Tout peut arriver

Tout peut arriver
Titre original:Tout peut arriver
Réalisateur:Nancy Meyers
Sortie:Cinéma
Durée:128 minutes
Date:04 février 2004
Note:
Harry Sanborn, directeur d'une maison de disques new-yorkaise, ne sort qu'avec des filles de moins de trente ans. Durant un rendez-vous romantique avec sa nouvelle petite amie, Marin, il tombe sous le charme de sa mère féministe divorcée, Erica Barry. Mais un médecin trentenaire séduisant veille au grain...
(Source Allociné)

Critique de Mulder

Critique élaborée à partir de critiques lues sur Allo Ciné et revue par mes soins.

Avec ce couple magnifique, Nancy Myers fait passer en beauté son message : pour aimer, il n'y a pas d'âge. Pour courir voir Tout peut arriver, non plus. Commencée sur un ton lourdement vaudevillesque, la comédie s'affine peu à peu tout cela est pris dans un rythme allègre, et même si la fin s'éternise, la comédie laisse un goût de sympathie amusée. La première partie, la meilleure, décrit le conflit entre Harry, macho cynique et Erica, auteur coincé. Puis Meyers se focalise sur les états d'âme d'un Harry à la larme facile dans la pénible deuxième partie.

A la fois antijeuniste et antimachiste, le film parvient à faire drôle sur les deux fronts. Dommage que ce burlesque de l'âge s'estompe peu à peu au service du cahier des charges usuel des blockbusters romantiques. Et que le film s'étire plus que de raison. Si tous les ingrédients scénaristiques sont réunis pour donner lieu à d'acceptables situations de comédie, le film pèche principalement par son rythme trop mou qui essouffle tout l'effet mitraillette des dialogues.

Voilà un film qui se laisse regarder avec plaisir. Nicholson est toujours au top et retrouve son jeu après le changement de M. Schmidt (où il était tout aussi excellent). Enfin tous les acteurs sont charmants, il y a beaucoup de scènes très drôles notamment dans la première partie du film. Voilà un film dynamisant. Keaton et Nicholson font un grand numéro, même si le propos est léger et loin de leurs films plus politiques. Elle alterne de l'humour aux larmes, en passant par le charme et la sensualité.

Note de Mulder:

Critique de Tootpadu

Parfois, on tombe sur des films dont certains éléments nous incendient carrément d'adoration et de passion, mais qui dans l'ensemble accusent la somme de leurs faiblesses. "Tout peut arriver" est un de ces films.
Sortie pratiquement indemne d'un des plus mauvais films qui soient, "Raccroche !", Diane Keaton est le centre brillant, drôle et émouvant - sans oublier une beauté en parfaite harmonie avec son âge - de cette comédie sentimentale. Il suffit d'observer sa transformation au cours de l'histoire, de la femme névrosée, en passant par des crises d'amour inattendues, jusqu'à son épanouissement final, pour se rendre une fois de plus compte de son immense talent de comédienne. Citons comme exemple cette séquence d'une hilarité peu commune au cours de laquelle son personnage finit d'écrire sa pièce de théâtre: très peu d'acteurs sont capables de passer avec un tel naturel et un tel sens du temps du rire aux larmes et encore moins réussissent à entraîner le spectateur dans cette montagne russe émotionnelle. Si le film se distingue alors, c'est grâce à elle, grâce à son interprétation magistrale d'un rôle qui n'a pas peur d'affronter, sur un ton enjoué, les difficultés des femmes d'un certain âge, et nous croisons les doigts pour elle en vue des Oscars prochains, même si elle ne part pas favori.
A côté de ce retour fracassant de Diane Keaton, Jack Nicholson signe et persiste dans le genre de rôle qui lui va le mieux et, bien qu'il exagère de temps en temps - mais c'est pour cela que nous l'aimons, aussi -, ce Harry Sanborn continue à nous rappeler que cette icône du cinéma vieillit et qu'un jour bien malheureux, il faudra se priver de cette présence des plus divertissantes. Enfin, Keanu Reeves ne séduit pas que Diane Keaton dans un rare rôle romantique, alors que les autres rôles secondaires disparaissent quelque peu derrière l'affrontement en tourtereaux des deux monstres sacrés.
Admettons donc que l'interprétation est du plus bel effet - encore que ... gâcher Frances McDormand dans un petit rôle aussi insignifiant devrait être interdit - et que le scénario conventionnel mais pas sans charme l'aide à mieux déployer son talent, il n'en reste pas moins que la réalisation est plutôt déficiente et que la durée est excessive d'au moins un quart d'heure. Infiniment meilleure scénariste que réalisatrice, Nancy Meyers est en effet dépourvue d'une quelconque idée de classe et de noblesse de style pour mettre en images ses mots succulents. Par conséquent, tous les éléments qui devraient concourir à une beauté plastique du métrage (un chef-opérateur de la trempe d'un Michael Ballhaus, un décor des plus sophistiqués en la plage et la résidence luxueuse) ne contrecarrent en rien l'absence du sens de l'image et du rythme de la réalisatrice, ni les effets spéciaux perfectibles qui paraissent remplacer uniquement les arrières-plans en carton-pâte d'antan.

Vu le 9 février 2004, à l'UGC Ciné Cité Les Halles, Salle 2, en VO

Note de Tootpadu: