
Titre original: | Open range |
Réalisateur: | Kevin Costner |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 138 minutes |
Date: | 25 février 2004 |
Note: | |
Boss Spearman, Charley Waite, Mose Harrison et Button mènent leurs troupeaux à travers les vastes plaines de l'Ouest. Les quatre hommes partagent une amitié basée sur un solide code d'honneur. Leur migration les conduit à Harmonville, un patelin sous la férule d'un shérif corrompu et d'un rancher tyrannique.
Boss et Charley se trouvent irrémédiablement entraînés vers une confrontation avec les dirigeants de la petite ville pour protéger la liberté et les valeurs rattachées à leur style de vie d'une autre époque. Dans la tourmente, la vie de Charley est bouleversée par sa rencontre avec Sue Barlow, une femme superbe et chaleureuse qui séduit à la fois son coeur et son esprit...
(Source Allociné)
Critique de Mulder
Critique élaborée à partir de critiques lues sur Allo Ciné et revue par mes soins.
Open
Range marque enfin le retour de Kevin Costner au premier plan. Cet ode à l'esprit d'indépendance, invite à la révolte contre
l'injustice. C'est une belle histoire d'aventure, d'amour et d'amitié, avec de vrais personnages de légende, des grands espaces
magnifiquement filmés et un souffle épique indéniable. Kevin Costner a incontestablement le sens du récit et de la mise en scène. De
plus, il a su s'entourer d'acteurs exceptionnels, Robert Duvall au jeu si subtil et Annette Benning au charme raffiné.
Il est
des genres avec lesquels on ne doit pas jouer au plus malin: le western en est un. Après son crépuscule, dans le superbe Impitoyable, de
Clint Eastwood, voici sa résurrection avec cet Open Range, de Kevin Costner. Un spectacle grandiose pour une longue aventure minimaliste
qui respecte les règles d'un genre sans tomber dans la parodie, la copie conforme ou l'extrapolation, en effleurant poliment
l'exercice de style.
Open range emporte souvent l'adhésion grâce à cette croyance indéfectible dans le pouvoir immémorial d'un
paysage, d'un visage de femme, d'une amitié soudée dans le silence, autant de caractéristique "brutes" qui font parfois remonter à la
surface le cinéma des origines. Kevin Costner s'applique à reconstruire, sans aucun décalage, le western des familles, avec échanges de
coups de feu, bons sentiments et morale chrétienne.
Kevin Costner joue un personnage implacable, fiable et touchant, il est même
drôle par sa gaucherie toute paysanne. "Open range" est un western qui claque à chaque scène. Une réussite dans la morosité
cinématographique ambiante. Réussite à moduler, car pour les Américains, ce thème est un classique. D'ailleurs, Kevin Costner est à
peine reconnaissable dans son personnage, ce qui rend le film plus crédible ! Les "bons" sont un assez méchants, et les "méchants" sont
parfaitement détestables.
Note de Mulder:
Critique de Tootpadu
Il y a comme un vent de "Impitoyable" qui souffle sur les plaines verdoyantes de ce western de l'année par défaut, en vue de l'état moribond du genre. (Admettons que nos attentes ne sont guère élevées pour "Les Disparues", le western fantastique de Ron Howard qui sortira bientôt !) Cependant, le point de vue de cette troisième réalisation de Kevin Costner diffère en quelques points cruciaux du chef-d'oeuvre de Clint Eastwood. Alors que le contexte peut paraître semblable (des gens honnêtes et vieillissants doivent affronter les pouvoirs corrompus d'une petite bourgade), c'est la nature même des personnages qui change. Les stéréotypes d'il y a dix ans, avec leur air menaçant qui traduisait la tension inhérente au récit, sont désormais remplacés par des individus d'une banalité et d'une humanité confondantes. Ainsi, leurs actes sont dépourvus de tout héroïsme, de toute fanfaronnade, et le but des deux protagonistes est de redresser de la façon la plus élementaire possible le tort qu'ils ont subi par les hommes du riche fermier. Au cours de cette quête, tout un chacun commet des fautes, se met dans des situations dangereuses pour lui et pour les autres, et le dénouement de l'histoire comporte en fin de compte aucune satisfaction réelle. Car Boss et Charley sont au fond autant des profiteurs que leur ennemi, sauf que leurs méthodes paraissent plus justes. Il surprend alors agréablement que dans ce monde rempli de médiocrité, de mesquinerie et d'irresponsabilité, ce soit la femme qui prend le flambeau du courage et de la détermination. Grâce à ce personnage de femme forte, jouée avec beaucoup d'énergie et de dignité par Annette Bening, on est même prêt à pardonner l'histoire d'amour qui forme un épilogue bien moins convaincant que le reste.
A une histoire exceptionnelle, une exécution technique exceptionnelle. Les collines de l'ouest ne nous ont pas paru aussi belles et aussi ternes et peu glorieuses, bref pures, depuis très longtemps, en dépit des effets spéciaux météorologiques appuyés, et le retour du soleil n'est que rarement aussi bienfaisant qu'après une nuit pluvieuse comme ici. Mis à part l'aspect pictural, en harmonie parfaite avec le ton modeste de l'histoire, saluons l'interprétation sans faille - notamment Robert Duvall, Kevin Costner et, encore, Annette Bening - et une bande originale majestueuse qui clôt hélas bien trop tôt l'illustre carrière de feu Michael Kamen.
Vu le 2 mars 2004, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 30, en VO
Note de Tootpadu: