Magic in the Moonlight

Magic in the Moonlight
Titre original:Magic in the Moonlight
Réalisateur:Woody Allen
Sortie:Cinéma
Durée:98 minutes
Date:22 octobre 2014
Note:

Le prestidigitateur chinois Wei Ling Soo est le plus célèbre magicien de son époque, mais rares sont ceux à savoir qu’il s’agit en réalité du nom de scène de Stanley Crawford : cet Anglais arrogant et grognon ne supporte pas les soi-disant médiums qui prétendent prédire l’avenir. Se laissant convaincre par son fidèle ami Howard Burkan, Stanley se rend chez les Catledge qui possèdent une somptueuse propriété sur la Côte d’Azur et se fait passer pour un homme d’affaires, du nom de Stanley Taplinger, dans le but de démasquer la jeune et ravissante Sophie Baker, une prétendue médium, qui y séjourne avec sa mère.

Critique de Mulder

« L’amour est une sorte de butoir contre la solitude. »
Woody Allen – Maris et femmes
 
Pratiquement chaque année nous découvrons un nouveau film de  Woody Allen, le réalisateur américain le plus respecté et réputé du cinéma indépendant new-yorkais. Fasciné de jazz, lui-même clarinettiste, chacun de ses films commencent par un générique pratiquement inchangeable sur fond noir où les noms des comédiens sont nommés par ordre d’apparition. Depuis  Vicky Cristina Barcelona (2008), le réalisateur et scénariste surdoué semble avoir trouvé en Europe (Espagne, France, Italie..) non seulement un second souffle mais surtout une totale indépendance. C’est ce souffle de liberté qui plane une nouvelle fois sur  Magic in the moonlight dans lequel un magicien surdoué doit démasquer une fausse médium..
 
Tourné dans le sud de la France, ce film reflète la fascination profonde du réalisateur pour la démystification de la magie. L’un de ses précédents films Scoop (2006) mettait déjà en scène dans le rôle principal masculin un magicien (Peter Lyman / Hugh Jackman). Cette fois-ci il place son histoire dans le contexte des années 20 et donne l’occasion à  Colin Firth et Emma Stone de s’affronter à différentes reprises par des joutes oratoires croustillantes. Une nouvelle fois, le scénario  de Woody Allen fait mouche et nous sommes transportés en plein dans la magie du cinéma. En cela, le cinéma de ce réalisateur reste l’un des plus intéressants car intemporel. On sent à chaque instant le plaisir pris et partagé par les nombreux comédiens (Eileen Atkins, Marcia Gay Harden, Hamish Linklater, Jacki Weaver, Catherine McCormack..)
 
Pour reconstituer l’ambiance d’un cinéma très années 70, le directeur de la photographie Darius Khondji a trouvé son inspiration notamment dans les photographies de   Jacques Henri Lartigue. Cette minutie est habituelle chez Wood Allen qui est très méticuleux et maîtrise parfaitement le sens de l’espace. Le même soin se ressent dans la garde robe des personnages de ce film et le travail conséquent de la chef costumière Sonia Grande apporte une grande part de crédibilité à l’ambiance de ce film.
 
Le personnage de Stanley Crawford (Colin Firth) apparaît bien comme une vision idéalisée du réalisateur et à l’entendre parler on a souvent l’impression que l’acteur est un commutateur parfait pour transmettre les idées en paroles. De la même manière, Emma Stone trouve enfin un film permettant de démontrer un talent immense et fait de son personnage l’atout charme le plus convaincant de ce cru 2014. Loin de son personnage de Grace Faraday dans Gangster Squad ou Gwen Stacy (The Amazing Spider-Man 1&2), elle illumine ce film tout simplement.
 
Magic in the moonlight est une invitation à la quête de l’amour qui se révèle être la plus belle des magies de notre temps.
 
Vu le 24 octobre 2014 au Gaumont Disney Village, Salle 03, en VF

Note de Mulder:

Critique de Marty

Les films de Woody Allen se suivent mais ne se ressemblent pas, malgré la présence d'un thème conducteur : l'amour. Il marque son retour en 2014, avec le succès mondial de "Blue Jasmine" dans lequel Cate Blanchett a décroché l'Oscar de la meilleure actrice. Le film a remporté 46 autres prix sur les principaux festivals comme les Golden Globes et Bafta, pour ne citer qu'eux. Un des plus gros succès pour le réalisateur New Yorkais.

Son 49ème film vient de sortir en salles, "Magic on the moonlight", et comme à l'accoutumée, c'est l'amour qui est le point central du film sur fond de magie. Les acteurs se bousculent pour jouer devant la caméra d'un tel réalisateur et cette année, c'est la nouvelle star montante, passée à Deauville il y a quelques années, Emma Stone, qui se retrouve en première ligne. Elle y joue avec grâce une voyante en spiritisme, dans les années 20, entre l'Italie et le sud de la France (on reconnait, entre autre, le Mont Gros de l'observatoire de Nice). Elle est confrontée à un maître de la magie, joué par Colin Firth. 

Passionné par la magie, Woody, qui avait incarné Spendini le magicien dans "Scoop", se fait aussi plaisir avec la scène d'ouverture dans laquelle Colin Firth réalise une prestation de haute performance. Depuis quelques temps, ses choix semblaient douteux (les joies des Oscars et de faire partie de la short List "A") ; ici, il nous dévoile d'une part, une énième facette de son côté caméléon, en se travestissant, et d'autre part, il se monte persuasif dans sa quête. 

Tous les films de Woody Allen ont la même caractéristiques : ils sont bavards et "Magic on the moonlight" ne déroge pas à la règle. Sous ce titre poétique est un film agréable à regarder, contenant son flot de dialogues entre les protagonistes principaux et ceux secondaires. On peut regretter l'exagération de cabotinage portée par les deux acteurs principaux même si c'est le style reporté des années 20. On note aussi la beauté des paysages, des costumes et des décors ainsi que la photographie, qui font de "Magic on the moonlight" un bon cru.

Vu le 09 Novembre 2014, au Cinéma Utopia Pontoise, en VO

Note de Marty: