la surenchère d’effets spéciaux pourtant propice aux films fantastiques, le scénario tend à privilégier plutôt la nature humaine du personnage féminin principal, Adaline qui suite à un accident en 1937 ne vieillit plus. Vécue comme une malédiction, on reconnaît ainsi aisément la thématique sous-jacente des films de vampire esquissée ingénieusement. Ainsi, Adeline refuse de se faire prendre en photo et est contrainte constamment de changer d’identité, de refuser toute attache et surtout d’apprendre constamment et de s’adapter à un monde en perpétuelle évolution. L‘ingéniosité du scénario est de refuser toute facilité et chercher constamment à nous surprendre et émouvoir. Le lien familial ainsi entre Adeline et sa fille est parfaitement traîté. Nous sommes donc en présence d’un film de science-fiction sobre et classique nous rappelant par certains traits communs avec Forever Young (Steve Miner, 1993) et L'Étrange Histoire de Benjamin Button (David Fincher, 2008).

La photographie signée par David Lanzenberg contribue aisément à instaurer une véritable ambiance propice aux contes et fables fantastiques. Le film se passant aussi bien de jour comme de nuit, il fallait y apporter un soin véritable à l’image. Le réalisateur a ainsi pu s’entourer d’une équipe à son écoute et cherchant comme lui à faire de ce film un classique du cinéma fantastique. La réussite de ce film ne tient pas uniquement à une réalisation sobre et convaincante et à un scénario maîtrisé mais également et surtout à un casting parfaitement en phase. Le rôle-titre d’Adaline Bowman est tenu par Blake Lively (série Gossip girl (2007-2012), The Town (22010), Green Lantern (2011)). Parfaite dans son rôle elle personnifie l’héroïne romanesque maudite et en quête permanente. Les seconds rôles sont tenus quant à eux par Michiel Huisman (Ellis Jones) (série Treme (2010-2013)) , Harrison Ford (William Jones) et Amanda Crew (Kiki) (série Silicon Valley (2014-2015)). Le comédien Harrison Ford reprend un second rôle important depuis Cowboys & envahisseurs (2011) et La Stratégie Ender (2013))..

Adaline par ses nombreuses qualités aurait mérité amplement une sortie traditionnelle en salles. Loin des films sortant en direct vidéo de qualité plus que discutable, le distributeur France TF1 vidéo nous propose ainsi un grand film fantastique que nous vous conseillons de découvrir dès sa sortie le 22 mai en e-cinema. Nous attendons avec impatience le nouveau film de Lee Toland Krieger…

Vu le 29 avril 2015 à l’Auditorium de TF1, en VO

Note de Mulder: