Sous les jupes des filles

Alors que certains misent uniquement sur un casting étincelant et n’arrivent pas à masquer les lacunes d’un scénario juste prétexte à donner des rôles marquants aux interprètes, Sous la jupe des filles est une excellente surprise qui tranche parfaitement avec les comédies dramatiques françaises vues et revues inlassablement sur nos grands écrans. Certes on sent par la scène d’introduction que la réalisatrice, comédienne et co-scénariste a été influencée par des films tels Love Actually (2003), Valentine’s  day (2010)) et a voulu faire  un film choral à l’américaine sur la condition actuelle de la femme dans notre société. Epaulée par les co-scénaristes  Murielle Magellan et Raphaëlle Desplechin la réalisatrice et co-scénariste Audrey Dana réussit non seulement à s’imposer comme une véritable réalisatrice mais également comme une scénariste accomplie. A chaque plan de son film elle réussit à faire réellement vivre la multitude de personnages féminins qui s’entrecroisent avec pour chacune des soucis personnels, des désirs profonds. Loin de tomber dans les excès et la vulgarité, la réalisatrice donne à chacune de ses comédiennes le moyen de s’exprimer de faire réellement vivre leurs personnages.

Loin de se donner le meilleur rôle de son premier film, Audrey Dana nous livre avec un réel talent la composition d’une femme adultère qui devra supporter les conséquences de ses actions. Les nombreuses scènes dans lesquelles son personnage apparaît lui permettent de montrer qu’elle est aussi à l’aise devant et derrière la caméra. Le fait d’être d’abord une comédienne lui apporte ainsi les connaissances nécessaires pour parfaitement diriger ses nombreux comédiennes. Que cela soit  Isabelle Adjani (Lili), Alice Belaïdi (Adeline),  Laetitia Casta (Agathe),  Julie Ferrier (Fanny),  Audrey Fleurot (Sophie),  Marina Hands (Inès),  Géraldine Nakache (Ysis),  Vanessa Paradis (Rose), Alice Taglioni (Rose), chacune des comédiennes semblent réellement prendre un vrai plaisir . Ce plaisir amplement partagé et la vaste palette des comédiennes fait que ce premier film s’apparente à une comédie non seulement captant réellement la position actuelle de la femme dans notre société mais également permettant de revoir sur nos écrans les trop rares Marina Hands et Vanessa Paradis.

Sous la jupe des filles est donc l’une des meilleures comédies dramatiques françaises que j’ai pu découvrir récemment en salle. Loin de chercher uniquement à  nous divertir Audrey Dana nous interpelle dans son premier film sur son refus de vouloir être trop neutre, trop lisse. Son approche aussi percutante que décomplexée nous apporte une réelle bouffée d’oxygène dans un paysage cinématographique actuel trop consensuel et guère orignal. Nous attendons donc avec impatience son nouveau film et espérons que les espoirs que nous portons envers cette jeune réalisatrice seront confirmés dès son second film..

Vu le 07 juin 2014 au Gaumont Disney Village, Salle 06

Note de Mulder: