Kiss of the Damned

Kiss of the Damned
Titre original:Kiss of the Damned
Réalisateur:Xan Cassavetes
Sortie:Cinéma
Durée:95 minutes
Date:00 2014
Note:

Deux ravissantes sœurs vampires vivent séparément dans une immense maison d'été dans le Connecticut. L'une d'elles a une liaison avec un scénariste qui souhaite la rejoindre dans l'immortalité. Cependant, l'autre sœur débarque dans leur existence et chamboule tout. Sa présence maléfique va anéantir peu à peu leur couple.

Critique de Noodles

La séquence d’ouverture de Kissed of the damned ne nous laisse aucun doute sur le cinéma dont s’est inspirée Xan Cassavetes pour réaliser ce long-métrage de vampires : l’esthétique old-school des premières images ainsi que la police utilisée pour le titre nous renvoient directement au cinéma d’horreur des années 70. C’est donc avec une approche très rétro que la cinéaste aborde sa première fiction, après un documentaire intitulé  Z Channel: A Magnificent Obsession (2004) et des collaborations en tant qu’actrice dans les films de son père John Cassavetes.

Inutile de multiplier les exemples, il est évident que le mythe du vampire fait l’objet d’un très (trop ?) grand nombre de films en ce moment, et chacun d’entre eux semble avoir pour objectif de tenter de renouveler le genre en apportant une touche nouvelle. Xan Cassavetes choisit d’adopter le raisonnement inverse : ici, le retour aux sources prévaut sur la volonté d’innovation. Ainsi, le scénario de Kissed of the damned est des plus basiques, et sa représentation de la figure du vampire comprend ces éternelles caractéristiques que l’on ne connait que trop bien, sans jamais chercher à faire dans l’originalité.

Le casting féminin made in France (Joséphine de La Baume, Roxanne Mesquida, Anna Mouglalis) parvient à incarner avec plus ou moins de talent ces femmes membres d’une société bourgeoise et élitiste de vampires essayant tant bien que mal de se priver de sang humain. C’est donc de manière totalement prévisible que Mimi, cette sœur aussi tentatrice que destructrice, vient jouer le rôle de l’élément perturbateur. Ce dangereux personnage participe à insuffler au film une ambiance sombre et fascinante, tandis que les deux protagonistes de Kissed of the damned semblent n’avoir à nous offrir qu’une romance peu crédible et finalement assez ennuyeuse.

L’un des atouts majeurs du film réside dans la façon dont il met en scène un érotisme certain, la dimension sexuelle étant très présente. Mention spéciale pour le traitement musical particulièrement soigné, avec cette bande sonore très variée qui contribue tout de même à placer Kissed of the damned dans la lignée des films issus des seventies. Quelques scènes particulièrement réussies nous laissaient espérer que le reste du long-métrage soient empreint du même esprit de débauche vampirique sur fond de rock’n’roll.

Toutefois, l’erreur de Xan Cassavetes est sans nul doute de ne pas avoir assez accentué l’aspect rétro, et d’avoir manqué d’audace. L’esthétique pourtant bien travaillée du film semble finalement plus prétentieuse qu’autre chose, et l’on regrette que le récit n’ait pas grand-chose de plus à nous apporter qu’une banale histoire de vampires confrontés à leurs petits problèmes de vampires. Plutôt que se servir de ses influences d’une autre décennie afin de véritablement créer quelque chose,  la cinéaste en reprend seulement quelques éléments pour nous livrer un résultat malheureusement assez insipide.

 

Vu le 13 Juin 2014, à l'occasion du Champs-Elysées Film Festival, au Gaumont Marignan, en VO.

Note de Noodles:

Critique de Mulder

A Roxane,

Le principe des festivals est de découvrir de nouveaux films et de nouveaux réalisateurs talentueux, voir des films de genre qui  ne connaitront peut être pas une sortie en salles. Dans le cas présent Alexandra  (Xan) Cassavetes, fille de Gena Rowlands et John Cassavetes et sœur de Nick Cassavetes ( John Q (2002), Alpha dog (2006) , Triple alliance (2014) rend hommage à sa manière aux films de vampire. Son approche très proche du cinéma indépendant  fait de ce film un essai plutôt réussi cherchant à réinventer le film de vampires.

Ce film qui fut primé au festival du film fantastique de Strasbourg en 2013 présente certes des défauts inhérents souvent aux premiers films (manque de rythme, cadrage surprenant, effets spéciaux rudimentaires) mais retient toute notre attention par la présence des comédiennes Anna Mouglalis  et surtout de la sublime et trop rare Roxane Mesquida. La comédienne Josephine de la Baume semble quant à elle trop lointaine de son personnage et n’arrive pas à lui donner une réelle profondeur, le comédien Milo Ventimiglia (Cursed (2003), Rocky Balboa (2006), Face à face (2013), Grace de Monaco (2014)) retrouve un genre qu’il semble bien connaître (série fantastique Héroes)., Donc, c’est bien le personnage sensuel et ambigu de Mimi qui apporte au film un véritable charme épineux. La réalisatrice réussit ainsi à créer un véritable climat étouffant autour de ses personnages. Elle donne ainsi à son film un cachet très sensuel dans lequel le jeu de la séduction est mélé de sexe et de morsures diverses. Sa volonté de rendre hommage à l’age d’or du cinéma d’horreur des années 70 est clairement présente au travers de ses personnages qui auraient eu leur place dans les films de Dario Argento et Mario Bava.

Kiss of the Damned pourrait être facilement comparé avec le film de Mike Nichols Wolf par sa volonté clairement exprimée de donner un cachet authentique à son film. Cependant, la réalisatrice n’arrive pas à aborder l’humour dans son film malgré plusieurs scènes propices (satire sociale des soirées privées.) Reste un film mélange réussi  de cinéma d’horreur  et de film indépendant.

Vu le 13 juin 2014 au Gaumont Champs-Elysées Marignan, Salle 05, en VO

Note de Mulder: