New York Melody

 

“Tell me if you wanna go home (Cause I'm just not sure)

Tell me if I'm back on my own (How to get back there)

Giving back a heart that's on loan (And I just can't bear)

Tell me if you wanna go home (If you're not there) “

Keira Knightley - Tell Me If You Wanna Go

 

Le titre du film Begin Again devenu de manière surprenante en France New York Melody est un évènement pour plusieurs raisons. Non seulement il s’agit du nouveau film de John Carney (son septième à ce jour) mais surtout à ce jour de loin son plus réussi. Mais surtout, ce film permet de découvrir que Keira Knightley n’est pas seulement une excellente comédienne mais aussi possède toutes les qualités d’une chanteuse professionnelle ; une magnifique voix, un sens du rythme et une présence étincelante. 

 

Le réalisateur et scénariste irlandais John Carney fait de son film une partition musicale d’une tendresse absolue en nous présentant une rencontre entre deux êtres blessés par la vie qui en travaillant ensemble vont non seulement résoudre leurs soucis personnels mais livrer une magnifique création musicale. Avant d’être réalisateur John Carney était bassiste dans le groupe irlandais The Frames (1991-1993). Sa passion pour le monde musical se ressent à chaque plan de son film. Loin d’une vision caricaturale des producteurs, des artistes de ce monde, il nous une vision plutôt très juste. En s’interrogeant sur ce qui pourrait arriver dans un couple d’artistes dont la carrière musicale de l’un décollerait, il imagine ainsi comment ce couple pourrait imploser. La rencontre entre une jeune chanteuse séparée récemment de sa moitié attiré par les sirènes du succès et d’un producteur désabusé et séparé de sa femme va se révéler être un second début pour ces deux personnes.

 

Loin du cinéma hollywoodien préformaté et certes souvent très efficace, New York Melody se révèle être la quintessence du film musical par excellence. Depuis l’excellent film Les Commitments (1991) d’Alan Parker nous n’avions pu découvrir un mélange aussi cristallin entre la musique omniprésente et un film. Le réalisateur s’entoure pour l’occasion du chanteur Adam Levine du groupe Maroon 5 (parfait dans son premier grand rôle) mais également du chanteur Cee-Lo Green. Ce très bon choix de casting renforce la crédibilité du film tout en donnant une vision juste d’un studio de musique et du marketing. 

 

Loin de son rôle de Bruce Banner, on retrouve également ici l’excellent Mark Ruffalo souvent cantonné dans des grosses productions hollywoodiennes à  des seconds rôles (30 ans sinon rin (2004), collateral (2004), Crazy Nigt (2010)..), il se révèle ici parfait dans son rôle de père d’une jeune lycéenne et de producteur à bout de souffle. La réussite du film tient beaucoup à sa présence et à sa parfaite composition autant crédible que forte. Connaissant tous les rouages du monde de la musique il aidera Gretta à monter son premier album entièrement créé en dehors des studios, dans les rues de New York. 

 

Une nouvelle fois Keira Knightley arrive à nous surprendre. Délaissant les blockbusters américains (Star Wars, épisode I : La Menace fantôme (1999), Pirates des Caraïbes1&2 (2003/2006), The Ryan Initiative (2013)..) elle semble prendre un véritable plaisir à retrouver de vrais rôles féminins dans des productions indépendantes (Last night (2011), Anna Karenina (2012), Jusqu'à ce que la fin du monde nous sépare (2012)..). En interprétant cette jeune chanteuse, elle nous livre à ce jour sa meilleure interprétation. Aussi à l’aise dans les nombreux numéros musicaux que dans les moments dramatiques du film, elle fait de ce film la comédie dramatique de l’année. Il nous est ainsi difficile de quitter ce film qui nous hantera par son charme indéniable et nous rappellera que travailler dur sans rien attendre hormis son propre plaisir devrait être la ligne conductrice vers le succès et vers une vie réussie.

 

New York melody est donc mon coup de cœur de l’année, un film magnifique porté par une bande son parfaite, un scénario limpide et une réalisation sans aucune faille. Rajouter à cela un casting parfait et vous obtenez l’un des dix films de l’année à ne pas rater en salles lors de sa sortie. 

 

Vu le 10 juillet 2014  à la Salle UGC, en VO